Chapitre 33

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Ils dévorèrent toute la nourriture qu'ils avaient préparée, ne laissant aucune miette dans les assiettes. Entre-temps, ils discutaient un peu - plus lui et elle qui approuva régulièrement d'un signe de tête - des événement qui s'étaient déroulés lors de l'assemblé. Lorsqu'elle sortit son calepin, sous le regard intrigué de son petit ami qui observa son écriture soignée, avant de lui tendre le carnet, il eut un froncement de sourcils accompagné d'un grognement.

Qu'est-ce que j'en pense de Tanjiro Kamado ?»

Elle hocha la tête en signe d'approbation, un petit sourire sur les lèvres.

-Il peut crever, lui et sa sœur, ça m'est égale.

Bien sûr, elle s'attendit à ce type de réponse. Quand le Maître avait posé la question à la fin de la réunion - sur ce qu'il s'était passé au mont Natagumo - le pilier du son s'était permis une remarque qui avait fait grogner le pilier du vent. Cependant, elle décida d'approfondir le sujet.

Qu'est-ce que ça t'a fait que Nezuko ne réagisse pas à ton sang ?»

Il émit un second grognement accompagnée d'une grimace, la colère refaisant surface sur son visage qu'il avait - jusqu'à présent - réussi à garder neutre pour ne pas agacer celle qui se trouva présentement dans ses bras.

-Tu refuses d'y croire... ? a-t-elle demandé d'une voix hachurée.

-Je ne sais pas ce que j'en pense...

Pour le calmer, elle passa une main rapide dans ses cheveux pour les mettre en bataille, le faisant se tendre quelques secondes avant de se redresser pour l'embrasser.

-Et toi ? rétorqua-t-il après quelques secondes. Qu'est-ce que tu en penses du cas de ce Kamado Tanjiro et de sa sœur ?

Elle tira une grimace à son tour, cette fois-ci de réflexion, allant jusqu'à se mordre la lèvre. Sanemi n'aimait pas la voir faire ça, car il craignait que ça ne devienne un tique - de se manger les lèvres - provoqué par le stress. Elle l'avait déjà fait quelques fois par le passé et à chacune de ces fois, il avait dû la secouer à sa manière - soit en la réprimandant, soit en lui changeant les idées -, bien que la meilleure méthode était toujours celle de l'embrasser. Il l'avait déjà fait durant une assemblée - ayant par le fait même concrétisé les rumeurs qui couraient à leur sujet au près des autres piliers -, faisant ainsi se taire pour de bon les pilier du son et de la flamme de toutes taquineries et remarques gratuites.

Je suis encore songeuse de la volonté de Nezuko à se retenir de manger qui que ce soit. J'aurais aimé qu'on lui retire son bambou de la bouche pour voir s'il constitue une aide pour elle ou s'il est là pour la déco. Et Tanjiro tire un peu trop vite ses conclusions sur la vie à mon goût, ça m'agace.»

Ils étaient d'accord. L'amertume dans la bouche du pilier du vent n'était toujours pas partie après plusieurs heures, les images de sa bien-aimée intervenant au dernier moment pour empêcher le jeune pourfendeur de l'atteindre à la tête ne cessaient de lui revenir en mémoire. Certes, il n'avait pas bien agit, mais ils étaient tous étaient tous les deux à blâmer : Lui pour avoir tenté de faire son devoir jusqu'au bout en optant pour des méthodes pour le moins discutable - allant jusqu'à se blesser lui-même et à être incapable de se contenter des informations qu'on leur avaient données - pour obtenir la vérité et Tanjiro pour protéger sa sœur en ignorant les avertissements qu'avait proclamé le Maître sur le respect qu'il devait accorder aux piliers.  

L'observant ranger son carnet, il distingua le moindre trait de son visage dans une envie de la contempler - et peut-être aussi pour se changer les idées -, allant de la couleur de sa peau blanchâtre à celle grisée de ses lèvres qu'il rêva de goûter à nouveau. Mais dans l'immédiat, les cernes de sa bien-aimée lui invoquait un message bien plus important que tous les autres.

Le Souffle de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant