MAFIA BLOOD - Tome 2 ~ Ichinose

~ Chapitre 30 ~

REN

     Dans la pièce principale de la maison régnait un silence de mort. Nous avions déposé le corps de Masato dans la petite salle réservée au Butsudan de ma sœur et Akira était resté auprès de lui avec ma mère. Je comptais les rejoindre après avoir fait le point avec mon père et les autres. Mon père passa plusieurs coups de fils pour informer tout le clan de ce qui venait de se passer, puis il revint nous rejoindre.

— C'est une putain de déclaration de guerre ! grognai-je.

— On n'est pas encore sûr que ce soit les Sakurai. Pas de conclusion hâtive ! tempéra mon père.

— Ça ne fait aucun doute, continuai-je sur le même ton. Tu as vu comme moi leur attitude au restaurant... et là, nous jeter le corps d'un des nôtres devant notre porte, comme un vulgaire chien ! crachai-je en donnant un coup de pied dans une chaise.

— Ils savent qu'on surveille l'avancée de leur Pink Salon, lança Hideoki de sa voix calme malgré la situation, toujours égal à lui-même. C'est un avertissement !

— Sans compter que c'est eux aussi le bordel au Boudoir ! Ils veulent nous montrer qu'on n'a pas intérêt de leur mettre des bâtons dans les roues. Ces putains d'enfoirés.

La rage bouillonnait à l'intérieur de moi et si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà là-bas à leur en foutre plein la gueule. On ne pouvait pas laisser passer ça.

— Hideoki, arrange un rendez-vous avec Kenichi Sakurai, ordonna mon père. Je vais avoir une discussion d'homme à homme avec lui ! S'il veut la guerre, il va l'avoir. Mais personne, je dis bien PERSONNE ne bouge le petit doigt avant que j'ai pu avoir une discussion avec lui. Est-ce que c'est bien clair ? Le premier qui fait le con, il va le regretter ! précisa-t-il d'un ton qui ne laissait aucune place à la protestation.

Il tourna ensuite son regard vers moi.

— Ça vaut pour toi aussi, j'espère que c'est clair ? Rappelle-toi ce qui s'est passé y'a six ans !

Je fronçai les sourcils de colère, mais j'acquiesçai respectueusement devant tous nos hommes.

— Tout le monde reste sur ses gardes et personne ne sort seul. Je veux que vous soyez toujours à trois minimums. On va renforcer la sécurité de la maison et également de tous les établissements qui nous appartiennent. Daisuke, tu t'occupes de la maison. Jiro tu es en charge du Boudoir, c'est le plus gros club de Nagoya, c'est une cible facile et Kazu, notre immeuble à Sakae. Yoshi, Teppei, Takashi, vous organisez la protection des Soap et des Pink salon. Je ne veux aucun incident nulle part. Vous me tenez informé en temps et en heures. Je veux que tous les hommes soient mobilisés, sans exception.

Tous s'inclinèrent devant l'oyabun puis se dispersèrent pour exécuter les ordres.

— Rensuke, avec Kuma, je veux que vous restiez avec Akira, et évitez qu'il fasse une connerie qu'il pourrait regretter. Il va vouloir se venger de ce qu'on vient de faire à son frère. Je le comprends, mais je ne peux pas le laisser faire ça maintenant.

— Je sais ! répondis-je dépité. Il faut qu'on élimine le gouverneur d'Aichi avant de répondre à leurs actes, sinon ça va devenir très compliqué.

— S'il sent qu'une guerre de Yakuza commence, le gouverneur va se terrer dans un trou pour pas qu'on le trouve, ajouta Hideoki.

— Il va falloir être très malin sur ce coup ! renchérit mon père quand ma mère débarqua dans la pièce affolée.

— Eiji.... Akira ! Il s'est enfui.

— Putain de merde. Kuma ! hélai-je. On part immédiatement, faut qu'on retrouve Akira.