Mon souffle coupé par la douleur, penché en arrière, tout mon poids tenait dans les mains de Heeseung.
Il me tenait d'une main sur les reins et l'autre sur les omoplates. Les miennes étaient accrochées à ses biceps dénudés, j'y enfonçais mes ongles. Ses lèvres étant dans mon cou, ou plus précisément, ses canines dans ma nuque. Je les avais sentis percer ma peau et descendre d'une lenteur affligeante dans ma chair, cherchant la source de sang. Imitant presque la pression que faisait mes ongles sur le long de ses bras.
Un cri étouffé resta coincé dans ma gorge. La douleur s'atténua un peu, me laissant l'espace et la chance d'inspirer une grande goulée d'air avant de repartir de plus belle. Je sentais comme mon cou se faire aspirer, mes yeux partirent en arrière, ma poigne sur Heeseung se relâcha.
Le monde autour de moi n'existait plus, tout mon être était focalisé dans ma nuque, à cet endroit précis où mon sang se faisait avaler. En effet, je pouvais entendre les déglutitions et les respirations de la personne qui me mordait. D'une lenteur déchirante, une, deux puis suivie d'une troisième.
J'entendais des voix, elles étaient lointaines, comme si elles murmuraient du bout de la pièce. La seule chose dont j'étais conscient c'était que la douleur s'était stagnée, la personne avait arrêté de boire.
Je clignais des yeux. Les deux canines acérées sortirent lentement de ma jugulaire, je serrais les dents. J'étais assis sur une chaise, à quelques pas du lit.
Heeseung était dos à moi, tourné vers Sunghoon moins agité que tout à l'heure. Je le sentais obnubilé par le visage de Heeseung.
Alors que je m'attendais à voir Sunghoon lui sauter dessus, ce fut Heeseung qui s'approcha de l'autre, le prenant de court. Heeseung posa ses mains sur le matelas, de part et d'autre de ses flancs pour mieux se pencher au-dessus de lui.
Sunghoon ne produisait plus aucun bruit, il ne bougeait plus. Les yeux plantés dans ceux du plus grand, comme s'il attendait son prochain geste. Une attente d'une très courte durée car le blond l'effectua dans la seconde qui suivit.
Il avait scellé leurs lèvres violemment. Je le vis pincer sa côté assez fort pour que Sunghoon geigne. Un liquide rouge s'échappa des lèvres d'Heeseung pour tomber dans la bouche de Sunghoon qui l'avala goulûment.
J'étais en première scène pour être témoin de chaque détail de leur échange. plus ou moins... particulier. Ils s'échangeaient mon sang, devant moi, alors que l'un venait de me mordre et l'autre de vouloir me sauter dessus pour me déchiqueter.
Et tout cela se partageait par un baiser. Plus ou moins un d'ailleurs. D'ici, il avait l'air très désordonné, presque maladroit. Un long filet rouge coulait le long de leur menton, gouttant sur le torse du grisé qui s'était un peu relevé.
J'avais posé ma main sur mon cou, à l'endroit où Heeseung m'avait mordue. La douleur me lançait toujours, mais c'était supportable. En touchant la morsure j'avais presque l'impression de revivre la scène, comme si le souvenir de la douleur se réanimait par mon simple effleurement.
Mes yeux ne quittaient pas la distraction que cette vision m'offrait. S'en était presque érotique. Heeseung se releva, quittant la langue et les lèvres de Sunghoon qui semblait mécontent.
- Ça suffira, le souffle d'Heeseung était erratique, son ton amer et rassuré. Heeseung arborait un sourire mesquin en regardant l'état de Sunghoon, les cheveux en bataille et les lèvres rouges de mon sang. De mon sang qu'il lécha bien vite, retrouvant la couleur naturelle de ses lèvres rosées. Lui rendant un air plus humain.
- Es-tu sûr ? Demandais-je à Heeseung. Même si Sunghoon avait l'air d'aller mieux, et qu'il ne semblait plus dégager de symptômes aussi inquiétants qu'une envie féroce de me sauter dessus, je sentais qu'il n'était pas satisfait. Heeseung m'adressa un regard interrogateur, tout en gardant son sourire.
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𝑫𝒊𝒗𝒊𝒏𝒆 𝑳𝒖𝒔𝒕 || 𝐇𝐞𝐞𝐣𝐚𝐤𝐞
Fanfiction"Il tremblait, il avait peur. ...Alors pourquoi le voyais-je sourire ?" Plaisir et devoir sont deux choses qui ne s'assemblent pas, Et c'est bien la raison de ce chaos Jake sera ainsi confronté à la fois par le poids de son nouveau statut, et surt...