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  La chaleur du désir, un désir foudroyant, frôlant l'orage. Une tempête stimulatrice de pulsions refoulées. Celles-ci étant lâchées comme des fauves, les unes contre les autres. C'est ainsi qu'un combat déchaîné se mettait en place. Dénués de toute arme, face à face, destinés au combat rapproché, nos souffles de guerres se mélangeant sans peine.

Douleur et stridence se faisaient entendre, pour le plaisir des deux paires d'oreilles de cette salle.

Le visage, la personne, n'ayant plus aucune importance. Les yeux se fermaient à foisons, papillonnant sous l'effet de cette lutte criarde. Les simples soupirs ou frissons confirmaient la friction de notre échange. Ils nous suffisaient pour emplir nos panses.

Je savourais lorsque l'air me le permettait, de sentir cet arôme si ludique. Il étouffait mes pensées, mon esprit y était complètement soumis, mon corps étant réduit à l'instinct.

Chauffé d'une dévorante appétence.

Dans cette éreintante bataille semblable à un champ épineux, je cherchais ce qui me soulageait, ce qui arrivait à noyer la douleur dans le plaisir.

Tout cela fut un réel orage déchaîné, d'une nature désordonnée, mis à nu.

Tout cela étant, je ne pus m'empêcher de trouver cela quelquefois si doux. Cotonneux comme la matière du matelas, des draps froissés rencontrant ma peau. De douces caresses passant la barrière du front de guerre, métamorphosant d'un seul geste cette violence.

Je me pinçais les lèvres, mordant mes joues, retenant avec le plus grand mal les soupirs qui me trahissaient.

- Ne te retiens pas, susurra mon partenaire à mon oreille. Ne ratons pas la chance de leur faire écouter notre spectacle.

C'est à demi-conscient de ce qu'il me racontait que je le sentis me mordre, ma bouche s'ouvrant sous l'emprise de ses dents.

La douleur lancinante au creux de ma nuque ajoutée à tout ce qu'il faisait déjà, je me sentais submergé. Mon souffle avait l'air d'être suspendu par la simple force de ses canines, celles-ci plantées profondément.

- Fais entendre à Heeseung comment tu te sens.

Ce fut de trop, le plaisir fut si grand que j'en touchais maintenant les nuages. Ce moment d'élévation me rappela avec qui j'étais, et cette suspension ne dura pas bien longtemps.

Sunghoon ne s'arrêta pas même lorsque je venais d'atteindre le point culminant, me rejetant aussitôt sur le terrain, poursuivant cette délicieuse torture.

* * * * * * * * * *

C'est ainsi que l'air de rien, j'étais assis, le lendemain matin à la tablée. Je m'étais habillé du plus couvrant de mes vêtements. Autrement dit, un col roulé aux manches longues, et de mon pantalon favori. J'avais vu l'état de mon corps, brûlé d'un peu partout, comme l'avait si bien décrit Heeseung lors de notre dernière entrevue.

Je les cachais, mais pas complètement, laissant parfois mes habits remontés et montrer les preuves de cette nuit. Personne ne m'avait fait de remarques pour le moment, mais ça serait mentir si je disais que je ne sentais pas le poids de quelques regards sur moi.

Je gardais contenance, décidant d'ignorer leurs yeux.

Néanmoins, même en ne levant pas les yeux, je pouvais très bien voir la présence féline sur les genoux de Rina. Je haussais les sourcils, étonné.

- Bastet est encore là ?

- Visiblement répondit Heeseung, d'un ton rempli d'insolence.

𝑫𝒊𝒗𝒊𝒏𝒆 𝑳𝒖𝒔𝒕  || 𝐇𝐞𝐞𝐣𝐚𝐤𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant