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Aeden

Présent

« Quand j'avais besoin de mon ange-gardien »

Je saute du lit sans même comprendre ce que je fais et m'approche d'elle. C'est maintenant que je remarque l'eau qui s'écoule de ses yeux.

Je la prends dans mes bras et la serre de toutes mes forces, complètement silencieux.

- Il aurait eu d'autres moyens...

Mes sourcils se froncent alors qu'elle tremble dans mes bras et que ses sanglots redoublent d'intensité.

- Quoi ?

Mon visage se baisse dans sa direction alors que le sien se lève vers le mien. Son visage baigné de larmes me brise le cœur. J'efface donc avec autant de délicatesse possible toutes les gouttes sur ses pommettes.

- Il aurait trouvé un moyen de me contacter s'il l'avait réellement voulu... il aurait pris le téléphone de Stephen ou alors celui de Suzanne... mais il ne l'a pas fait. Pas une seule fois.

Je reviens la serrer de toutes mes forces contre moi et rapproche mes lèvres de son oreille pour y chuchoter mes prochaines paroles, ma main gauche jouant avec ses cheveux :

- Je ne regrette pas de l'avoir fait. Je ne regrette pas parce tu t'es illuminé. Tu rayonnes maintenant qu'il ne peut plus te traîner dans la boue pour cacher ta beauté intérieure... mais je regrette de ne pas avoir réussi à t'en parler avant par peur de ta réaction... j'avais peur que tu m'en veuilles...

Que tu arrêtes tout, que nous ne soyons définitivement plus rien.

- Il reste tout de même mon père, Aeden... et même s'il est loin d'être parfait, c'est celui qui m'a été attribué... Il est ma famille.

Je la sens faiblir dans mes bras avant même que sa voix ne se brise. Un bras derrière son dos et un autre derrière ses genoux, je la porte contre moi jusqu'au grand lit deux places présents dans la pièce. Je m'assois dans le lit et la place entre mes jambes, face à moi.

Sa tête repose sur mon torse et ses bras viennent s'enrouler autour de ma taille. J'essaye de contrôler les battements de mon coeur et passe une main dans ses doux cheveux blonds.

- La famille de sang n'est pas toujours celle que l'on mérite... que ce soit d'un côté ou d'un autre... Certains méritent mieux, certains méritent moins bien que ce qu'ils ont... mais ce qui compte réellement, c'est la famille que tu crées au fur et à mesure des années. Celle qui n'est pas de sang, mais qui saura être là quand tu en as besoin, qui saura prendre ta défense et qui saura t'aimer comme tu mérites de l'être et comme tu en as besoin.

Mes mots sont chuchotés alors que mon regard se fixe à l'extérieur et que je l'imagine demain matin, se réveillant toute heureuse face à la nouvelle vue qu'elle n'a pas encore pris le temps d'apprécier.

- Donc... tu es ma famille ?

Ses mots sont également chuchotés, comme si notre conversation était si intime que nous ne devions pas être entendus. Je prie donc pour qu'elle n'entende pas et ne ressente pas les battements fous de mon cœur que je n'arrive pas à contenir.

Une nouvelle image apparaît dans ma tête : elle et moi. Dans notre maison. Avec nos enfants et la vie que nous avons toujours mérité.

Des enfants courent dans un grand jardin en criant et rigolant avec leur mère, la femme de ma vie depuis mes dix ans, assise sur un fauteuil à l'extérieur en train de lire l'un de ses fameux livres qu'elle aime tant pendant que j'apprends à l'un de nos fils à manier le bâton de hockey sur l'herbe de notre terrain.

Nothing More Où les histoires vivent. Découvrez maintenant