Chapitre 7

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Elle sentait le vent battre fortement près d'elle, lui indiquant qu'elle venait de peu d'éviter une attaque. Ryuk ne faisait pas dans la dentelle quand il se battait, bien qu'elle le sentait retenir ses coups parce qu'elle portait son bandeau sur les yeux. Faisant tournoyer son sabre dans ses mains, elle parait une attaque et déséquilibrait son adversaire sans pour autant porter le coup de grâce, ne trouvant pas encore son point d'équilibre à la suite que cette action un peu trop exagérée. Elle entendait cependant la respiration haletante de son partenaire de combat près de son oreille, elle-même tentant de réguler le sien.

Deux semaines s'étaient écoulées et Haruki avait du mal à croire qu'une personne de son âge puisse progresser aussi vite dans un domaine pareil, bien que ceux qui y parvenaient étaient souvent destinés à devenir des piliers, l'élite de pourfendeurs. Une élite qu'il aurait pu atteindre s'il n'avait pas perdu sa main contre cette fichu lune inférieure. Il avait été contraint de se retirer, mais était tout de même heureux de pouvoir former les nouveaux. Quand il la regardait se donner à fond, il avait l'impression de regard l'oncle de la jeune femme, un homme toujours prêt à travailler et à réaliser le travail qu'on lui demandait. Travail qu'il réalisait toujours sans la moindre erreur, ce qui lui avait permis de faire partie des meilleurs.

Bien qu'elle ne maîtrisait pas encore le souffle, elle était près d'y parvenir, il en avait la certitude. Durant ces deux semaines de travail acharné, elle avait fêté ses quinze ans, bien qu'elle n'en avait fait part à personne. La lettre qu'elle reçu pourtant d'Amon et de son oncle lui avait donné la sensation d'une boule au ventre. Elle avait beau lui écrire à chaque soir, elle ne s'entraînait jamais en pensant à lui, à eux, à sa famille. Non ! Tout n'était qu'un moyen pour verser dans les larmes toutes la douleur des dernières semaines, autant physiques que psychologiques. Elle s'entraînait pour un jour terrasser ces monstres, mais elle le faisait en se bloquant de toutes distractions, la seule qu'elle se permettait étant de lui écrire à chaque jour.

-Souffle du vent, premier mouvement : Tourbillon de poussière coupante ! criait son adversaire après s'être écarté dans un bond.

Elle esquivait de peu en effectuant une roulade, se relevant de terre avant de bondir à son tour dans les airs.

-Souffle du vent, neuvième mouvement : Typhon de Skanda !

Elle l'entendait grogner sous l'effort alors qu'elle effectuait une ribambelle d'attaques latérales simultanées, le déséquilibrant, avant d'entendre un bruit de craquement sourd. Lorsqu'elle se réceptionnait sur le sol, il n'y avait plus rien de perceptible, mis à les félicitations de leur mentor sur le cadre de porte, une tasse de thé à la main.

-Bravo à vous deux.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? demandait Tsuki. Tu es toujours debout Ryuk ?

-Non, tu m'as mis à terre.

Elle s'empressait de retirer son bandeau, le faisant glisser sur son nez pour le faire pendre au niveau de son cou. Son attention se portait sur le jeune étendue sur le sol, le manche de son sabre d'entraînement serré dans sa main avec la lame reposant à quelques pieds plus loin.

-Félicitation à toi, tu as réussi, disait-il en se relevant.

-Je n'ai rien fait...

-Au contraire, tu m'as mis à terre, rétorquait Ryuk. Tu as beaucoup progressé ces derniers jours.

-Merci...

Elle pivotait dans un froncement de sourcils, observant la maison d'un air méfiant.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Vous n'entendez pas ce bruit de clochette et de tintement ? demandait-elle.

Les deux tendaient l'oreilles avant que le maître n'annonce d'une voix mélodieuse :

Le Souffle de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant