Chapitre 8 :

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 PDV T/p :

J'ai l'impression que mon cœur s'est arrêté de battre.

Je bégaye.

-Tu as... Tu as... T'as... Attends, quoi ?

Il tourne la tête vers moi deux larmes coulent sur ses joues.

-Nan, tu rigoles..., dis-je en souriant, d'une joie forcée. Tu rigoles ?

-Je... J'aurais jamais dû te le dire et inventer un truc...

-...Non, t'as bien fait.

Il me regarde dans les yeux et me demande :

-Tu vas me balance ?

Telle est la question.

Je secoue la tête de gauche à droite et soupire.

-T/p... S't'euplaît...J'te promets que c'té pas voulu... (Sa voix commence à trembler) Dis rien... J'veux pas qu'les keufs me chopent...

-...Mais...

-T/p, on s'est embrassés...

Mon cœur fait un bond.

J'ai galoche un danger public.

-Mais Hanma... T'es un danger... Pourquoi t'as fait ça ?... Pourquoi t'as buté ton père ?

Il attrape mes poignets et se poste juste devant moi.

Des frissons me parcourent tout le corps.

-J'veux t'expliquer, j't'en supplie, crois moi, j'vais te dire toute la vérité, sans aucun mensonge, j'te l'promet !!

-Euh... O-ok...

J'avais un père, une mère et une sœur. On était une famille heureuse. Mon père gagnait hyper bien sa vie, et il nous faisait tous profiter. On avait une baraque de ouf, des vies de malade. Il bricolait avec moi. On avait acheté une bécane tous les deux . « Plus tard, Hanma, ce sera la tienne. On va l'améliorer de ouf, et tu rouleras avec quand t'auras 14-15 ans. » J'adorais mon père. Il était toujours là pour moi, on passait full moments ensemble. Mais un jour, ça s'est arrêté. Le paradis avant l'enfer. Mon daron a perdu mes deux grands-parents dans un carambolage. Une histoire de gangs, de ce que j'ai compris. Il a sombré dans l'alcool, et il devenait bizarre. Il allait plus au boulot. Il restait dans le canapé, toute la journée, et il buvait. A force de ne plus bosser, il a perdu son travail, et il est devenu violent. Il frappait ma mère, pour un oui ou pour un non. Je me souviens qu'un jour, elle avait oublié d'acheter du pain, et il l'a fracassée. Elle saignait du visage. De partout, en fait. J'avais 8 ans, je pouvais rien faire pour elle ! Ma génitrice est toute keuss, et mon père était grave stoc. A cause du manque d'argent, on a dû déménager à Kabukicho, le quartier qui est réputé pour... Les plaisirs de la nuit, je vais dire ça comme ça. Ma sœur avait 6 ans. Elle comprenait pas ce qui se passait à la maison. J'essayait de la protéger de toute la violence qui régnait dans la demeure. Ma mère me disait souvent : « Ne parle de ça à personne, Hanma !! Ils ne te croiront pas, et ton père va finir par tous nous tuer ! » Elle me le répétait tout le temps. A chaque fois qu'elle recevait un coup, dès qu'elle me voyait, elle secouait la tête de gauche à droite et souriait. « Tout va bien ». Un beau jour, j'ai ramené une mauvaise note à la maison. J'étais pas super doué à la base, j'avais peut-être 6 ou 7 de moyenne générale. Sauf que le 0 de ce jour là, c'était celui de trop. Mon daron a commencé à me frapper. A 8 ans et demi, j'ai commencé à vivre l'enfer aussi. Quand j'arrivais à l'école avec des blessures, tout le monde me posait des questions, du coup je répondais tout le temps la même chose, que je me suis battu avec des gars plus grands que moi. Plus forts, du coup. Un jour, à 10 ans, Yuki -ma sœur- a ramené une punition à la maison. La description ? « Frappe un de ses camardes en classe ». En rentrant, je savais pas comment, mais mon père l'a appris. La prof l'avait appelé pour lui dire à quel point elle était outrée que l'une de ses meilleurs élèves a pu commettre cet horrible acte. Il nous attendait, devant le garage. Il ne nous a même pas dit bonjour, dès qu'on s'est approchés de lui, il a levé la main sur Yu'. Ma sœur, à cette époque là, c'était tout, pour moi, tu comprends ?. Je me suis interposé, et il m'a dit très clairement : « Dégages. » J'ai secoué la tête. Il m'a foutu une baffe, et j'ai sûrement dû faire un vol plané parce que j'ai atterri à côté de la caisse à outils. Il a demandé à Yu' : « Pourquoi t'as frappé ton pote, p'tite conne !? » Yu' a pas pu répondre, elle savait même pas ce que ça voulait dire, « conne ». Ma mère est sortie de la maison en trombe, et s'est mise autour de Yuki. «Ne la frappe pas !! Elle est trop petite !! » Il a froncé les sourcils et a dit : « J'm'en branle. Elle peut s'en prendre qu'à elle même. » Il a levé la main, Yu' et ma mère ont fermé les yeux, attendant la douleur. J'ai pris le marteau, et je l'ai balancé sur la tête de mon daron. J'ai entendu le bruit sourd d'un crâne brisé et j'ai gueulé à ma sœur de pas ouvrir les yeux. Elle a forcé sur ses yeux, et ma mère a ouvert les siens. Mon père est tombé par terre, mais il respirait encore. Après un petit temps, il a murmuré : « Tous les trois, j'vais vous tuer... Ouais, dès que je sortirais de l'hôpital, j'vais vous crever... » Et instinctivement, j'ai frappé à plusieurs reprises avec ledit marteau sur le crâne de mon daron.

Liés pour toujours... Malheureusement ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant