Nothing More

04.

Aeden :

Présent :

J'entends sa respiration se couper, faisant grandir le léger rictus qui est plaqué sur mes lèvres depuis que je l'ai vu rentrer.

– Toi ? Sérieusement ?

Je me tourne vers elle avec lenteur et ma bouche devient pâteuse lorsque je l'aperçois. Sa magnifique chevelure blonde, son magnifique visage, ses yeux bleus qui ont abattu mon cerveau et mon cœur dès la première fois que je les ai vus, son magnifique corps moulé dans cette robe à fleur et ses petits talons qui la grandissent de quelques centimètres.

Mon regard glisse sur elle alors que mon cœur se gonfle à chaque pas qu'elle fait vers moi.

– Tu ne connais pas la politesse, Nabi ?

– Si c'est une blague, elle n'est pas drôle.

Elle s'arrête à quelques mètres de moi, son regard plongé dans le mien. Je la regarde avec toujours le même rictus aux lèvres et je dois me faire violence pour ne pas la toucher. Pour ne pas lui enfourcher des patins de force et revivre ce que nous avions enfants.

Ses rires, ses regards, sa fierté, ses câlins.

Putain, concentre-toi, Aeden. Ce n'est pas le moment.

– Ce n'est pas une blague.

Elle hausse un sourcil fasse au temps que j'ai pris à répondre et qu'elle a dû prendre comme du doute, donc je continue pour la rassurer :

– Ce n'est pas une blague, Skye. Je veux t'aider.

J'avance vers elle de quelques pas pour appuyer mes propos sans lâcher son regard.

– Pourquoi ? son air sûr d'elle s'est brisée durant quelques secondes, me permettant d'apercevoir la petite fille que je serrais dans mes bras seize ans auparavant et qui pleurait autant dans mes bras qu'elle rigolait.

Mon cœur se serre aux nombreux souvenirs qui m'assaillent et je fais mine de regarder autour de nous pour cacher mes quelques secondes de faiblesse.

– Regarde autour de nous, tu crois que quelqu'un d'autre pourrait t'aider ? Tu crois que quelqu'un d'autre voudrait t'aider ?

– Bien sûr que oui. elle répond sans attendre en raccrochant son regard au mien. Nombreuses sont les propositions que j'ai déjà eues.

– Alors pourquoi ne pas les avoir acceptées ?

– Parce que j'avais un partenaire.

– Un partenaire qui, lui, n'a pas hésité pour te lâcher contrairement à toi.

Son visage tique à ma phrase, et je reprends pour essayer de reformuler mes pensées dans un soupir :

– Tu mérites quelqu'un de loyal et qui ne te laisserait pas tomber dès la première proposition.

– Dixit le mec qui est prêt à laisser tomber une quinzaine de personnes pour une fille.

Un grognement de mécontentement s'échappe de ma gorge et je remarque que nos visages ne sont maintenant qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

Qui est-ce qui a avancé vers l'autre ? Quand est-ce que c'est arrivé ?

– Sauf que je ne les abandonne pas, je ferai les deux.

Elle secoue la tête avant de reculer de quelques pas, me faisant reprendre ma respiration que je retenais sans même m'en rendre compte.

– Laisse tomber, je n'accepterai pas ta proposition.