Chapitre 32

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En cette fin de vacances, nos relations avec Justin n'avaient pas vraiment évolués, voir même pas du tout. Nous ne nous parlions pas, en fait. C'est seulement au moment de se dire au revoir le dernier jour qu'il y eut un échange :

- Tu comptes me dire pourquoi tu pleurais l'autre jour ?

Sa question me prit au dépourvu. Il ne comptait pas lâcher l'affaire.

- C'était un tout.

- Pas de garçons ? S'il y a un problème, je sais me battre, tu sais ?

Il accompagna ses paroles aux gestes, et mima un combat de boxe contre un adversaire invisible. J'éclatais de rire tellement la scène était comique.

- Non, tout va bien de ce côté-là, ne t'en fait pas.

- Fait attention à toi. Personne ne devrait briser le coeur de Marine Wenver.

Il me fit un clin d'oeil et partit saluer mes parents.

Une fois de retour à la maison, je déposais mes valises et entrepris de faire une sieste, j'étais exténuée. Mais mon activité favorite fut vite interrompu par l'appel de ma mère.

- Quooiiii ?

Bien évidemment, celle-ci ne répondit pas et je me levais pour la rejoindre au rez-de-chaussée, ronchon.

Je fus surprise de voir Alicia, qui discutait avec ma mère. Elle ne l'avait jamais rencontré avant, et je devinais la stupéfaction qu'elle a dû avoir en la voyant ouvrir à ma place.

- Maman, je te présente Alicia, la fameuse amie dont je te parle souvent.

- Je me suis déjà présentée, le temps que tu descendes de ta tour d'ivoire, nous avons eu le temps de papoter, que crois-tu !

Mon amie me lança un air complice. Elles discutèrent une bonne demi-heure de tout et de rien. Mon père fit également son apparition et se joignit à la discussion. Je me sentais légèrement de trop. Je regardais à tour de rôle mes parents, qui montraient leur meilleure apparence devant elle, et j'étais légèrement jalouse. Comme tous les parents, ils pensent tout connaître de leur enfant, et donc ne voient pas l'intérêt de parler de sujet bateau, mais c'est totalement faux. Votre enfant grandit, change, même si ce n'est que légèrement.

Je ne leur ai toujours pas présenté Lucas, et je ne vois pas pourquoi je le ferais, ils ne sont jamais là. Et vu la réaction de ma mère, ça ne sera pas de si-tôt.
Je me servis un verre d'eau, et posais le verre sur le comptoir en marbre un peu trop brusquement, car les trois paires d'yeux se tournèrent vers moi.

Je pense que cette discussion a assez duré.

- Alicia, tu viens, on va dans ma chambre ?

Elle me souriait puis me suivit. Une fois dans ma chambre, elle se posa sur mon lit.

- Ça faisait quoi, deux mois qu'on ne s'était pas vu ?

- Hum non, deux semaines, mais si je te manquais trop, il suffit simplement de me le dire, tu sais ?

- Bon j'avoue, tu m'as un peu manqué.

Je pris tout de même sa déclaration comme un compliment.

- Tu serais partante pour une petite activité cinéma, Alex, Lucas, toi et moi ? Y a ce super film qui sort et...

- Heu... c'est reparti vous deux ?

C'est vrai, je ne t'ai pas dit...

- On a peut-être, je dis bien peut-être, couché ensemble...

A sa mine choquée qu'elle afficha pendant deux minutes, j'en conclus qu'elle ne s'attendait pas à ça.

- Quand je disais de te mettre d'accord sur tes sentiments, je pensais à parler comme des personnes civilisés, pas coucher ensemble comme des animaux ! Vous n'avez pas fait vos bails dans la chambre d'Alex d'ailleurs rassurez-moi ?

- Hum... il a des murs rouges ?

- Non, non Marine, vous n'avez pas osé ?

Elle m'envoya un cousin dans la figure, et je ne pu retenir mon fou rire en voyant son air mi-choquée, mi-dégoûtée.

- Pardon, j'en savais rien je te jure. Mais vous avez dormi où, si on avait pris sa chambre ?

Elle me fit un sourire en coin.

- Dans sa salle de cinéma, j'avais un petit fantasme à réaliser et...

Je me bouchais instinctivement les oreilles en répétant « lalalala » afin de ne pas entendre la suite de son histoire. Je ne tiens pas à être traumatisée.

Après cette annonce pour le moins déroutante, elle sortit de son sac son ordinateur.

- On a un bac blanc à réviser je te rappelle. Et pour répondre à ton invitation, on viendra, mais si tu me promets de ne plus jamais faire quelque chose dans le lit de mon petit ami.

Elle me présenta son petit doigt et j'entremêlais le mien.

- Promis, lui dis-je avec un sourire d'ange.

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