Chapitre 17

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La journée s'annonçait étonnamment ensoleillé aujourd'hui. Tant mieux !

Sanemi préparait pour la dernière fois de la semaine, et il espérait de tout cœur que ce ne soit pas la dernière fois tout simplement, le déjeuner pour deux. Car oui, il avait donné son approbation pour que Tsuki puisse aller passer l'épreuve des pourfendeurs. Il la laissait se préparer dans sa chambre et faire un petit sac avec ce qu'elle voulait, tentant de son côté de faire taire les martèlements de son cœur. Près de lui, Écho, qui aboyait tout le temps quand il était confronté à un inconnu, attendait patiemment que Sanemi lui donne un petit morceau de viande ou une boulette de riz, bien que sa queue trahissait de son excitation à potentiellement recevoir quelque chose de la part de son cher maître.

-Tiens, abdiquait Shinazugawa face à la petite frimousse qui lui tendait désormais la patte dans l'espoir de l'impressionner.

Heureux, celui-ci se jetait sur la boulette de riz dans la paume abîmée du pourfendeur pour avaler presque tout rond ce que lui avait donné le pilier.

-Tu devrais apprendre à mâcher, lui reprochait celui-ci sous l'air joyeux de son compagnon de vie.

Allant se laver les mains, il se permit un rapide coup d'œil dans la chambre de sa disciple, observant celle-ci chercher avec beaucoup de ferveur un objet, allant jusqu'à soulever sa couchette, l'air soudain désespéré.

-Tout va bien ?

Elle se tournait vers lui, le visage abattu avant d'hocher négativement la tête.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je cherche le sabre de Ryuk. Tu sais, celui que j'avais à mon arrivé ici ?

Sanemi hochait la tête, plus pour la forme de la rassurer que par réel intérêt, car il savait déjà où il était.

-J'aimerais passer l'épreuve avec... expliquait-elle alors qu'Éclipse se glissait près d'elle pour quémander une caresse, essayant au passage de la rassurer en se montrant présent - et mignon - pour elle.

-Suis-moi, lui ordonnait-il.

Il vit une lueur d'espoir briller dans ses yeux. Elle caressait rapidement la tête noire d'Éclipse avant de le suivre jusqu'à sa chambre. Elle fut rapidement mal à l'aise, puisqu'elle n'allait jamais dans la chambre de Sanemi. Elle ne s'y était jamais rendu d'ailleurs. Elle était très sobre, ne comportant que très peu de décorations et quelques meubles, dont une armoire et un petit bureau où étaient rangés plusieurs parchemins. Elle était ravie qu'il se plonge aussi vigoureusement dans ses leçons de japonais, bien qu'elle n'allait pas pouvoir lui faire de cours pendant près d'une semaine. Elle secouait la tête pour ne pas y penser, persuadée que ces quelques jours allaient passés vite. Elle regardait Sanemi s'attarder devant son armoire, en ressortant le sabre de Ryuk.

-Tiens, lui avait-il, arborant une expression qu'elle n'arrivait pas à déchirer : Était-ce de la mélancolie ? J'ai nettoyé la lame dans son ensemble. Quand tu auras ton sabre, il sera important de le faire régulièrement pour éviter d'abîmer la lame et son tranchant.

-Merci beaucoup Sanemi.

Elle était sincèrement touchée par cet acte.

-J'aimerais que tu me fasses une promesse quand tu seras là-bas.

-Bien sûr, de quoi s'agit-il ? demandait-elle en jetant un rapide coup d'œil à la lame : Qu'est--ce qu'elle brillait !

Elle fut sortie de ses pensées quand Sanemi la forçait à le regarder droit dans les yeux, lui faisant relever la tête en plaçant ses doigts sous son menton. Ses yeux violets étaient magnifiques.

-Je veux que tu me promettes que tu n'utiliseras aucun autre souffle que celui du vent pendant la durée de l'épreuve.

Elle ne put empêcher les sensations dans son cœur de se manifester et ses joues de virer au rouge suite à ce geste.

-Je sais qu'il te sera tentant de vouloir utiliser un des mouvements du souffle du feu ou de l'eau, mais je ne veux pas apprendre par corbeau ton décès.

Il l'avait dit ! Il venait de l'avouer !

Lui-même n'arrivait pas à empêcher ses joues de rosirent.

-Je ne t'empêche pas de t'inspirer des mouvements des souffles que tu verras, mais je veux que tu t'abstiens de les reproduire, compris ?

-Bien sûr...

-Jures-le. C'est important de jurer dans une situation pareille. Surtout avec toi.

-Je jure de n'utiliser que le souffle du vent pendant l'épreuve des pourfendeurs.

-Hmm...

Il hésitait à rajouter quelque chose, bien que ça ne soit pas des mots. Il ressentait le besoin de lui témoigner une dernière fois son attachement, mais il ne pouvait se permettre de la déconcentrer davantage. Non ! Il n'en avait pas le droit. Surtout que ses doigts n'avaient toujours pas quittés son menton.

-Viens, dit-il en s'écartant brusquement, le repas est prêt.

Elle hochait la tête, le visage aussi rouge qu'une tomate. Attablés devant le repas qu'avait préparé le pilier, Sanemi fut surpris de voir Tsuki dévorer ce qu'il avait préparé, le tout avec beaucoup d'appétit. Normalement, l'épreuve n'était qu'une source de stress énorme pour les apprentis pourfendeurs. Il espérait pour elle qu'elle n'attrape pas une crampe durant l'épreuve ou qu'elle ne vomisse pas ses tripes. L'un comme l'autre ne serait pas très favorable pour elle.

-Avais-tu peur quand tu as passé l'épreuve ? demandait-elle, le sortant de ses pensées.

Il réfléchit un moment avant de faire non de la tête.

-J'étais en colère.

-En colère ?

-Je me suis juré d'exterminer ces sales démons répugnants, même si ce n'était qu'avec la tête.

Il la voyait serrer inconsciemment Éclipse, qui avait élu domicile sur ses cuisses durant le repas, lisant chez elle un mélange de peur et d'admiration.

-Je n'aimerais pas avoir à te voir combattre comme tel un jour.

-Je te l'ai déjà dit, je suis plus coriace que tu ne le crois.

Elle hochait la tête. Le sourire qu'il lui offrait eu par chance l'effet escompté, puisqu'il la rassurait.








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Les lamentations d'Éclipse étaient en train de rendre fou le pilier. La nuit venait à peine de tomber qu'il en avait déjà marre. Tsuki était partie en après-midi. Il l'avait laissé partir seule avec Shinobu, fixant le ciel d'un air sombre.

-Tu crois qu'elle va y arriver ? lui demandait Kanae derrière lui.

Elle était venue souhaiter bonne chance à l'adolescente, venait également apporter son soutien à Sanemi qui avait l'air de broyer du noir depuis son départ.

-Elle a intérêt à réussir.

Elle jouait avec les deux chiots, bien qu'Éclipse paraissait - et était - beaucoup moins réceptif.

-Tu as peur qu'elle n'y arrive pas ?

-As-tu peur pour ta sœur ?

-Bien sûr.

-Alors la discussion est terminée.

-Ce que tu peux être grincheux des fois !

Elle se redressait, abandonnant la balle que lui avait rapporté Écho pour se glisser près du jeune homme.

-Tu l'as bien entraîné. Elle ne devrait rien risquer.

-Hmm...

Le Souffle de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant