Miracle Maudit - Tome 2 - Nuages noirs

Chapitre 4: Tension en ville (Partie 4)

Au même moment, des ombres s'étaient réunies en secret dans l'obscurité de la ville. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était plongée dans la pénombre, ne laissant apparaître que plusieurs sièges disposés en cercle. La position de ces chaises et l'angle de la lumière faisait que personne ici ne pouvait voir le visage de ses voisins. C'était voulu, car tous étaient égaux dans cette pièce. Certes, une personne qui s'était désigné par le surnom de Sage avait réuni les autres ici de manière discrète, mais il se faisait passer pour l'un des leurs. Personne ne savait qui était le meneur, l'homme qui tirait les ficelles dans l'ombre. Dans une telle situation, ils ne pouvaient pas prendre le risque de découvrir l'identité des autres, au risque de tomber sur le radar du chef. Car, si on ne pouvait pas voir le visage des autres, il était clair que certaines voix des premières réunions avaient disparue, remplacées par d'autres.

– Comment ça, vous ne voulez pas l'éliminer ? s'énerva un siège. Vous avez vu ce dont il est capable ! Il a tourné en ridicule la milice et n'a fini devant le tribunal uniquement parce que c'était son intention de le faire depuis le début ! S'il lui prend l'envie de venir fouiner dans nos affaires, je n'ose pas imaginer les conséquences !

– C'est justement pour cela qu'on désire le garder à l'œil, répondit un autre fauteuil plus calme que lui. Avec une telle adresse dans l'art de se jouer du monde, imaginez ce qu'il pourrait accomplir pour nous s'il nous rejoignait.

– Reste à savoir comment l'approcher, fit remarquer une troisième chaise. Je doute qu'il soit du genre à se laisser faire par nos sbires aussi facilement.

– Ne vous inquiétez pas, Drudite nous en a donné la parfaite occasion. Certains d'entre nous seront là demain pour cette réception, il nous sera alors facile de l'approcher. Nous pourrons l'observer en toute tranquillité, et un de mes hommes lui glissera discrètement une invitation à notre prochaine réunion en s'assurant qu'il comprenne bien qu'il n'est pas dans son meilleur intérêt d'impliquer ses associés. Est ce que l'un de vous à une objection ?

Le silence régna dans la salle pour lui donner sa permission. Cette voix avait l'habitude d'être écoutée, formulant constamment de bonnes idées, mais personne n'était sûr qu'il était le Sage. Après tout, deux autres ombres agissaient de la même manière, il était donc dur de dire laquel était le Sage.

– Bien, se fit entendre une voix qui était resté muette jusque là. Je pense que nous avons fait le tour du problème. Il ne nous reste plus qu'à voir s'il est suffisamment malin pour savoir quand toute résistance est inutile...

***

– T'étais passé où cette fois ?

À peine arrivé à l'Aube, Dark était déjà harcelé de questions. Zac et Cap l'avaient attendu à l'entrée pour s'assurer qu'il n'avait pas recommencé à mettre le boxon en ville.

– J'étais à l'église, se contenta-t-il de répondre. J'ai le droit, non ?

Il s'éloigna avec un air amusé. Ce qu'il venait de dire était la vérité, mais il savait que ces deux là ne pouvaient pas concevoir l'éventualité qu'il puisse aller dans ce genre d'endroit. Il les laissa réfléchir sur ce qu'il venait de dire.

– Je ne te savais pas du genre à te confesser pour quoi que ce soit...

Dark se tourna vers la gauche et vit Mel, adossée à un mur qui le regardait avec méfiance. Elle savait qu'il disait vrai, mais aussi qu'il ne lui dira pas ce qu'il y faisait avant qu'il ne juge que le moment soit venu. Ce moment risquerait bien d'être deux secondes avant la destruction de la ville, mais cela, il s'en fichait royalement.

– Non, mais certaines des sœurs là bas sont assez belles ! Je voulais juste vérifier si elles avaient bien compris ce qu'elles manqueraient en choisissant le célibat !