-Grande sœur ?
D'un signe de la main, elle lui fit signe de rester à sa place, le regard oscillant entre les ténèbres de la nuit et les blessés à ses côtés. Elle sursauta quand elle vit le corbeau de Giyu, rapidement suivi du sien, venir prendre place sur le perron. Le plus âgé des volatiles se posa près de son maître pour se coucher sur l'une des manches du haori, ne se rendant probablement pas compte de l'état dans lequel se trouvait le pilier de l'eau. De son côté, le corbeau de la jeune femme paraissait désolé, comme s'il avait failli à son devoir.
-Va prévenir le Maître... dit-elle d'une voix à peine plus audible qu'une brise de vent qui fait tressaillir les feuilles des arbres. Dis lui qu'un pilier... est blessé... et qu'on a besoin... d'assistance... immédiate...
Sans plus attendre, le corbeau prit son envole dans la nuit.
-Tsuki... bégaya Amon, les larmes aux yeux.
Rangeant son sabre principal, elle fit signe à son frère cadet de s'approcher pour lui confier son katana secondaire.
-Fais... att-ention... articula-t-elle au travers d'une grimace, sa gorge menaçant de se gorger de sang. Il faut... des... soi-ns...
Voyant que son interlocuteur ne bougeait pas, elle l'agrippa d'une poigne serrée à l'épaule pour le secouer et le ramener sur terre.
-Des soins ! cria-t-elle avant de cracher une gerbe de sang, sentant le sang commencer à pulser contre ses tempes alors que sa vue commençait à se faire trouble.
Elle le vit partir en courant vers une autre pièce, balançant le katana contre le mur avant de revenir avec une trousse de premiers soins. S'en saisissant rapidement, elle hésita néanmoins à savoir qui elle devait soigner en priorité. Son oncle ne bougeait plus et Giyu était recroquevillé, bien qu'il compressait mollement sa paume contre son torse.
«-Qu'est-ce que je fais ?» pensa-t-elle.
Adressant un regard en coin à Amon, Tsuki souffla difficilement avant de lui faire signe de l'observer avec attention.
-Co-mm-e... m-moi...
D'un faible hochement de tête, il se pencha au dessus du corps du plus âgé, attrapant un rouleau de bandage qu'elle lui tendit. Au travers d'une démonstration rapide, elle pansa le front ensanglanté du vieil homme - s'occupant de la blessure la plus urgente à traiter dans son cas - avant de se pencher sur le cas du pilier de l'eau. Lui retirant en douceur son haori après avoir décalé son corbeau qui faisait tranquillement la sieste, elle l'allongea sur le dos et s'empressa de déboutonner le haut de son uniforme pour évaluer la gravité des blessures - dévoilant un corps qui n'avait pratiquement rien à envier à celui de son amoureux en terme de muscle, mais qui le rejoignait tranquillement dans celui des cicatrices.
Pendant plusieurs dizaines de minutes à maintenir comme elle le pouvait l'état de vie actuelle de son collègue - peinant plus qu'elle ne le pensait à stabiliser sa plaie ouverte entre la clavicule et le pectoraux - et celui de son oncle en devant assister son petit frère qui était totalement dépassé par la situation, les membres tellement tremblant qu'il ne parvenait pas à serrer convenablement les bandages et à en attacher certains entre eux pour former une sorte de nœud.
La nuit suivit son cours jusque dans les alentours de minuit, où le pilier - qui surveillait depuis plusieurs heures la maison malgré la fatigue et la douleur qui, cumulée ensemble, manquaient à de multiples reprises de lui faire perdre connaissance - entendit une ribambelle de bruits de pas. Se postant devant la cour, sabre en main, elle scruta avec attention son environnement avant que le croassement d'un corbeau ne fasse redescendre l'adrénaline.
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Le Souffle de la mort
FanfictionPartout où elle passe, la mort frappe. On la craint, autant les hommes que les monstres que l'on appelle démon. Ses cheveux sont à l'effigie de la beauté de la lune, dont son éclat reflète sur sa lame à chaque fois qu'elle la dégaine. Ses yeux repr...