LETTRE XXII

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CHOI SOOBIN A HUENING KAI, BOÎTE AUX LETTRES BLEUE D'ASTERIA



Le sens qui se cache derrière tes derniers mots me terrifie plus que de raison. Le papier s'est froissé tant mes doigts ont suivi la courbe de tes lettres pour diriger mon rythme de lecture. Je voulais être certain d'avoir tout compris. Je t'interdis de m'adresser de tels mots, Huening Kai. Tu n'as pas le droit de m'avouer ton amour alors que tu ne pourras plus jamais échanger avec moi. Tu n'en as pas le droit. Chacune de tes phrases provoque l'accélération désagréable et incontrôlable de mon cœur. J'ignore s'il bat si fort à cause de la rage ou de l'amour. Je sais seulement que chaque pulsation résonne dans mon corps et mes mains s'agitent au même rythme.

J'ai envie de crier. J'ai envie d'insulter le monde entier pour cette injustice. J'ai envie de te maudire de me rendre si misérable alors que notre histoire s'arrête au moment où on aurait dû flotter sur un nuage de bonheur.

Tu ne peux pas disparaître de ma vie alors que tu m'avoues que tu es amoureux de moi. Tu ne peux pas me laisser pleurer sur tes lettres comme si mes larmes avaient le pouvoir de te faire apparaître en chair et en os dans mon univers. Ce n'est pas juste.

Je n'arrive plus à arrêter ces larmes qui roulent sur mes joues et qui y creusent des sillons salés. Elles se perdent dans ma bouche. Elles ont un goût d'amertume, d'inachevé et de tristesse.

Je me déteste de ressentir cette colère. Elle se dirige entièrement vers toi. Tu n'es pourtant pas le responsable de cette situation. J'en ai bien conscience. Tu continuerais de me conter ton quotidien si tu en avais la possibilité. Tu me dirais que tu m'aimes jusqu'à ce que tes mots me rendent malade. J'en suis persuadé. Tout cela n'est plus possible. Tes derniers mots sont figés sur le papier. Aucun ne viendra compléter notre histoire. Elle se termine ainsi. Une sad end dont je me serais bien passé. Je ne sais pas à quoi je m'attendais pour tout te dire. Une fin heureuse, digne des contes de fées ? Les deux héros se retrouvent dans le même univers et s'embrassent alors qu'ils se voient pour la première fois. Ça sonne idiot.

Mais tout cela n'évoluera plus. Notre histoire n'évoluera plus.

Maleko a tout détruit. Il a détruit notre bulle de bonheur. Il a détruit notre relation comme une tempête détruit un château de cartes. Il n'en reste que des morceaux de papier humides, dispersés aux quatre coins de mon appartement.

Je meurs d'envie de hurler, Huening Kai. Tu ne peux pas imaginer à quel point je meurs d'envie de hurler.

Je meurs d'envie de hurler cette rage qui bout dans mes veines aux rythmes des battements de mon cœur. Je meurs d'envie de hurler que je suis fou amoureux de toi. Je meurs d'envie de hurler toutes ces choses qui me pèsent sur la conscience. Je meurs d'envie de hurler mes sanglots. Je meurs d'envie d'imaginer tes bras entourer mes épaules comme si eux seuls possédaient le pouvoir de me réconforter.

Ça ne peut pas se terminer ainsi.

Notre relation ne peut pas se terminer ainsi.

Je ne peux pas imaginer une vie dans laquelle je ne reçois plus une seule de tes lettres.

Je ne sais plus si mon cœur souffre autant parce que je suis amoureux de toi ou parce que je te déteste, Huening Kai. Je déteste t'aimer autant. Je déteste sentir ce manque alors que je sais que tu ne liras jamais cette lettre. Je ne suis même pas sûre qu'elle soit lisible de toute façon. Je pleure tellement que l'encre bave. Mes larmes diluent mes mots.

C'est donc ainsi que tout se termine ? La boîte aux lettres bleue disparaît et notre amour avec elle.

Je refuse de le croire.

Je refuse de tout abandonner aussi facilement.

Et je t'interdis d'abandonner aussi facilement.



10 août

Boîte aux lettres bleue de Séoul


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on touche à la fin de l'histoire. encore deux lettres avant de clôturer cette histoire. j'aime beaucoup ce chapitre et j'espère qu'il vous plaît. 

on se retrouve dans deux semaines pour la suite !

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