MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 9 ~

REN

     Elle me cherchait ! Elle m'avait clairement provoqué cette gaijin. Et avec plus de deux millions d'habitants à Nagoya, il fallait que je tombe encore sur elle ! Je repoussai Yuki qui était collée contre moi, sa main en train de remonter sur ma cuisse de manière vulgaire pour me faire comprendre ce qu'elle voulait. Encore une qui avait envie d'avoir un frisson en ce faisant sauter par un Yakuza, car elle savait qui j'étais, elle ! La gaijin, non ! Si elle avait su, elle aurait gardé sa putain de bille de Pachinko dans sa poche. Pourquoi elle l'avait gardé d'ailleurs ? Alors que c'était pour me foutre de sa gueule que je l'avais jeté dans sa tasse. Elle ne connaissait pas les codes et ne savait clairement pas ce qu'elle venait de lancer comme jeu. J'étais énervé, ou non, piqué au vif, je ne savais pas au juste ce qu'était cette sensation non familière qui m'envahissait. J'avais envie de descendre en trombe après elle, mais je ne pouvais pas putain ! On devait régler une affaire urgente et c'était d'ailleurs pour ça qu'on était ici ce soir. Cet enculé de journaliste voulait nous rencontrer dans un lieu bondé de monde. Sans doute avait-il peur qu'on le flingue pendant la discussion. Je commençais à m'impatienter et ma jambe tressautait sans même que je m'en rende-compte. Yuki reposa instantanément sa main sur ma cuisse en approchant sa bouche de mon oreille.

— Tu veux que je te détende ?

— Dégage ! Pas ce soir. Laisse-nous, on a des affaires à régler ! Putain, il vient l'autre bouffon de journaliste là ? commençai-je à m'énerver.

Yuki se leva le regard noir et descendis l'escalier. Pour qui elle se prenait celle-là ? Elle pensait vraiment avoir un statut spécial alors que je l'avais sauté deux fois ?

— Calme-toi ! répondit Akira. Il va arriver. C'est dans son intérêt d'être à l'heure. On a des hommes en faction dans la rue, ils nous préviendront dès qu'ils verront quelque chose.

Akira avait à peine terminé sa phrase que son téléphone se mis à sonner. Il scruta le message quelques secondes avant de relever la tête.

— Il est là !

Je ne répondis rien. Je ne savais pas ce qui me gonflait le plus... ce rendez-vous de mes deux ou cette gaijin au regard déterminé.

Yorimoto, journaliste d'un petit journal de Nagoya monta jusqu'à notre table escorté d'un de nos hommes de main. Il n'était pas à l'aise.

— Alors c'est vrai ! souffla-t-il en me regardant. J'avais entendu dire que Crazy Inu était de retour en ville, mais je pensais que c'était une simple rumeur.

Je me contentai de le fixer sans rien dire, tendu. Je détestai ce surnom et s'il voulait négocier quoi que ce soit, c'était mal parti pour lui.

— J'ai pas toute la soirée alors accouche ! prononçai-je sèchement en m'affalant sur mon siège.

Il prit place en face de moi et Kuma, le regard baissé, Akira à côté de lui. Trois de nos hommes étaient postés pas loin.

— Tu avais une proposition à nous faire ? demanda Akira voyant que l'autre ne parlait toujours pas.

— Je... Lors d'une de mes investigations pour le journal, j'ai trouvé des informations compromettantes sur votre organisation et d'autres aussi.

— En clair ? rétorquai-je agacé.

— J'ai de quoi faire le plus gros scandale du siècle sur les Yakuza.

— Toi ? fis-je en le reluquant de la tête aux pieds d'un air dédaigneux. Je ne veux pas être méchant, mais t'as pas vraiment le profil.

Kuma se mit à ricaner pendant que Yorimoto esquissa quant à lui un sourire empli d'arrogance.

— Vous devriez me prendre au sérieux.