MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 22 ~

SARAH

     Je rentrai enfin chez moi. La soirée avait été difficile. Mon patron n'avait pas arrêté de me reprocher tout et n'importe quoi. Ma seule présence semblait l'exaspérée depuis le fameux repas avec les yakuza. En plus j'étais arrivée en retard ce qui n'avait rien arrangé. Lorsque j'arrivai devant mon entrée, je reconnus Rensuke. Une part de moi ressentit de la satisfaction de le voir m'attendre. Je ne pouvais pas nier qu'il me plaisait physiquement et que j'avais espéré le voir à nouveau. Sa voix envoutante résonnait encore dans mon esprit et la chaleur de sa peau sur la mienne lorsqu'il m'avait attrapé le poignet. J'avais une sorte de syndrome de Stockholm ou quoi ? Il était dangereux, c'était un Yakuza. Ma raison me disait de fuir et d'éviter tout contact, mais mon corps lui était attiré comme un aimant, le traitre. Je me raclai la gorge en arrivant à sa hauteur, ne sachant pas quoi dire. J'imagine qu'il y avait une raison à sa présence ici et surement pas réjouissante.

— Salut ! Ça devient une habitude de m'attendre en bas de mon immeuble, soulignai-je un brin sarcastique.

Il esquissa un sourire moqueur.

— Ça n'a pas l'air de te déplaire, je me trompe ?

— Qu'est-ce qui te fais dire ça ? Surtout que c'est sans doute pour un interrogatoire en règle.

— Non ! Visite de courtoisie.

Cette fois, c'est moi qui me mis à ricaner.

— Quoi ?

— Rien, c'est juste que... non rien, soufflai-je en baissant la tête pour contempler mes pieds.

Il se décolla du mur auquel il était appuyé.

— T'es fatiguée ?

— Euh... Oui enfin comme après une soirée de boulot, répondis-je décontenancée par sa question.

— On va boire un café en face !

Je hochai la tête en guise de réponse bien que ça ne ressemblait pas à une question et le suivi dans le petit restau Gusto où l'on s'était rencontré la toute première fois. J'étais surprise de sa proposition, mais je ne voulais pas manquer cette occasion. Nous nous installâmes à une table au fond. Je saluai Nobuta qui prit nos commandes avec un sourire. Je me levais la première pour prendre un café dans la machine libre-service, puis nous reprîmes nos places, sans échanger la moindre parole. Je soufflai sur mon liquide chaud pour ne pas me bruler avant de l'avaler en l'observant triturer le set de table en papier devant lui, les sourcils froncés. Ni lui, ni moi n'entamions la conversation, si bien que nous restâmes dans un silence quasi religieux jusqu'à ce que Nobuta le rompe en apportant des beignets de pommes de terre avec du ketchup et de la mayonnaise. Attendait-il que je pose des questions à son sujet ? Pour ma part, je n'étais pas sûr d'avoir envie d'en savoir plus. Et puis, c'était lui qui était venu après tout, il avait sans doute quelque chose à me dire. Affamée, je me jetai sur la nourriture, ce qui lui fit esquisser un sourire.

— Je n'ai rien mangé ce soir moi ! me justifiai-je.

— Tu ne manges pas au restaurant ?

— D'habitude si, le chef Sawada prépare un repas pour les employés qu'on mange avant le service, mais comme je suis arrivé en retard, je l'ai loupé.

— Pourquoi t'es arrivée en retard ? questionna-t-il visiblement intéressé par la réponse.

— Je devais aller chercher mon tailleur au pressing et la nana de la boutique n'était pas la même que d'habitude et elle ne le retrouvait pas.

— Ta tenue de la dernière fois ce n'est pas celle que tu portes tous les soirs ?

— Ah non, heureusement. C'était une demande express de Kobayagi. J'imagine pour faire meilleure impression devant vous !