~ Chapitre 23 ~

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Sous un voile de lune

Ombre de fleur

Ombre de femme !

Natsune Sôseki

REN

     Cela m'avait surpris quand je l'avais entendu courir derrière moi, et qu'elle m'avait redonné la bille de Pachinko directement. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle accepte, même si au fond de moi, je l'avais espéré. Je n'avais pas voulu lui dire trop franchement que je voulais l'emmener au Love Hotel mais cette fois pour une autre raison. J'étais un yakuza, mais elle ne semblait pas gênée par ce fait, ou elle ne se rendait pas vraiment compte de la situation. Néanmoins, j'étais content qu'elle ne m'ait pas repoussé, sans savoir pourquoi. D'habitude, je n'en avais strictement rien à foutre des femmes. Mais elle, il y avait comme une sorte d'aimant qui m'attirait à elle. Je me sentais étrangement bien à ses côtés et ce soir, je n'avais pas envie de rester seul. Nous sortîmes du métro à Kamimaezu, main dans la main. Elle ne l'avait pas lâchée depuis Rokubanchô. Son contact m'apaisait, sa peau chaude contre la mienne diffusait dans mon corps une émotion que je n'avais jamais ressenti. Nous n'avions échangé aucun mot sur le trajet, mais ce silence n'était pas pesant, nous n'avions simplement pas besoin de parler. 

     Nous avions juste besoin de sentir nos corps l'un contre l'autre, si bien que lorsque je fermai la porte de la chambre d'hôtel derrière nous, je la poussai contre le mur sans attendre, et attrapai ses lèvres pour la première fois, incapable d'attendre plus longtemps. Et je ne voulais pas qu'il ait d'équivoque sur ce que j'attendais de cette nuit ici. Elle noua ses mains autour de ma nuque, avec hésitation au début puis elle se colla contre moi, me rendant mon baiser fiévreusement. Son cœur battait fort contre ma poitrine, aussi fort que le mien. J'abandonnai sa bouche pour explorer son cou en commençant à me déshabiller, ce qui lui tira un soupir. Ses mains s'agrippèrent doucement à mes cheveux, quant à moi, je glissai ma main droite sous son chemisier, remontant doucement le long de sa colonne vertébrale. Je posai mon autre main au mur, juste à côté de son visage et reculai de quelques centimètres pour l'observer avec une intensité qu'elle me rendit. 

     Je ne savais pas ce que j'y cherchais précisément, une confirmation qu'elle savait ce qu'elle était en train de faire peut-être. Je n'étais pas un mec pour elle, elle n'avait rien à voir avec mon milieu et je risquai de l'engloutir dans quelque chose qu'elle ne voulait pas. Pourtant, c'était plus fort que moi, l'envie d'être avec elle, de la toucher ne me quittait plus depuis que j'avais croisé ses yeux verts. Sous mon regard, elle prie tout à coup un air timide et baissa la tête.

— Si tu n'as pas envie de continuer, dis-le tout de suite, précisai-je doucement. Je ne te force à rien !

— Non, j'en ai envie, répondit-elle en plantant ses iris dans les miens à nouveau. C'est juste que...

— Tu te dis que ce n'est pas une bonne idée, soufflai en reculant légèrement.

— Non, mais il nous faut... enfin, tu as... des capotes ? finit-elle par lâcher gênée.

J'attrapai un petit panier sur la commode à côté et le tirai vers nous en le secouant légèrement, soulagé que ce soit son seul problème.

— On est dans un Love Hotel p'tite gaijin ! C'est un hôtel fait pour le sexe. Y'a tout ce qu'il faut ici !

— Je vois, déglutit-elle en s'empourprant.

     Je glissai ma main sur sa joue doucement, puis dans sa chevelure blonde. Je n'avais qu'une tête et demi de plus qu'elle, elle était grande pour une femme, plus que la moyenne des japonaises. Mes lèvres se posèrent sur sa tempe, pour descendre lentement sur sa joue, puis sur ses lèvres. Elle les entrouvrit, laissant ma langue s'insinuer en elle à nouveau. Rien que ce contact était suffisant, pour que la fièvre s'empare encore de nous. Ses mains passèrent autour de ma taille et s'accrochèrent à mon vêtement pour me coller plus contre elle. Je l'embrassai presque violement, déboutonnant son chemisier en même temps pour découvrir sa poitrine nue.

     Je caressai ses jolis petits seins du bout des doigts, puis ma bouche prit le relais, titillant ses tétons avec ma langue, les suçant longuement. Elle se cambra contre moi en gémissant, ses doigts refermés sur mes cheveux. Mon érection commençait à devenir douloureuse sous mon pantalon. Avec empressement, je défis la fermeture de son jean et le descendis à ses pieds. D'un léger mouvement elle s'en débarrassa pendant que je remontai le long de ses fines jambes. Mes doigts frôlèrent ses courbes jusqu'à son intimité. J'appuyai sur son sexe à travers son petit string en dentelle noir, puis glissai deux doigts en dessous du tissu. Elle était trempée, ce qui m'excitait encore plus. Elle se crispa dans mes cheveux, en laissant échapper de longs gémissements. Je plantai mes iris dans les siens au moment où mes doigts s'insérèrent en elle. Elle se mordit la lèvre inférieure, comme si elle voulait s'empêcher de gémir trop fort. J'augmentai mes mouvements de va-et-vient sans la lâcher du regard. Puis je retirai mes doigts, toujours mes yeux dans les siens et je les portai à ma bouche pour savourer le goût de son excitation. 

     Elle m'observa attentivement, sans perdre une miette de ce que j'étais en train de faire et elle entreprit de déboutonner ma chemise. C'était à mon tour de laisser échapper un soupir de contentement quand ses doigts fins caressèrent mon torse imberbe. Elle remonta sur mes épaules pour faire tomber mon vêtement au sol. Elle stoppa ses caresses à la vue de mes tatouages sur les bras qui remontaient sur mes épaules pour descendre dans mon dos et le recouvrir totalement. Elle les observa, fascinée, traçant le contour de certains motifs avec ses doigts avant que je me relance à l'assaut de ses lèvres, cherchant sa langue avec la mienne. Ses mains glissèrent sur mon ventre pour arriver à mon pantalon, qu'elle défit consciencieusement. Elle le laissa descendre au sol et je m'en débarrassai. Timidement elle posa sa paume sur mon sexe dur à travers mon boxer, me tirant un gémissement. 

     J'avais envie qu'elle me touche, j'avais envie de sentir ses doigts se resserrer autour de ma queue. Tout en continuant de l'embrasser, je retirai mon boxer, puis agrippai ses cheveux fermement pour la coller contre moi. Elle frotta son ventre contre mon sexe, puis sa main l'empoigna enfin. Elle entama des lents va-et-vient électrisant tout mon corps. Je la laissai faire, plongeant mon visage dans son cou pour lui faire un suçon. J'avais envie de la marquer. Je l'attrapai ensuite par la taille et la dirigeai vers le lit. Je la poussai en arrière et elle tomba sur le matelas en poussant un petit cri. Je retirai son string sans plus de formalité et attrapa une capote dans le pot sur la table de chevet.

— Je peux ? murmura-t-elle en attrapant le carré plastifié.

— T'as pas besoin de demander, soufflai-je excité.

Elle déballa le préservatif précautionneusement et le posa sur mon gland, puis lentement elle le déroula avec application. Elle recula sur le lit, puis je me glissai entre ses jambes, qui trouvèrent leur place autour de ma taille. Je m'enfonçai en elle, doucement, savourant cette sensation. J'avais envie de me perdre en elle, ce soir et oublier tout le reste.

MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ IchinoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant