Nothing More

13.

Aeden
Présent :

J'attrape un sushi avec mes baguettes alors que j'écoute la blonde parler de ses études, comme je le lui ai demandé. Ses mains jouent avec l'angle du coussin qu'elle tient sur ses jambes alors que nous nous trouvons face à face sur le canapé de la salle de danse.

Mon bras s'avance vers elle alors qu'elle continue de raconter sa vie avant de s'arrêter en remarquant la nourriture devant sa bouche.

- Tiens, tu n'as rien avalé depuis que nous avons commencé.

Elle s'apprête à parler, mais se fige avant de soupirer et d'ouvrir la bouche.

Je dépose le poisson cru entouré de riz dans sa bouche afin de la faire manger et m'en prends ensuite un pour moi.

- J'ai une question qui peut sembler... Étrange.

Lance ma partenaire après avoir avalé.

- Je t'écoute.

- As-tu déjà été amoureux ?

Je manque de m'étouffer avec mon oasis face à sa question et la regarde avec incompréhension.

- Pourquoi poses-tu une telle question ?

- Ne sommes nous pas censé apprendre à nous connaître ?

Je hoche la tête face à sa réponse, pris de court et réfléchis à une potentielle réponse que je pourrais lui donner.

- Ok, je commence à répondre si tu veux.

Elle récupère son sac et le pose sur le coussin sur ses genoux afin de fouiller dedans. Le coeur battant à tout rompre, je la regarde faire sans rien dire et pose mes baguettes sur la table, complètement conscient que la suite peut me faire autant de bien que de mal.

- Lorsque j'étais enfant, j'allais souvent à la
patinoire avec ma mère, elle était mon entraîneuse. Malheureusement, elle était très dur dans ce rôle-ci.

Elle secoue la tête en sortant un petit pochon de son sac et vient poser le bagage par terre.

Je continue de la fixer alors que toutes les fois où j'ai eu entendu sa mère lui crier dessus ou la rabaisser dans notre lieu préféré me reviennent à l'esprit.

- Mais il y avait ce garçon... Il venait toujours me remontait le moral lorsque j'étais prête à pleurer.

Mon coeur se met à pomper d'autant plus fort dans mes oreilles alors que je l'entends parler de moi sans même qu'elle ne le sache.

- Je l'appelais mon ange gardien, car il était toujours là quand j'avais besoin. Nous ne nous sommes jamais dis nos noms... Je ne sais pas vraiment pourquoi d'ailleurs.

Mon non plus, papillon.

Tout aurait été bien plus simple si nous l'avions fait.
A la fois simple maintenant, mais compliqué à l'époque...

Nos moments étaient les seuls où je me sentais réellement bien et heureux. Les seuls où je souriais par envie et non par besoin.

Ces moments où j'avais tout ce dont j'avais besoin. Tout comme aujourd'hui dès que je suis proche d'elle.

- Il avait les yeux vairons, tout comme toi. Il était ma bouée de sauvetage dans un océan rempli de requins et de mesquineries.

Je ne peux empêcher un sourire de venir se plaquer sur mon visage à ses mots alors que l'envie de la prendre contre moi et de tout lui dire me hante de plus en plus.

- Mais... Lorsque ma mère est... Morte...

Je grimace à l'entente de ses mots et remarque à la façon dont elle prononce sa phrase à quel point, malgré les années passées, la difficulté qu'elle éprouve à en parler.