Chapitre 15

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Sanemi était en train de nettoyer la lame de son sabre lorsqu'il se coupa accidentellement avec celle-ci. Pour une fois que ce n'était pas intentionnel... C'était la première fois, depuis qu'il lui avait offert d'utiliser son corbeau pour envoyer de ses nouvelles à ses proches, que Tsuki avait franchi le pas.

Il était tard et malgré le fait qu'il se sentait éreinté au point de croire qu'il allait peut-être dormir pendant une journée entière, en plus de sa mission qui lui avait pris deux jours de son temps, mais il était trop distrait pour trouver le sommeil : Ses pensées ne voulant pas se calmer. En effet, elles étaient toutes dirigées vers sa successeur et l'épreuve des pourfendeur. La vérité était que, bien qu'elle avait encore des choses à apprendre, il la sentait prête et capable de passer l'épreuve. Mais non, il ne voulait pas la laisser y aller, de peur qu'elle y laisse sa peau. Et oui ! C'était maintenant à son tour d'avoir peur de perdre quelqu'un... quelqu'un de cher. Car contrairement à lui qui se sentait capable de faire face au monde sans jamais reculer, elle, elle serait heurtée à de nouveaux obstacles.

Il secouait la tête et portait son doigt à ses lèvres pour y lécher le sang qui s'en écoulait. Depuis plusieurs jours, il avait le sentiment que quelque chose de terrible allait se produire, mais il préférait l'ignorer.

Aux premiers aurores, il reçut un message par corbeau, celui venant se poser sur la tête du pantin alors que Sanemi préparait déjà le matériel pour l'entraînement du matin.

-Un message ! Un message !

-De qui ? demandait Sanemi en se redressant.

Le corbeau de répondit pas, venant habilement se poser l'épaule du pilier pour que celui-ci retire le papier accroché à sa patte. À peine l'eut-il enlevé que l'oiseau repris son envole pour disparaître dans les dernières minutes de la nuit. Shinazugawa jetait un bref coup d'œil aux écrits, n'étant pas certain de comprendre tout ce qui était écrit, même s'il avait relevé le nom de Tsuki. Le message devait sûrement venir de son oncle.

Il se glissait dans la maison pour lui apporter, ne faisant aucun bruit en lui laissant le rouleau sur son bureau, celle-ci étant toujours plongée dans ses rêves. Il se pencha sur la feuille blanche qu'elle avait abandonné sur son bureau. Il y avait quelques caractères d'écrient, mais il n'arrivait pas à les comprendre.

-Bonjour.

Il pivotait pour faire face à l'adolescente qui se redressait.

-Salut.

-Tu as une mine affreuse.

-Hmm, grognait-il.

Elle ne disait rien sur ses agissements ? Kanae lui aurait foutu une gifle.

-Il n'est pas terminé, expliqua soudain celle-ci.

Shinazugawa restait muet. Tant qu'elle ne le questionnait pas, tout irait bien.

-Tu en penses quoi ?

«Eh merde !» pensait-il.

-Rien du tout.

-Ah ! Je vois... J'imagine que quand je l'aurai fini, il sera meilleur.

-Sûrement. Tu as reçu un message, je te l'ai déposé sur ton bureau.

-Merci, j'y jetterai un coup d'œil.

Il retournait dans la cour pour terminer de tout mettre en place. Elle le rejoignait quelques minutes plus tard, un air serein sur le visage, bien qu'il discernait en elle un peu de malaise.

-Tout va bien ?

Elle hochait la tête avant de lui tendre le rouleau de parchemin.

-Le message t'était destiné.

Le Souffle de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant