Le soleil disparaît à l'horizon. La brise du vent fait frissonner les branches des arbres pour accompagner le chant des oiseaux et le son des carillons.Depuis le domaine, les invités à peine arrivés de ce long périple arrivent à percevoir depuis le portail la musique des shamisens en provenance du salon.
Attendant en silence dans le jardin, l'aînée de la famille observait son frère cadet jouer dans le jardin en présence de leurs cousins du même âge. Elle n'avait pas le droit de les rejoindre, ce serait mal vue.
-Les invités sont arrivés.
L'aînée se tournait vers la douce voix de sa mère. Une très belle femme dont aucune ride n'avait réussie à marquer son visage. Ses longs cheveux aussi blancs que les nuages descendaient à la moitié de son dos, s'adjacent à merveille avec son kimono aux motifs fleuris.
-Veux-tu bien aider les domestiques à servir les victuailles ?
Elle hochait la tête et se levait, récoltant une douce caresse sur la joue avant de se rendre à l'intérieur. Elle se figeait pourtant quelques secondes sur le portique en voyant les nombreux invités défiler à l'intérieur de la résidence. Les quelques domestiques du domaines étaient déjà à leur poste pour la réception de cette soirée. Une réception au goût amer pour l'enfant, qui s'intensifiait à chaque fois qu'elle voyait un convive traverser la porte d'entrée.
S'avançant vers la cuisine, elle s'emparait d'un plateau pour aller distribuer les quelques pâtisseries aux arrivants. Plusieurs la remerciaient, mais personne ne portait véritablement attention à elle. Elle écoutait d'une oreille les nombreuses conversations, ne comprenant pas l'intérêt de parler de politique ou de la future "guerre" opposant deux groupes de samouraï différents. Qu'est-ce que ça apportait si ce n'est des morts et du sang inutiles.
Les minutes défilaient et rapidement, elle fut à cours de pâtisserie à proposer aux invités. Elle pivotait sur elle-même dans l'espoir d'apercevoir à travers la foule d'invités ses parents, mais elle grimaçait en les voyant tous les deux occupés à bavarder de leur côté. Elle présumait alors que s'éclipser en douce de la soirée pour aller dans sa chambre était une bonne idée et un choix judicieux pour elle.
Sans plus d'hésitation, elle rapportait le plateau en cuisine avant de se rendre à sa chambre. Les derniers rayons du soleil filtraient à travers sa fenêtre pour éclairer d'une lumière naturelle la pièce. Elle se glissait derrière son bureau et se saisissait d'un parchemin vierge et de son pot d'encre pour reprendre son écriture de poèmes.
Sa mère aimait la voir écrire et s'adonner à des arts. Son père, lui, ventait souvent ses talents à ses confrères d'armes. Il aimait dire que sa fille était plus qu'une simple femme à marier plus tard et que si quelqu'un désirait l'avoir comme futur femme, il fallait en être digne.
Elle avait une vue sur le jardin et y voyait souvent son frère plus âgé s'entraîner avec leur père au sabre. Leur père voulait faire de son fils aîné un grand guerrier, un grand samouraï, dont la famille Yoru était l'une des dernières encore présentes. Elle les observait souvent faire, les enviant souvent de pouvoir porter un sabre pour défendre leur honneur alors qu'elle n'était considérée que comme une fille à marier dans quelques années.
Elle trempait la pointe de son stylo à plume dans l'encrier avant de se pencher sur un nouveau travail. Quand la porte de sa chambre s'ouvrit, son paternel ne fut pas très surpris de la retrouver le nez fourré dans ses écrits.
-Tu t'exerces encore ?
Elle se contentait d'hocher la tête et de reposer son stylo sur le bois poli de son bureau.
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Le Souffle de la mort
FanfictionPartout où elle passe, la mort frappe. On la craint, autant les hommes que les monstres que l'on appelle démon. Ses cheveux sont à l'effigie de la beauté de la lune, dont son éclat reflète sur sa lame à chaque fois qu'elle la dégaine. Ses yeux repr...