Miracle Maudit - Tome 2 - Nuages noirs

Chapitre 5: Terreur électrisante (Partie 3)

Dix heures. Non loin d'Athènes, dans une petite plaine, l'Aube Argentée se posa en douceur. D'après le sort lancé par Théo, la marchandise volé devait se trouver dans les environs. Mel fit une dernière mise au point avant de partir.

– Bon, voilà comment on va procéder. Théo, tu te places au centre de la formation et tu nous caches avec ton sort de dissimulation. Lucie, je prendrais ton anneau, et tu nous guideras en te servant du signal du traceur comme repère. Zac et Al, vous ouvrirez la marche en essayant de ne pas faire de bruit, et vous éliminez ce qui pourrait nous gêner, discrètement. Quand à moi, je surveillerai nos arrières. Si on rencontre le moindre pépin, Lucie enverra un signal à l'Aube. Un coup, faites chauffer le moteur. Deux coups, ramenez vous et foutez le bordel pour qu'on puisse sortir la marchandise. Je préférerais pouvoir récupérer tous les colis avant de se battre contre les voleurs, mais celui avec le traceur reste notre priorité. Après ça, on se regroupe et on élimine les bandits s'ils ne sont pas trop nombreux. Autrement, Théo n'aura qu'à placer un autre traceur plus discret sur eux, ils ne s'y attendront pas si on se barre avec la caisse marquée par le premier traceur. On les frappera quand ils ne seront plus sur leurs gardes. Des questions ?

Devant les regards impassibles de ses compagnons, Mélodie décida de commencer l'opération. Tandis que le groupe d'intervention faisait route vers le repère des bandits, les autres à bord du vaisseau se préparèrent au pire. Sophie décida de voir dans quel état était Dark à présent. Cap prit place dans la cabine de pilotage. Lisa opéra quelques réglages sur Rust, son armure de combat colossale qu'elle était en train de perfectionner. Athé, quand à elle, ignora les interdictions de son capitaine et se rendit seule en cuisine. Après le fiasco d'hier, il fut décidé qu'elle ne cuisinerait plus sans être sous la surveillance constante d'Al. Elle se rendit quand même là bas, bien décidée à s'entraîner. Elle remarqua alors l'absence de quelque chose. Elle fouilla tout les recoins mais ne la trouva pas.

– Étrange... dit elle. Les soupières n'ont pas pour habitude de partir se promener, que je sache...

***

– Mais pourquoi as tu amené cette monstruosité ici ?

Zac venait de se rendre compte qu'Al avait pris avec lui un récipient de grande taille qui avait orné la table à manger la veille et commença à prendre ses distances de son compagnon tout en essayant de ne pas hausser la voix. Si le sort de Théo masquait leur présence, ils pouvaient tout de même être entendus par des oreilles indiscrètes.

– Vous avez bien vu ce qui s'est passé hier avec Dark, non ? Un truc capable d'envoyer au tapis un monstre comme lui pourrait nous être très utile, pas vrai ?

– Fais gaffe où tu met les pieds ! ordonna Mel qui était ravie de se trouver loin de son compagnon. Si tu te gamelles, il ne restera plus rien de toi à enterrer !

– Pas besoin de vous inquiéter ! les rassura Al. En plus, cette soupière a été étudiée pour pouvoir contenir toute sorte de liquides. Que ce soit de l'acide ou de la lave, il s'écoulerait un siècle et elle serait toujours dans un état impeccable !

– Je ne voudrais pas t'inquiéter, fit remarquer Lucie en scrutant le contenu de la soupière, mais je crois que la soupe a déjà commencé à attaquer ton bol...

Al se risqua à jeter un coup d'œil dans le récipient. Ayant réévalué le niveau de dangerosité de la mixture, il tendit les bras afin de tenir la Soupière de la Destruction le plus loin possible de lui. Théo et Mélodie freinèrent leur allure par instinct de survie.

Les bandits qu'ils cherchaient avaient décidé de s'abriter dans une vieille mine abandonnée. L'idée manquait d'originalité, mais elle restait bonne, car ce genre d'endroit regorgent de galeries, et les sorties étaient aussi nombreuses qu'éloignées les unes des autres, ce qui rendait presque impossible la surveillance de chaque point d'accès. Le groupe s'aventura donc dans un tunnel creusé il y a de cela plusieurs décennies, se fiant uniquement à leurs sens pour se repérer afin de ne pas attirer l'attention des actuels occupants de ce dédale par une quelconque lumière indiscrète. Après une courte avancée à l'aveuglette, il arrivèrent à une intersection donnant sur deux couloirs éclairés d'une faible lueur dégagée par des pierres de lumière qui commençaient à s'épuiser.