MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 34 ~

SARAH

     Le sol des parcs étaient recouverts de pétales roses, la période magique des cerisiers en fleurs se fanait, comme mon cœur. J'étais encore sans nouvelle de lui. À quoi rimaient nos rencontres ? Nous n'étions pas un couple, nous ne sortions pas ensemble, pourtant dès que l'on se voyait, l'attraction était indéniable entre nous, ce besoin de se toucher, d'être avec l'autre était tellement fort. Mais je n'arrivais ni à le comprendre, ni à me comprendre d'ailleurs. Il m'avait promis de m'emmener à Nabanano Sato, mais ne m'avait plus donné signe de vie depuis qu'il était reparti de chez moi, après avoir dormi presque deux jours dans mon appartement. Il était temps de tirer un trait sur ça ! La Golden Week allait débuter et comme je ne travaillais pas, j'avais décidé de voyager à Kyoto pendant cette semaine de congés. J'avais hâte de découvrir cette ville historique, de visiter les temples qui en faisaient la réputation. J'avais déjà réservé mon billet de train depuis un mois, le ryokan dans lequel j'allais séjourner et prévu un circuit bien précis pour avoir le temps de voir tout ce dont j'avais envie et de pouvoir flâner également. J'avais hâte de partir et de me changer les idées. Rina devait venir avec moi, mais avait dû annuler. Je montai dans le train à la gare de Nagoya avec une légère appréhension, je n'avais jamais spécialement aimé voyager totalement seule et c'était la première fois que j'allais le faire.

     Kyoto n'était pas très loin de Nagoya en Shinkansen, un peu plus de trente minutes à peine. Le trajet fut donc rapide et une fois arrivée à la gare de Kyoto, je me mis en quête de trouver le Ryokan que j'avais réservé. Heureusement que les téléphones étaient équipés de GPS car avec mon sens de l'orientation légendaire, j'étais capable de tourner en rond pendant trois jours sans trouver mon chemin. Il ne me fallut que vingt minutes de marche en trainant ma petite valise trolley pour trouver l'hôtel traditionnel japonais. Je me présentai à la réception avec ma réservation.

— Fleury san, je suis vraiment désolée, mais votre réservation a été annulée hier. La chambre a donc été relouée à une autre personne.

— Comment ça, annulée ? Je n'ai rien annulé du tout. Je prévois ce voyage depuis plus d'un mois, dis-je dépitée.

— Quelqu'un a appelé hier pour annuler la réservation, m'expliqua-t-elle. Ce n'était pas moi hier, mais quelqu'un a bien téléphoné.

— Mais je n'ai jamais appelé pour annuler ! Vous pouvez me donner une autre chambre ?

— Je suis vraiment désolée, me redit encore la dame en s'inclinant, embarrassée. Plus aucune chambre n'est disponible.

— Ce n'est pas possible !

Elle me tendit une carte d'un autre ryokan.

— Allez voir au Ryokan Matsuya, peut-être auront-ils de la place pour vous.

     Je sortis de l'endroit complètement désespérée. Nous étions en période de Golden Week ! Tous les japonais profitaient de cette semaine de congés pour partir en voyage en famille et même pour les japonais, Kyoto restait une destination prisée... Je ne me faisais que très peu d'illusions, j'allais galérer à trouver un hébergement. Je me rendis donc au Ryokan Matsuya qui comme je m'y attendais était complet. Je fis une quinzaine d'hôtels, du plus cher au plus miteux... sans trouver une seule chambre disponible. Mon voyage s'annonçait catastrophique. Je me posais dans un restaurant de Katsudon et commandai à manger en espérant que ça me remonte un peu le moral. En mangeant mon plat, j'envoyai un message à Rina en lui demandant s'il elle avait un tuyau pour me loger à Kyoto en dernière minute, lui expliquant mon problème avec ma réservation. Elle me conseilla d'aller voir les Guest House, qui avec un peu de chance, auraient encore une place libre. L'idée ne m'enchantait guère, mais je n'avais pas vraiment d'autres solutions et je n'envisageais pas de rentrer. Après avoir cherché sur internet les Guest House les plus proches, je me remis en quête de celles-ci. Je marchais sur le trottoir quand une berline aux vitres teintées s'arrêta à mon niveau. La vitre s'ouvrit.