Rina
Je veux retourner aux souvenirs d'antan.
De l'époque où nous n'avions pas toutes ces responsabilités, où nous jouions ensemble, d'un simple moral d'enfant, ne pensant qu'à rire ou s'amuser.
Où le bonheur et la fête étaient à leur comble. Du temps où nos relations étaient simples, sans complications, et où nous passions l'entièreté de notre temps ensemble. Que ce soit pour manger, apprendre, jouer, dormir, nous étions constamment collés, cela étant naturel.
Et je ne pourrais dire à quel point j'avais apprécié ces moments passés, j'étais fortement nostalgique d'une époque où je ne manquais pas de gaieté.
J'étais depuis si longtemps habituée à vivre dans cette optique qui était forgée seulement d'amour et de plaisance, que la situation d'aujourd'hui me paraissait fade, lointaine, alors que je m'y trouvais.
Je m'aveuglais, refusant de poser les yeux sur l'horreur que le présent me donnait à voir. Sous mes paupières ne régnait que le passé. C'était en boucle, à la chaîne que mes souvenirs défilaient, telles de petites capsules que je gardais soigneusement près de moi.
Un sourire aux lèvres m'apparut en me remémorant ceci.
C'était un jour de pluie forte, nous étions dans la salle de jeu, sans dessus-dessous, nos jouets en bois à la main. À l'entente de ces cordes claquantes dehors, c'était ni une ni deux que nous avions tous accouru à la terrasse menant à l'extérieur.
Le front du temple, le point culminant de la cité, face aux pyramides.
C'était un ciel gris, horriblement sombre qui nous couvrait le soleil de Râ.
Comme caché de la surveillance de notre père, nous nous étions permis de dévaler la pente, afin d'atteindre le village. Sous cette tempête d'eau, nous courrions entre les maisons, riant à cœur joie et saluant les quelques curieux qui osaient ouvrir leurs fenêtres sous cette flotte déferlante.
Nous étions assez grands pour savoir que ce que nous faisions était interdit, mais nous étions trop jeunes pour s'en soucier réellement.
Nous avions donc joué dans la grande cour, se roulant dans le sable mouillé, ouvrant parfois la bouche pour s'abreuver de l'eau coulant des cieux. Quelques enfants nous avaient rejoints, et nous avions tous joué innocemment, comme s'il n'y avait pas de lendemain, comme si nous étions tous similaires.
Mais l'œil de Râ était bien plus fort qu'une simple couche épaisse de brume, sa vision transperça les nuages, et de sa brillance, il mit en lumière nos différences. Révélant au jour notre aspect divin, écrasant l'humanité.
C'était à la petite cuillère que Râ était venu nous chercher, arborant son sourire le plus chaleureusement terrifiant. Le peuple disparaissant, après s'être agenouillé sans daigner se relever avant d'atteindre leur maison.
En un claquement de doigts, nous nous retrouvions pliés à ses morales, à ses ordres de nouveau dans le temple. Nous rembobinant les mêmes codes, les mêmes devoirs que nous devions représenter. Nous expliquant pour la millième fois la chance que nous avions, et la honte que nous lui faisions en agissant de cette façon devant le peuple entier.
"Demain est entre vos mains, leur devenir est le vôtre" nous disait-il en désignant le peuple.
Notre cher peuple que nous ne voyions si rarement.
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𝑫𝒊𝒗𝒊𝒏𝒆 𝑳𝒖𝒔𝒕 || 𝐇𝐞𝐞𝐣𝐚𝐤𝐞
Fanfiction"Il tremblait, il avait peur. ...Alors pourquoi le voyais-je sourire ?" Plaisir et devoir sont deux choses qui ne s'assemblent pas, Et c'est bien la raison de ce chaos Jake sera ainsi confronté à la fois par le poids de son nouveau statut, et surt...