Chapitre 4

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Cela faisait de nombreux jours qu'Alicia parlait avec Alex, et elle était aux anges. Il y avait quelques regards au lycée, mais rien de bien palpitant. Leur discussion ne restait que virtuelle. Elle restait indécise sur le fait de devoir faire une fois de plus le premier pas. Déjà qu'elle avait fait le plus gros du travail en allant lui parler, elle ne voulait pas non plus forcer les choses. S'il souhaitait la voir, alors, il viendrait. Mais j'étais très heureuse d'avoir eu raison, il était intéressé par elle, et non pas par moi.

- Il m'a dit qu'il avait deux chats, si ça ne veut pas dire qu'il est l'homme de ma vie, je ne comprends pas.

- Déjà, qu'il vienne t'aborder, après on verra.

Alicia est une personne crédule, qui peut vite se faire manipuler, quant à moi, je suis celle qui ne donne pas -plus- ma confiance aux gens facilement. Je suis plus terre-à-terre. Et je sais que si je n'étais pas là pour la stopper, elle me parlerait déjà de mariage.

La journée s'est révélée être un enchaînement de contrôles parfois pas tous réussis, et j'étais d'humeur un peu maussade.

Lorsque j'arrivais chez moi, la nuit était tombée et après une bonne douche, j'étais déjà au chaud sous une grosse couette en route pour continuer ma série. Je n'avais aucune envie de me préparer à manger. De plus, mes parents ne tarderont pas à rentrer, et j'avais juste une envie : être seule. Après quelques minutes, je sombrais dans le pays des rêves.

Heureusement que nous étions vendredi et que je finissais à midi, parce que je n'avais aucune envie d'être présente. J'étais épuisée, aigrie, et susceptible. C'étaient mes parents qui m'avaient déposé, et c'était bien l'un des seuls points positifs sur leur retour.
Et que vois-je, à peine en arrivant ?
Alicia parler à Alex ?
Je devrais être contente pour elle, j'en ai conscience. Si j'étais une véritable amie, je devrais lui faire de grands gestes pour la féliciter. Mais ma part d'égoïsme réalisa qu'à ce moment-là, elle m'avait planté. Littéralement planté pour un gars. Et qu'à ce moment-là, et bien, j'étais seule. Ça allait être ça toute l'année ? Sans plus, merci.
Je montais donc seule dans le bâtiment, attendant devant la salle que ce soit l'heure d'aller en cours. J'entendis des pas s'approcher, et je restais sans ciller à fixer mon téléphone.

- Carla ?

Je levais la tête en regardant autour de moi, mais j'étais bel et bien seule ici. Je regardais l'interlocuteur en fronçant les sourcils. Son visage me disait quelque chose, j'avais déjà vu ce garçon quelque part, mais j'ignorais d'où.

- Merde, désolé, je te croyais pour une autre. Je devais la voir, mais il semblerait qu'elle m'ait laissé en plan.

Je rigolais. Est-ce que je faisais tant de peine que ça pour qu'un inconnu me parle ? Je chassais rapidement cette idée de ma tête. Non, bien sûr que non, arrête de toujours voir le mal partout.

- Dommage, elle a peut-être eu un empêchement.

Le brun aux yeux verts me regarda d'un air suspicieux. Même lui n'y croyait pas une seule seconde.

- Aujourd'hui, vois-tu, il existe les téléphones, invention géniale qui permet de communiquer très vite. Donc bon, je n'y crois pas trop.

Son visage me revenait. Il était sur l'une des photos du compte d'Alex.

- En effet, tu marques un point.

Un blanc assez gênant s'installa. Je m'attendis à ce qu'il parte, mais il n'en avait visiblement pas envie.

- Tu es au lycée depuis longtemps ? Ton visage ne me dit rien.

- Non en effet, j'ai changé de lycée récemment, je ne suis ici que depuis la rentrée.

J'étais assez perturbée que l'on m'accorde de l'importance, que quelqu'un essaie de me faire la discussion. En général, on ne me parle que pour savoir si j'ai vu passer telle ou telle personne, et c'est tout. Mais pas lui.

- Je me disais bien, je me serais rappelé de toi sinon. Pourquoi as-tu déménagé ?

Je me fis force pour rester indifférente à son compliment subtil, mais c'était difficile. Il m'avait légèrement prise au dépourvu.

- Et bien... Je dirais que c'est assez personnel pour parler de ça à quelqu'un que je ne connais pas.

C'est à ce moment-là que la sonnerie retentit.

- Très bien madame, je me rétracte alors. Peut-être me raconteras-tu ça un jour.

Sur ces mots, il me fit la révérence et partit.
Je clignais plusieurs fois des yeux pour être sûr que cette scène ne venait pas de mon imagination.  

Je le suivis du regard longer le couloir avec son sac à dos Nike noir sur les épaules. Ce garçon est... Perturbant, je resterai sur ce mot.

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Bonjour à tous, 

Voici l'un des chapitres que j'ai pris le plus de plaisir à écrire, la fameuse Rencontre ! 
Bon week-end à vous, et à la semaine prochaine ;)

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