Mauvais choix

Chapitre 34

Point de vue de Lucas :

Marine m'avait demandé de ne pas venir la chercher car elle se préparait avec Alicia. Elle voulait faire l'effet de surprise. Je voulais moi aussi sortir le grand jeu en mettant une chemise avec un nœud papillon. Elle m'avait raconté que c'était son point faible et qu'elle adorait les gars qui en avaient. Je voulais lui montrer que je faisais attention aux petits détails qu'elle me racontait.

Une fois prêt, je descendis prendre les clés et croisais ma mère près de la porte d'entrée qui venait de finir sa journée. Elle me regarda de la tête au pied, les larmes aux yeux.

Elle avait encore travailler douze heures et elle était exténuée.

- Tu es ravissant mon chéri, me dit-elle d'un grand sourire. Tu m'autoriserais à prendre une photo de toi ? C'est si rare de te voir aussi chic...
Elle me lança un regard d'enfant qui réclamait un jouet. Je détournais le regard, hyper gêné.

- Maman non. Et ce n'est pas si exceptionnel, j'en ai porté une à Noël.

- Je t'assure que non, tu as sorti le grand jeu avec ce costume. Je suis sûre qu'elle sera du même avis que moi.

Elle remit en place mon nœud papillon et me lança un petit sourire.
- Je vais me coucher. Tu m'enverras une photo avec Marine alors ?

Je soupirais. Elle monta les escaliers et je pris les clés, quand elle me lança :

- C'est non négociable.

Je sortis de la voiture. D'ici, j'entendais déjà les enceintes de Newton résonner. Il avait mis le paquet pour cette fin d'année. Sa voisine risquait de ne pas énormément apprécier le vacarme de la soirée. Ça me rappelle la fois où nous avions fêter le 14 juillet chez lui avec des feux d'artifices et que sa vieille voisine quasiment sénile à fini par appeler les flics. Une chouette soirée.

Je partis saluer mes potes qui étaient regroupés dans le salon, parlant de leur défi de la semaine. Je pris une bière et m'assis à leurs côtés.
Je cherchais autour de moi si une fille aux cheveux blonds pointait le bout de son nez, en vain. Elle devait être en retard, évidemment. Le monde arriva au fur et à mesure, j'avais à présent fini ma bouteille que je n'avais aucune nouvelle d'elle. Je me décidais à lui envoyer un message quand des mains glacées me cachèrent les yeux.
- Hum, c'est bien. C'est à moi que t'écrivais, je préfère mieux ça.

Je sentis sa présence au-dessus de mon épaule et je me détendis aussitôt. Elle est enfin arrivée.

Elle arrêta son jeu débile de me cacher la vue et me rejoignit sur le canapé. J'observais du coin de l'œil sa tenue : une robe noire près du corps à sequin. Elle avait mis des talons et portrait son affreux sac à main rouge.

- Tu as pris ce sac ?

- Oui, juste parce que je sais que tu l'adores, me dit-elle en m'embrassant la joue.

Elle me regarda de haut en bas, puis sourit jusqu'aux oreilles.

- Tu es à croquer avec ton nœud pap'. Je t'ai déjà dit que j'adorais les nœuds papillons ?

Je fis mine que non. Bien-sûr que si je m'en souviens, c'est pour ça que j'en porte un d'ailleurs. Ses yeux bleus pétillaient, et elle nicha sa tête dans mon cou. Je la pris dans mes bras et nous restâmes un moment comme ça, sans bouger.

Puis, elle se cala contre mon épaule et entreprit d'écouter d'une oreille les gars qui lançaient les défis pour la soirée.

- Je vais me chercher un verre.

Je me doutais que le sujet ne l'enchanterait pas des masses.

- Attends !

Je lui pris le bras et elle se retourna, étonnée.

- Reviens deux minutes.

Je sortis mon téléphone de ma poche et approchai mon visage du sien. Je saisissais le cliché en appuyant sur le bouton de l'appareil photo, puis l'embrassa.

- Tu es bien romantique ce soir, me souffla-t-elle.

- Ça m'arrive parfois, en effet. Profite, ça ne risque pas de durer.

Elle me sourit avant de s'éclipser chercher son verre. Je ne me gênais pas de la regarder de dos et des idées mal placées me montèrent à la tête. Reste concentré.

J'envoyais la photo à ma mère comme promis, quand arriva Alicia, sa pote, surgissant de je ne sais pas où.
- Amène-toi, il faut qu'on cause.

Elle me lançait un regard noir. Qu'est-ce qu'elle me veut, celle-là ? Je la suivis à contre-cœur. Mon regard divagua : elle portait une robe grise, la même qu'à cette fameuse soirée.