Chapitre 33

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Le reste de l'année se déroula sans encombre, passant de bac blanc, à soirées, les résultats des écoles pour l'année prochaine et pas mal de stress.

Lucas partait sur la côte ouest, Alicia à la capitale et moi je restais dans la région. La meilleure école de chimie se trouvait à 40 min d'ici, donc pourquoi partir ? Le moral n'était pas vraiment là au début, réalisant que l'on se verrait beaucoup moins que maintenant. Mais c'était dans plusieurs mois, et ça ne servait à rien de se miner le moral aussi tôt.

Donc dans l'optique de se changer les idées et fêter la fin de notre deuxième session de bac blanc, Newton avait voulut organiser une soirée pour décompresser, et pour fêter la fin d'année qui approchait à grands pas. Mai. Plus qu'un mois, et c'est terminé.

Alicia était restée dormir chez moi pour l'occasion, et m'aida à me maquiller pendant que je réfléchissais à la tenue parfaite.

- Tu te rends compte que ça sera notre dernière soirée de l'année. Je suis bien trop nostalgique à cette idée...

- Moi je me rends juste compte qu'on passera une soirée à décompresser du stress imposer par la société, et la vache, j'en ai sacrément besoin, explosa mon amie.

Je pris conscience tout à coup à quel point elle prenait tout ceci bien plus au sérieux que moi. J'ignorais à quel degré les épreuves la stressait, mais c'était bien plus que je l'imaginais. Et je sentais qu'elle avait besoin qu'on lui remonte le moral.

- Hé Alicia, dis-je en me mettant à son niveau. N'oublie jamais que tu es brillante, et que tu vas réussir ses épreuves comme personne. Tu es la meilleure. Et, au pire, si tu rates, c'est que moi aussi j'aurais raté.

Il est rare que je sois aussi sentimentale, mais pour une fois je disais tout haut ce que je pensais. Contre toute attente, Alicia me prit dans ses bras, les yeux rougis.

- Tout va bien ? M'inquiétais-je.

Elle se reprit vite en main, essuyant les petites larmes qui s'étaient échappées de ses yeux.

- Oui oui, ça va. Il ne faut jamais me suivre dans mes moments de dépression. Elle rigolait nerveusement. Sinon on ne s'en sort plus.

- Tu es tout de même sûre que tout est ok ?

- Je t'assure que ça va, ne t'en fais pas.

Elle entreprit de dessiner un trait de liner au crayon quand elle me demanda :

- D'ailleurs, je ne t'ai jamais demandé. Maintenant que vous avez recommencé une relation avec Lucas, tu y vois un peu plus clair au niveau de tes sentiments ?

- J'avoue que je suis assez perdue. Mais une fois qu'il est avec moi, j'ai juste envie qu'il soit près de moi et qu'il ne me quitte plus. Mais il m'a menti et j'ai du mal à lui faire entièrement confiance.

- Mis à part ce problème-là, il n'y a rien d'autre qui te gêne avec lui ? Pas même son passé avec le jeu par exemple ?

- Pas vraiment. Ce qui m'intéresse, c'est la personne qu'il est à présent, pas qui il était quand je n'étais pas là. Je n'étais pas la personne la plus parfaite non plus dans mon ancien lycée.

Elle attrapa son blush et commença à l'étaler sur mes joues.

- Ce n'est pas tout le monde qui serait prêt à tirer un trait sur ça.

- C'est vrai. Mis à part ce problème de confiance de mon côté, je n'ai pas envie de parler de ce sujet sensible avec lui. Pour le moment, tout va bien, donc je prends sur moi.

Après un temps de réflexion, elle enchaîna.

- Et tu... Tu l'aimes ?

Je réfléchis intérieurement. Je ne m'étais jamais posé réellement la question. Non, bien sûr que je n'étais pas amoureuse. J'étais encore loin de cet état de transe que peuvent ressentir certaines en voyant celui qu'elles aiment passer près d'elles. Je n'étais pas à ce degré-là, j'étais au niveau inférieur. Celui où sa présence m'apaise, sentir son odeur sur mes vêtements me procure une sensation de bien-être. J'ai envie qu'il soit là dans les moments importants de ma vie, et je commence à de plus en plus me projeter dans le futur à ses côtés. Il influe sur mon humeur du jour, juste avec quelques mots.
En réalisant cela, je me sentis effrayée qu'il ait une telle emprise sur moi. Il avait littéralement mon cœur entre ses mains, et il pouvait le détruire très facilement. Mais j'avais également cette emprise. Nous étions deux dans le même bateau.

- Je dirais que non, mais ça ne saurait tarder.

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