~ Chapitre 56 ~

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SARAH

     La semaine à Okinawa arrivait doucement à sa fin. J'angoissais de rentrer à Nagoya après cette parenthèse hors du temps avec Ren. J'avais pu le découvrir sous un nouveau jour, et être avec lui comme isolée du reste du monde nous avait indéniablement rapprochés. J'étais forcée de constater qu'être sans lui, retrouver ce yakuza distant, pris par ses fonctions au sein de son clan allait me faire du mal.

Nous revenions de la plage. Pour ces deux derniers jours, nous avions décidé de juste profiter du quartier et des plages paradisiaques. Nous avions visité des lieux magnifiques et le seul endroit où je voulais être s'était contre sa peau. Comme Ren était encore au téléphone en arrivant dans l'appartement, je décidai d'aller prendre ma douche. Lorsque je revins au salon, il m'enlaça par derrière et m'embrassa dans le cou.

— Tu me fais un curry ! demanda-t-il doucement.

— Un curry ? répétai-je surprise.

— Hmm. Tu sais cuisiner un curry japonais ?

— Euh, oui Rina en a déjà fait, je pense pouvoir le refaire.

Il esquissa un sourire contre ma peau.

— Je vais me doucher, m'apprit-il en s'éloignant de moi.

Je trouvai assez étrange qu'il me demande de faire un plat japonais, mais pas question que je rate cette occasion. Comme on disait chez nous, une femme qui sait cuisiner est bonne à marier. Je ricanai toute seule en cherchant la recette du curry japonais sur internet. Je trouvais tous les ingrédients dans le frigo ainsi que des tablettes de curry qu'il avait pris y'a quelques jours.

Je m'affairai dans la cuisine et j'étais plutôt fière de moi. Mon plat ressemblait bien au curry que Rina avait déjà réalisé pour moi. Ren revint vers moi et m'enlaça à nouveau et ses cheveux mouillés rafraichissaient mes épaules. Je sentais son cœur battre contre mon dos, mais le mien était chaotique. Chaque fois qu'il me touchait, il me faisait le même effet.

— Tu penses toujours ce que tu m'as dit l'autre jour ? prononça-t-il doucement.

Je gardai le silence me demandant de quoi il voulait parler !

— À l'hôtel, après Nabanano Sato.

Je réfléchissais à quoi il faisait allusion quand je cru comprendre.

— Lorsque je t'ai dit que je t'aimais ? dis-je en m'étranglant presque.

Il hocha la tête contre moi en me serrant plus fort. Mon cœur battait si brutalement que j'en avais presque le souffle coupé. J'avais été déçue la dernière fois, de lui avouer alors que lui ne partageait pas mes sentiments, en tout cas pas de la même manière. Je dus prendre mon courage à deux mains pour prononcer à nouveau ce mot.

Aishiteiru !

Silence.

— Je sais ce que signifie ce mot, et je ne l'ai jamais dit à personne avant toi, précisai-je dans un murmure envahie par une émotion difficile à contrôler.

— Tu es sûre de toi ?

Pourquoi prenait-il un ton si solennel tout à coup ?

— Oui.

— Je suis un yakuza.

— Je sais.

— Et je vais le rester ! Je vais prendre la succession de mon père à la tête du clan

— Je sais.

— Je tue des gens...

— Tu n'es pas que ça... Tu es tellement plus Ren ! prononçai-je les larmes aux yeux.

— Donc tu es sûre de toi ?

— Oui, répétai-je.

— Avec moi il n'y a pas de retour en arrière, est-ce que tu comprends ? Au moment où je te dirai la même chose, je ne te laisserai plus jamais à quelqu'un d'autre. Je n'aime qu'une seule fois. Y'aura que la mort pour te séparer de moi, me prévint-il de sa voix rauque et limite dangereuse.

Il n'y avait aucune plaisanterie dans les mots qu'il était en train de prononcer. Il était sérieux. Cela sonnait comme un avertissement. Cette phrase m'aurait fait peur dite dans la bouche de quelqu'un d'autre, mais avec lui rien ne me faisait peur. L'émotion assécha ma gorge. Je voulu me retourner mais il me plaqua encore plus fort contre son torse.

— Alors dit le moi ! ordonnai-je plus sûre que jamais. Depuis le jour où je t'ai croisé à Gusto, je n'ai pas pu effacer ton visage de mon esprit. J'ai su que c'était toi. C'est comme si mon corps avait reconnu...

— Le tiens ! finit-il.

J'essayai de me retenir de pleurer, mais des larmes silencieuses dévalèrent le long de mes joues. Je le sentais respirer fortement dans mes cheveux avant que son menton vienne se reposer à nouveau sur mon épaule.

Aishiteiru p'tite gaijin, souffla-t-il contre mon oreille.

Il desserra enfin l'étau que formaient ses bras et je pus enfin me retourner. Doucement il essuya mes larmes sur ma joue avec son pouce. Je peinais à contrôler les émotions qui m'envahissait. Il m'aimait aussi. Je me mis sur la pointe des pieds et déposai un baiser furtif sur sa bouche charnue. Il glissa alors sa main dans mes cheveux et s'inclina pour m'embrasser à pleine bouche. Je ne savais pas ce que l'avenir me réservait et je n'avais pas envie d'y penser maintenant. C'était un yakuza et moi je n'aurais plus de visa à la fin de l'année. Tout ce que je savais c'est que rien n'avait d'importance à part lui. Je voulais continuer de sentir sa peau contre la mienne, je voulais que son odeur imprègne chaque cellule de mon corps, je voulais me dissoudre sous son poids et ne faire qu'une avec lui. Je ne savais même pas qu'on pouvait aimer à ce point. Je crois que j'avais déjà conscience que je pourrais faire n'importe quoi pour lui.

Je m'accrochai à ses cheveux férocement pendant qu'il approfondissait son baiser. Il attrapa mes cuisses pour me surélever et me posa sur le plan de travail. Mes jambes s'enroulèrent autour de sa taille naturellement, comme pour l'empêcher de s'échapper.

Soudain une odeur de cramé envahit mes narines.

— Merde ! Le Curry !

Ren se détacha de moi et coupa la plaque chauffante. Il tira la casserole pour empêcher la catastrophe, puis se reconcentra sur moi.

— Soulève tes fesses ! ordonna-t-il.

Je m'exécutai et il attrapa ma culotte qu'il descendit le long de mes jambes. Il me tira au bord du plan de travail sans me quitter des yeux une seconde. Avec empressement, je défis sa braguette de jean et libéra son sexe dur.

— Ton mec, c'est moi, ne l'oublie pas ! me rappela-t-il juste avant de s'enfoncer en moi.

— Oui, gémis-je en m'accrochant à lui.

Il entama des va-et-vient puissants qui électrisaienttout mon corps. Je soulevai son tee-shirt pour caresser ses abdos bien dessinéset ma langue parcourût sa peau.


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Aishiteiru : je t'aime d'amour

MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ IchinoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant