MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 25 ~

SARAH

     Hanami était arrivé, les fleurs de cerisiers embellissaient les parcs, les temples et chaque petit coin de verdure. J'avais accepté le pique-nique avec Rina et ses amis, en fin d'après-midi, bien qu'il y ait Tomo, mais j'avais besoin de me changer les idées. Depuis la nuit que j'avais passée avec Ren au Love Hotel, je ne l'avais pas revu. Cela faisait une semaine environ. On s'était quitté au petit matin sans plus de formalité, après avoir dormi dans les bras l'un de l'autre. Pas d'échange de numéro de téléphone, pas de promesse de ce revoir, pas de mot niais ou d'expression de sentiments... pourtant ce que j'avais vécu était fort et je savais que pour lui aussi, ça l'avait été, j'en étais persuadée. Si mon esprit rationnel clamait haut et fort que c'était mieux ainsi, mon cœur lui, pleurait en silence, douloureusement. Il fallait que je me reprenne, après tout, j'étais au début de mon année au Japon, je ne devais pas tout gâcher, pour une histoire qui vraisemblablement n'en était même pas une et qui ne me mènerait à rien.

     Cet après-midi, c'était un tout autre rendez-vous que j'avais. Je devais retrouver Watanabe san, la cliente du restaurant d'une cinquantaine d'année, qui m'avait transmis un petit mot par l'intermédiaire de Yamada san. Elle souhaitait que l'on échange sur la France, car elle s'intéressait beaucoup à mon pays. J'avais accepté l'invitation, bien que très surprise. Mais cette femme m'inspirait une telle sérénité et une telle douceur que je n'avais pas pu dire non. C'est dans un salon de thé très chic du centre-ville que je la retrouvai. Lorsque que j'entrai dans l'établissement, je l'aperçus installée à une table, vêtue d'un kimono traditionnel.

— Watanabe san, m'inclinai-je respectueusement, bonjour.

— Oh Sarah chan, bonjour, merci d'avoir accepté de me rencontrer ici, cela me fait vraiment plaisir.

— Merci à vous de m'avoir invité. Je vous avoue que j'étais surprise, dis-je.

— Je m'excuse de ma manière un peu cavalière de vous contacter, mais je n'avais pas vos coordonnées, dit-elle un peu contrite.

— Non, non, ne vous inquiétez pas, souris-je.

— Connaissiez-vous ce salon de thé ? me demanda-t-elle.

— Pas du tout.

— Ils sont spécialisés uniquement dans le thé vert. Il en existe tellement que la carte est très longue rien que pour ce type de thé.

— Que me conseillez-vous de prendre ? J'avoue ne pas y connaître grand-chose.

— Thé Macha, c'est ce qui vous conviendra le mieux, il est doux.

— D'accord, alors je vais suivre votre conseil alors.

Une fois notre thé servit, Watanabe san reprit la parole.

— D'où venez-vous en France, si je ne suis pas indiscrète.

— Pas du tout. Je viens de Paris, mais j'ai également vécu dans d'autres régions, enfant. Mon père est gendarme et nous déménagions en fonction de ses mutations.

— Cela ne doit pas être évident enfant de changer souvent de lieu de vie.

— Cela ne m'a jamais dérangée à vrai-dire.

— J'aimerais beaucoup apprendre un peu le français, c'est un pays qui me fascine énormément et j'espère avoir l'occasion d'y aller un jour.

— Il faut parfois se créer soi-même ces occasions.

— En effet, vous avez raison. Mais j'ai une âme un peu rêveuse, avoua-t-elle. Je crois beaucoup au destin, et je me dis que les choses arriveront si elles doivent arriver.