Juin 2022, Italie. ✷ GABRIELE.
Hier soir, après près de dix minutes à chercher Kristjan dans la foule, elle avait fini par le retrouver et, d'une décision commune, ils avaient décidé d'annuler leur date au bar pour se rendre à un endroit plus tranquille. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais c'est la première fois que Gabriele a l'impression que c'est de sa faute. ( La voix de son père lui murmure que ça l'est toujours. )
Ils avaient choisi le cinéma en option de secours et, tant bien même est-ce un endroit cliché, Gabriele avait adoré. Il avait proposé un film racontant la vie d'un chanteur américain qu'elle ne connaissait que par le biais de Lilo et Stitch ; Elvis, qu'il se nommait. Le film et le chanteur. ( Original, ma foi... ) Et elle avait apprécié son histoire. Rares sont les fois où leurs goûts coïncident, mais cette fois-ci, ça l'avait fait. Alors Elvis rentre directement dans le top 3 de leurs films préférés ( en commun ) même si la concurrence n'est pas rude.
⸺ J'ai un crush sur Elvis, maintenant.
⸺ T'as un crush sur tout le monde, Gabie. Même moi, c'est pour dire !
Elle avait levé les yeux au ciel et avait attrapé sa mâchoire pour l'embrasser.
⸺ Évidemment que j'ai un crush sur toi.
⸺ Évidemment.
Et, main dans la main, ils avaient visité Milan jusqu'à ce que le gardien de Palmira s'apprête à se coucher. Sa lueur orange caressait le visage de Gabriele, ravie de fouler les pavés milanais avec son amant. La période Empoli est officiellement terminée et, pour une année au moins, ils seront dans la même ville. Une année ! Elle pourrait presque pleurer ; car sur le long terme, la distance, aussi courte soit-elle, finit toujours par peser.
La place du Duomo, l'extérieur du stade Giuseppe Meazza ( et les yeux brillants de Kris dans lequels Gabie aurait volontairement plongé ) puis Santa Maria della Grazie. Une virée de touristes, c'est vrai, mais cela fait du bien, parfois. De redécouvrir sa ville sous un autre angle. ( Et Gabriele n'en savait rien, mais Kristjan maudissait le serveur de toute à l'heure qui avait vraisemblablement raison ; le brun se doit de l'avouer, ce soir, c'est un petit touriste. Un touriste amoureux, ne le blâmons pas. )
⸺ T'avais déjà remarqué ça ?
⸺ Non.
⸺ C'est fou, hein ? Je suis passée ici des centaines de fois, pourtant. Je te promets que la peinture n'était pas écaillée. Et les deux chiffres, vissés sur le muret, ils étaient là ? Je crois pas.
⸺ Je crois que si.
⸺ Je crois que non.
⸺ Si tu le dis.
Il avait haussé les épaules et elle avait rit. Kristjan préfère donner raison à Gabriele, même quand la brune ne l'a pas forcément. Il dit que ce genre de trucs c'est des débats inutiles. Et que cela ne vaut pas le coup de se prendre la tête pour cela. Et peut-être qu'il a raison ; même si Gabie ne l'admettra pas. Mais y'a des discussions qui valent le coup. Celles commencées sous le toit du monde, face à l'architecture.
Assis sur un banc en pierre face à la cathédrale gothique, Kristjan voyait de nombreux artistes attirés par le monument Lombard. Gabriele avait rigolé, en disant que Mira se trouvait sûrement parmi eux, un stylo Bic en main et son grand bloc de feuilles sur ses genoux abîmés par les travaux de son appartement. La brune vit pour l'Art et les jolies choses qu'elle peut peindre à n'importe quel instant de la journée. Elle a peint un nu de Gabie, une fois. Il trône probablement dans son grenier, enfoui sous la poussière et les cartons inutiles que les sœurs amassent là-haut. Dans ce bric-à-brac, tant d'histoires merveilleuse attendent sagement d'être contées. Le grenier grouille de trésors ; ses habitants étant les plus précieux. Elle pourrait passer des heures et des heures à traîner dans cette pièce ( enfin, est-ce là vraiment une pièce ? ) sombre. Toute la nuit.
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✷ Smoke Signals.
Fiksi UmumBurnin' trash out on the beach. ✷ Football fic. / K. Asllani. ✷ BENEAMATA BABIES #1.