MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 66 ~

REN

Tomo était bien abimé. Hiro s'était défoulé et moi aussi. C'était une merde à tous les niveaux. Ça jouait les durs en se vantant d'être le fils d'un clan dont il n'osait pas porter les couleurs et il lui en fallait peu pour cracher tout ce qu'il savait. Au bout de dix minutes, il avait déjà commencé à balancer.

— Le mariage avec ma sœur ? T'étais d'accord avec ça ? demandai-je.

— J'en voulais pas de ta trainée de sœur, cracha-t-il difficilement.

— Ma trainée de sœur, hein ? répétai-je en lacérant sa joue avec ma lame en prenant mon temps en tenant ses cheveux de mon autre main pour l'empêcher de bouger.

— Putain ! gueula-t-il. Arrêtes merde ! Je ne voulais pas de ce mariage, tout comme elle. Tu crois que je voulais passer derrière lui ? dit-il en visant Hiro et en serrant les dents. Je savais déjà qu'il la sautait contrairement à toi ! Et puis... je visai un standing plus haut, je voulais une étrangère et pas une fille de yak.

Un putain de coureur de gaijin. Y'avait pas mal de filles qui faisait ça pour espérer se marier et vivre en dehors du Japon pour éviter la pression du pays. Mais l'inverse était plus rare.

— Pourquoi t'as pas convaincu ton père d'annuler ce mariage ?

— J'ai essayé, mais il ne voulait rien entendre. Il voulait acquérir plus de puissance et il était persuadé que lier nos deux clans de cette façon nous assurait de votre loyauté. On s'est vue deux fois avec Mizuki. On s'était mis d'accord pour faire notre possible pour empêcher ce mariage. Mais je voyais bien qu'elle n'avançait pas plus de son côté que du mien. Alors j'ai engagé des triades pour l'éliminer.

Je vis Hiro se remplir de rage. Il lui sauta dessus pour le rouer de coups à nouveau.

— Putain, on allait se barrer tous les deux ! Fallait nous laisser faire espère d'ordure ! Votre putain de mariage n'aurait pas eu lieu.

Il le tenait par le col et je dus intervenir pour pas qu'il le finisse. Moi aussi j'avais envie de le crever, mais il fallait qu'on ait toutes les informations. Tomo cracha du sang et tenta de reprendre difficilement.

— Ça n'aurait pas suffi. Les clans vous auraient cherché partout jusqu'à remettre la main sur elle. Je me suis dit que c'était le bon plan. Mizuki morte, plus de mariage et je faisais d'une pierre deux coups en faisant croire que c'était toi le coupable, avoua-t-il en se tournant vers Hiro. Diviser pour mieux régner, tu connais ? Votre clan était trop loyal au clan Ichinose. Si tu tuais leur fille, ça déclenchait une guerre. Et c'est ce qui s'est passé. Crazy Inu est parti en vrille exactement comme je l'avais prévu, la guerre a éclaté et le clan Ichinose même s'ils ne veulent pas l'avouer s'est affaibli. Ça a laissé à mon père l'opportunité de venir dans la région de rallier des clans de son côté pour les contrer.

J'essayai de garder mon calme même si je bouillai de l'intérieur. Tout ça était à cause de lui, toute cette merde depuis six ans... Je vérifiai que mon téléphone enregistrait toujours la conversation, car je voulais une preuve que je ferai écouter aux concernés.

— Donc tout ce coup monté, c'est toi ?

— J'ai embauché les triades pour le faire, c'était moins risqué. De toute façon, personne ne s'est douté de rien, le seul témoin s'était Hiro mais comme tout l'accusait, personne ne l'a écouté.

— Et les triades, qu'est-ce qu'elles te veulent maintenant ? Tu ne les as pas payés ?

— On ne peut pas faire confiance à ces putains de chinois. J'ai payé ce qu'il voulait pour le boulot, mais ils sont devenus plus gourmands ensuite quand ils ont compris ce que leur acte avait engendré. Pour me débarrasser d'eux, je leur ai promis des infos précises sur les différents clans du Japon. J'ai au fil des années récolté les infos, en fouillant dans les archives de mon père, en menaçant quelques personnes également. Et je leur ai filé cette putain de clé USB que ta pute de gaijin ne veut pas me redonner. Cette conne m'a dit qu'elle l'avait jeté, mais je ne la crois pas.

— Pourquoi tu ne leur file pas une copie ? T'as bien dû garder une copie des infos, non ? demanda Hiro.

— J'avais une copie bien sûr mais mon paternel à tout découvert et l'a effacé. J'ai tenté de le convaincre que ça pourrait également nous servir, mais il n'a pas voulu. Avec vos putains de principes et de code d'honneur de mes deux... s'énerva-t-il en grimaçant de douleur.

— Tu sais quoi, dis-je en m'accroupissant devant lui. La pute de gaijin comme tu dis, elle a plus de couilles que toi. Parce que cette clé, elle me l'a donné depuis le début et elle n'a rien balancé ! Ça fait plusieurs mois qu'elle dort dans un tiroir du bureau de mon père !

J'appuyai sur une de ses plaies à la cuisse, enfonçant mes doigts à l'intérieur. Il hurla de douleur. À bout, il finit par tomber dans les vapes.

— Ça me démange de le buter une bonne fois pour toute ! m'informa Hiro.

— Je sais, moi aussi, mais faut s'en tenir au plan ! Sinon, ça ne changera rien !

Il fallait garder la tête froide, même si j'avoue que ça me demandait un effort considérable. Mais je ne voulais plus être ce même type qu'il y a six ans. Ce type qui sur le coup de la colère avait buté une fille qui était innocente. Je ne referai plus la même erreur, même si ça me coûtait de me retenir.

Tomo ne se réveillait pas. Il faut dire qu'avec ce qu'il s'était mangé, son corps avait déconnecté les circuits. Il était encore vivant, c'était l'essentiel. Je vérifiai l'enregistrement, tout était ok. J'envoyai une copie sur le portable d'Hiro, puis le mis sur un drive sécurisé. Je générai un lien de partage que j'envoyai à mon père dans un premier temps. Ensuite le plan était de déposer cette loque devant la maison des Sakurai et d'envoyer le lien à Kenichi Sakurai. Hiro de son côté allait se charger de transférer le lien à son clan, et d'autres qui avaient rallié les Sakurai.

Une fois que cette histoire aurait fait le tour, plus personne n'allait les soutenir et ils ne seraient plus assez fort pour s'attaquer à nous. Ensuite, il fallait qu'on retrouve les triades et le meilleur moyen était de leur faire savoir que j'étais en possession de la clé.