MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 37 ~

SARAH

     Depuis mon retour de Kyoto, j'avais repris mon travail au Chevalier et je n'avais pas encore revu Tomo, ce qui m'arrangeait bien. J'avais tenté de parler à Rina de ce qui c'était passé, mais elle avait eu un sourire jusqu'aux oreilles quand elle avait appris la nouvelle comme quoi j'étais sa petite amie. Bien sûr, histoire de me forcer encore plus la main, Tomo s'était empressé de faire passer le message à Atsushi, qui l'avait dit à Rina et ainsi de suite. J'avais à peine posé un pied dans notre appartement qu'elle sautait déjà sur place. J'avais donc renoncé à lui expliquer ce qui s'était passé réellement. Tomo avait bien sûr le beau rôle, il m'avait sauvé de tous mes problèmes à Kyoto.

J'avais pris le déjeuner à l'extérieur avec une collègue du restaurant et je rentrai vers quatorze heures. Lorsque je pénétrai chez moi, j'entendais Rina rire avec quelqu'un et mon visage se décomposa lors que j'aperçu Tomo dans le salon.

— T'en a mis du temps ! s'esclaffa-t-elle. Ça fait au moins une demi-heure que Tomo est là !

— Ah.

Ce fut la seule parole que je pus sortir. Une boule d'angoisse s'était déjà logée dans mes entrailles.

— Ça va Sarah ? T'es toute pâle, demanda ce dernier.

— Euh oui. Je vais juste poser mes affaires dans ma chambre et je reviens.

— Elle est choquée de te voir chez nous, on dirait ! continua Rina. Elle ne s'y attendait pas !

Une fois la porte de ma chambre fermée, je soufflai en m'appuyant contre le mur. Je fermai les paupières en essayant de prendre sur moi. Revoir son visage me fit presque ressentir sa gifle à nouveau et son ton menaçant. Je pris une grande respiration et rouvris les yeux pour ranger mon sac. En le déposant sur ma commode quelque chose me semblait étrange. Le premier tiroir n'était pas refermé correctement alors que j'étais sûr de l'avoir fermé ce matin. Certaines choses ne semblaient plus à leur place. Je sortis de la pièce pour retrouver les autres.

— Rina, tu es allée chercher quelque chose dans ma chambre aujourd'hui ? demandai-je.

— Non, pourquoi ? Tu viens t'asseoir avec nous, j'ai été cherché des beignets en bas quand Tomo est arrivé.

Ce dernier me fit un petit sourire lors que je pris place à ses côtés sur le canapé.

— Je suis désolée, dit-il en posant sa main sur ma cuisse. Je ne vais pas pouvoir rester longtemps, je pensais que tu rentrerais plus tôt.

— C'est pas grave, répondis-je soulagée. Je travaille ce soir, donc je repars à dix-sept heures.

— Tu bosses trop ! Tu ne profites pas assez du Japon. On devrait aller un week-end à Tokyo tous les deux.

— Ah la chance, souffla Rina envieuse. Moi aussi je veux un week-end romantique à Tokyo.

Tomo resta une heure environ et je me contentai d'acquiescer à ces paroles sans rien ajouter. Rina fit la conversation à ma place.

****

Pluas tard dans la soirée, après mon service, je rentrais à pied et lorsque j'arrivai devant mon immeuble je remarquai de suite la silhouette de Ren, appuyé contre le mur. Il portait des lunettes noires alors qu'il était presque une heure du matin.

— Tu essaie de jouer au Yakuza avec tes lunettes noires en pleine nuit, lançai-je dans un soupçon de moquerie en arrivant à sa hauteur.

— Ça tombe bien, j'en suis un, répliqua-t-il.

— Oui t'en es un, répétai-je à peine audible. Qu'est-ce que tu fais là ?

Lui était un yakuza, mais étrangement mon cœur s'emballa automatiquement à sa vue, pas comme avec Tomo.