Septembre 2022, Italie. ✷ GABRIELE.
C'est l'amertume des cendres collées à son palais qui réveille Gabriele. Il est une heure vingt-trois du matin ; et sa respiration saccadée pourrait nous faire croire qu'elle vient de courir un marathon. Les deux mèches brunes qui encadrent son visage d'italienne sont collés à celui-ci, comme deux grands rideaux théâtraux révélant le spectacle que sont ses nuits automnales. Sa peau parfum sueur est recouverte de tâches noires. ⸺ C'est le vide qui se crée sur son corps, comme dans ce comic que Kristjan aime lire de temps en temps.
Son tee-shirt trop grand pour elle lui colle à la peau et le slogan qui décore sa poitrine commence à perdre tout son éclat. Le lettrage se décolle, faute à la machine à laver qui martyrise un à un les tee-shirts favoris de Gabriele.
Et c'est sans grande surprise que Gabie réalise la raison de son état poisseux. Il faut dire que ce n'est pas la première fois ; et elle sait pertinemment que ce n'est pas la dernière. Gabriele Zacchi a l'habitude de faire ce cauchemar. Gabie a l'habitude de le vivre. Chaque fois qu'elle clos ses paupières, elle est terrifiée à l'idée de le revoir. Et pour son plus grand désarroi, la brune ne peut l'empêcher. Depuis gamine, elle est tourmentée par ce songe. ( Un rêve éloigné de toute réalité dans lequel elle combat son adversaire préféré : Papa. )
C'est une journée d'été. Toujours. Sans exceptions. ( Pourquoi ? Allez savoir... Simplicité du décor ? Affection envers sa terre natale ? Ou peut-être qu'une nuit d'automne serait simplement un peu too much. C'est vrai, ne poussons pas le cauchemar jusqu'au bout. ) C'est donc une chaude après-midi italienne comme on les connait, où Gabriele se trouve sur une colline verdoyante qui finira forcément brûlée à la fin de la saison. Au loin, des papillons dansent près des fleurs fanées. ( Cramées par le regard d'Apollon ? ) En regardant plus attentivement, Gabriele réalise que ce ne sont pas des simples papillons mais bien des papillons de nuit ; et tout ce qu'ils touchent semble perdre la vie. La fille unique de la famille Zacchi ne s'inquiète pas. ( Qu'est-ce qui pourrait choquer cette femme-désastre ? ) Les lépidoptères ne sont pas à sa portée, ils sont dans un pré, en contrebas ; et puis ce n'est qu'un rêve. ⸺ Pourquoi s'inquiéter ? ( Maman Zacchi lèverait les yeux au ciel ⸺ là où elle se trouve ⸺ devant la naïveté de sa gamine. )
La scène est belle à voir. On dirait une photographie, ou bien un tableau de Monet. ( Les deux Sœurs Di Blasio sur la Terrasse seraient fières de Gabriele, malgré la rancœur qui tapisse leurs gorges. Blotties dans le lit de Suzana, le duo d'italienne aime toujours Gabie, même si elles cachent cela sous leurs draps en soie ; eux qui ont vu si peu d'amour être déversé dans leurs bras. )
Gabie a toujours été une enfant de la mer, noyée dans ses hautes vagues, comme quand Maman numéro deux s'est jetée dedans sous leurs regards brumeux, une Aphrodite des temps modernes qui ne réalise pas encore que la perle, c'est elle-même. Mais le manque ne se fait pas ressentir ici ; c'est normal, ce n'est pas réel. Gabie ne regrette pas d'être là. Des baisers brûlants se déposent sur sa peau. Elle sourit au soleil, pour le remercier de son affection, d'habitude tourné vers Palmira. Les quelques tâches brunes qui parsèment son visage fleurissent sous ses rayons. La campagne semble lui aller au teint. ( Un village rigole, se rappelant d'une maison où tout était blanc. ) Apollon pourrait bien devenir son nouvel ami ; et Cassandra serait assise sur son rocher, les poings serrés, tenant entre ses doigts un secret qu'elle garde enfermé depuis le début de l'été.
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( Les protagonistes sont déjà sur la scène quand le rideau s'ouvre. )
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✷ Smoke Signals.
Ficção GeralBurnin' trash out on the beach. ✷ Football fic. / K. Asllani. ✷ BENEAMATA BABIES #1.