Chapitre 5

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Ça te dit de sortir à 14 h ? Faire un tour aux magasins, j'ai quelques trucs à m'acheter et plein de trucs à te raconter !!

Je regardais mon téléphone un instant, assise sur ma chaise de bureau à réviser des maths. C'était Alicia qui me proposait de sortir dans moins de deux heures.

1) Je n'avais clairement pas l'envie.

2) J'avais beaucoup trop de devoirs.

3) Ça y est, elle se souvenait de mon existence !

4) Le culot.

Cela fait trois semaines que je l'ai mise au défi d'envoyer un message à Alex, et maintenant ça fait quatre jours qu'elle est en pleine love story et qu'elle n'a d'yeux que pour lui. Elle me parle de lui constamment, à toutes les pauses repas. J'arrive à saturation. Mais en même temps, aller faire du shopping ne pourrait que me faire du bien. Surtout que l'hiver arrive et qu'il faudrait peut-être alimenter de nouveau ma garde-robe.

Sauf que je ne suis pas une roue de secours. Madame ne reste plus avec moi à la pause mais avec son Alex, et si je reste avec eux, soit je vomis, soit je tiens la chandelle. Dans les deux cas, je tire la tronche.

Donc elle n'a qu'à demander à son Alex, moi, non merci. Il est temps que je me révolte un peu.

Deux heures après, mon père me déposa à l'entrée du centre commercial où Alicia m'attendait. Elle m'a prise par les sentiments en me disant que je lui manquais et tout le combo qui va avec. Je suis clairement faible face à elle. En vérité, je pense que c'est parce que je n'ai personne d'autre qu'elle, et que je déteste être seule, alors je me contente de ce qu'on me propose, sans broncher.

Je l'aperçois au loin, devant Starbucks, le nez sur son téléphone. Quand elle leva la tête et qu'elle me reconnut, un gros sourire s'afficha sur les lèvres, et inconsciemment, je lui souris en retour.

- Tu ne m'en veux pas trop pour ces derniers jours ?

Elle fit sa tête d'enfant toute triste qui me fit plus rire qu'autre chose. Nous commençâmes à marcher pour ne pas rester planter au milieu du centre commercial.

- Clairement, j'ai l'impression d'être une roue de secours. D'ailleurs, je ne sais même pas ce que je fais là. Faire du shopping avec ta « copine » parce que ton flirt n'est pas dispo.

C'était sorti tout seul, et je compris que j'étais allé trop loin qu'en voyant la tête qu'elle faisait. Elle fixait le vide et restait silencieuse. Je n'avais pas l'habitude de la voir si insensible.

- Désolée, j'y suis allée un peu...

- Non, si tu l'as dit, c'est que tu le penses. Je ferai plus attention la prochaine fois à moins te mettre de côté. Ce n'était pas mon but et justement, si je t'ai demandé de venir, c'est dans le but de me faire pardonner. Je prends vraiment notre amitié à cœur et j'essaie de faire mon possible pour ne pas te mettre de côté.

- C'est bon, t'as le droit d'avoir une vie sentimentale, c'est juste que c'est frustrant de se retrouver seule. Mais malgré ça, je suis heureuse pour toi.

Je souris pour détendre l'atmosphère et elle me sourit en retour. La Alicia pleine de joie est de retour et elle m'avait manquée.

Ça fait exactement dix minutes que j'ai perdu Alicia dans ce maudit magasin. Elle était là, à deux rayons de moi à chercher des jupes et d'un coup, elle avait disparu. Donc à moins que des Aliens soient passés par là, je ne sais pas où elle a pu aller. Je m'apprêtais à refaire une dernière fois le tour du magasin quand je me stoppai net. À la caisse, se trouvait le beau gosse du couloir.

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