Chapitre 5: Terreur électrisante (Partie 4)

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On s'ennuyait ferme dans la salle de stockage. Les derniers coups montés par les Détrousseurs des Brumes n'avaient rien d'un défi. La sécurité des convois laissait vraiment à désirer et ce groupe de voleurs n'avait pas ressenti l'adrénaline du danger qui leur donnait l'impression d'être en vie. En gagnant de l'expérience, ils avaient atteint un tel niveau que de simples vols ressemblaient à une promenade de santé. L'organisation qui employait leurs services s'en était rendu compte et avait compris que leur talent serait gâché s'il ne montait pas la barre d'un cran. Ils savaient que leur valeur avait été reconnue, mais ils n'avaient pas eu de nouvelles depuis un bon moment déjà, ce qui les inquiéta.

– Bordel, ils vont encore nous faire attendre longtemps comme ça ou quoi ? se plaignit un voleur. Ça fait trois jours qu'on se tourne les pouces sans rien faire !

– Relax, ça vaut la peine d'attendre, crois moi... le calma celui qui faisait office de chef de groupe. Ils vont nous trouver un coup bien juteux et on va enfin pouvoir s'amuser, comme avant !

Les autres ricanèrent. Ils attendaient une telle occasion depuis bien longtemps déjà, et ils étaient impatient de s'amuser.

Ils cessèrent de rire quand un vent froid parcourut la pièce, faisant perdre quelques degrés à la température ambiante. Un son qui ressemblait à un profond soupir résonna dans les galeries.

– C'est quoi ce vent ? s'inquiéta l'un d'eux. J'en ai jamais senti de pareil ici avant !

Ils entendirent des crissements dans un des couloirs et se tournèrent dans sa direction.

– Y a un con qui cherche les emmerdes ! Il va voir, ce petit malin !

Il fit quelques pas, accompagné de certains de ses amis, lorsque quelque chose d'inattendu se passa. Une ligne se creusa dans le sol devant l'entrée du couloir, laissant une fumée s'élever de cette dernière. La scène donna l'impression qu'il leur était défendu d'avancer plus loin, et ils ne comprirent pas comment un tel phénomène avait pu se produire devant eux. Ils sursautèrent tous en entendant un bruit sourd derrière eux. Ils virent qu'une caisse était tombée.

– Mais c'est quoi ce délire ? Cet endroit est hanté ou quoi ?

– Racontes pas de conneries, y a pas de fantômes ici, tu le sais bien ! On utilise cette planque depuis des mois et rien ne s'est jamais passé ! C'est juste une mauvaise blague, c'est tout !

À ce moment là, une caisse quitta le sol et resta suspendu en l'air. Puis une autre. Encore une autre. Instinctivement, les bandits commencèrent à serrer leurs rangs.

– J'ai déjà entendu des rumeurs, souffla l'un d'eux. Il parait que l'un des mineurs est devenu fou et a massacré ses potes avant de se donner la mort...

– Je l'ai aussi entendu, et je sais que c'est une histoire inventée pour faire peur aux enfants ! Il n'y a jamais rien eu ici !

Du couloir commençaient à présent à sortir des hululements sinistres. Certains voleurs tentaient de se diriger vers la source de ces bruits, mais furent stoppés par l'apparition soudaine de traînées fumantes.

– Regardez ! C'est quoi ça ?

Ils fixèrent un mur sur lequel des sillons lumineux commençaient à se former, laissant apparaître un texte.

Seul... Tout seul... Pendant des années... Tout seul... Ils sont morts... Tous morts... Je sens encore leur sang couler le long de mes doigts... Tout seul... Leurs cris me hantent encore... Le sang coule... Ma pioche les a tous eu... Les uns après les autres... Puis je fus tout seul... Les voix... Jamais elles ne se taisent... Morts... Je suis...

Miracle Maudit - Tome 2 - Nuages noirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant