Le Souffle de la mort

Chapitre 37

L'aube commença à pointer le bout de son nez. Tsuki devait rejoindre Tomioka au quartier général et ouvrir la marche en direction de l'ancien domaine de sa famille. Elle rassemblait d'ailleurs quelques trucs qu'elle déposait avec précaution dans sa bourse quand Hana toqua à sa porte.

-Le pilier du vent est là.

Elle se contenta d'hocher la tête, quittant sa chambre pour retrouver son amoureux au salon. Il attendait sur le perron de la cour, les bras croisés sur la poitrine, des cernes sous les yeux et le regard plus vitreux qu'à l'habitude.

-Tu feras attention ? dit-il quand elle s'arrêta à sa gauche.

Elle hocha la tête.

-Tu n'as pas dormi...

-Je n'en ai pas été capable, avoua-t-il.

Pivotant pour faire face à sa bien-aimée, le jeune homme porta sa main à la joue de la jeune femme pour la caresser de son pouce.

-Je voulais te donner ça avant que tu pars, avoua Sanemi avant de sortir un petit flacon contenant un liquide rouge opaque.

Face à son froncement de sourcils, il lui remit de force.

-J'ai demandé à Shinobu de prélever un peu de mon sang pour que tu puisses l'utiliser comme une porte de sortie si un jour tu te fais blessée. Tu n'auras qu'à en verser une petite quantité et ils afflueront autant qu'ils seront distraits.

-Pourquoi ?

-Parce que je voulais m'assurer que tu sois en sécurité.

-Tu exagères... Tomioka...

-Je sais qu'il sera là ! la coupa-t-il avant de respirer par le nez pour se calmer, je préfère seulement prendre plus de précautions.

Pour toute réponse, elle lui adressa un fin sourire tout en levant les yeux au ciel. Elle le rangea avec précaution dans son sac, près des contenants de toxine qu'elle conservait sur elle pour remplir le réservoir de son arme à partir du manche.

-Merci...

-Fais attention, lui souffla-t-il avant de lui déposer un baiser sur le front.

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Giyu attendait au quartier général depuis quelques minutes quand Tsuki le retrouva. Arborant son habituel regard impassible, les deux pourfendeurs se contentèrent de s'adresser un simple signe de tête avant de prendre la direction du domaine familiale de Tsuki. Puisqu'il n'y avait aucune urgence à se rendre sur place, ils se contentèrent d'effectuer le trajet à la marche - à l'inverse de la nuit où Shinobu et Giyu avaient dû se précipiter en courant au Mont Natagumo pour porter secours aux pourfendeurs qui se faisaient terrasser comme des mouches.

Comme à leur habitude quand il devait parcourir de longue distance, ils prirent le temps de s'arrêter au village sur leur chemin lorsque le soleil fut suffisamment élevé dans le ciel à leur goût.

-Est-ce qu'il y a encore beaucoup de route à faire ? demande le ténébreux après qu'ils eurent reçu leur service à thé et une petite assiette de dango.

La jeune femme le dévisagea un court instant pour tenter de discerner un signe chef le pourfendeur assit devant elle : Il semble en parfaite santé et tout à fait conscient. Sans plus de cérémonie, elle sortit son calepin et écrit :

«Encore une vingtaine de kilomètres. Pourquoi ?»

Le noiraud se contenta d'afficher une moue quelque peu morne avant de porter son verre à ses lèvres.