MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 26 ~

REN

     Mon père m'avait convoqué avec nos wakagashira et shateigashira. Nous attendions tous les trois dans son bureau qu'il arrive, se demandant ce qui se passait. Je regardai par la porte fenêtre qui donnait sur le jardin. Les cerisiers étaient en fleurs, c'était magnifique. Ma première pensée fut pour la gaijin, je me demandai où est-ce qu'elle allait faire Hanami avec ses amis. Je l'aurais bien emmené quelque part, se promener sous les fleurs de cerisiers. « N'importe quoi ! » me repris-je. Comme si c'était mon genre de faire ces trucs niais qu'on voyait dans les shojos. La porte du bureau s'ouvrit à la volée sur mon père énervé avant de se claquer aussi sec.

— Les Sakurai sont en train d'ouvrir un Pink Salon dans le quartier d'Osu ! râla mon père. Putain d'enfoiré de bouffeurs de riz du nord !

— Qui a autorisé ça ? demanda Hideoki. On avait interdiction d'ouvrir des commerces de sexe dans le quartier d'Osu, car trop touristique !

— Eh bien va leur demander ! gueula-t-il. On vient de m'informer de ça, il y a à peine une heure. Je veux qu'on aille vérifier !

— Ce sera fait Oyabun, répondit Hideoki. Je vais envoyer des hommes tout de suite.

— S'ils ont pu ouvrir, c'est qu'ils ont eu l'accord de la préfecture d'Aichi ! soulignai-je.

— Ce putain de gouverneur est en train de nous la faire à l'envers ! reprit mon père. Je ne sais pas ce que les Sakurai lui ont promis, mais nous avions des accords !

— Ce n'est pas bon du tout pour nous ! renchérit Hideoki. Jusqu'à maintenant ce sont les accords que l'on avait avec lui qui nous permettait de faire notre business sans problème. Si Godo a retourné sa veste pour soutenir les Sakurai, on va avoir la flicaille sur le dos !

— Ils cherchent à nous provoquer ! continua mon père sur le même ton. Je veux voir la tête de Kenichi Sakurai tranchée avec un katana ! ajouta-t-il en tapant du poing sur la table.

— Ce ne serait pas dans leur intérêt d'enclencher une guerre... nous sommes plus nombreux qu'eux. Ils ne gagneront pas, intervint Daisuke.

— Ils ne sont pas bêtes, dis-je. Ça fait deux ans qu'ils sont là c'est ça ?

— Oui un peu plus.

— Ils n'ont pas fait de vague jusqu'à maintenant, si je comprends bien, parce qu'ils étaient faibles. S'ils commencent à se montrer, c'est qu'ils ont dû réunir des clans prêts à agir avec eux.

— Dans quel but ? Ils ont débarqués à Nagoya en nous assurant qu'ils étaient un petit clan sans histoire qui voulait juste se poser quelque part. Ça veut dire que depuis le début ils se foutent de notre gueule et qu'ils préparent une guerre, continua Daisuke.

— On a pourtant enquêté sur eux quand ils sont arrivés, souligna Hideoki.

— Et ? Pourquoi Nagoya ?

Mon père ne disait plus rien, se contentant d'écouter ce qui ne lui ressemblait pas tellement. Sans pouvoir me l'expliquer, je ne le sentais pas à l'aise avec cette conversation, ni avec les explications d'Hideoki ou Daisuke.

— Ils avaient été pris au milieu d'une guerre de clan en Hokkaido et ont perdu beaucoup de membres. Ils ont préférés se retirer et venir dans le Chubu car c'est stable depuis plusieurs années.

— Tellement stable qu'ils se sont dit qu'il y avait une ouverture pour monter en puissance...

— Ils doivent faire pression sur le gouverneur Godo d'une manière ou d'une autre, pour obtenir des licences dans Osu.