Chapitre 8

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Je sortis du bus, les écouteurs encore fixés à mes oreilles. J'avais passé une sale nuit, et à mon réveil, de gros cernes marrons-violets m'attendaient bien gentiment. Et pour en rajouter une couche, j'avais terminé mon anti-cerne. J'optais donc pour porter (mais seulement aujourd'hui) mes lunettes de vue.

Lucas, ce matin, n'était pas venu me chercher, et mes parents n'étaient pas rentrés. Depuis hier soir, il n'y avait que moi.

Je ne cherchais pas Alicia, qui de toute manière devait être avec Alex à se roucouler des mots d'amour. J'ai tenté, une fois ou deux, de rester avec eux. Sauf qu'ils sont dans leur petite bulle, et ça me met juste mal à l'aise. Mais je suppose que c'est ça, l'amour.

Alex était un petit génie, avec une moyenne générale à frôler les 18. Le pire, c'est qu'il ne bosse même pas, sa passion ce sont les ordinateurs. Ce mec a carrément créé un site Internet. Ça me parait surréaliste, sachant que moi à côté réfléchis juste au repas que je vais me préparer le soir. Mais je trouve qu'ils se sont bien trouvés : Alicia est une tornade née, qui adore parler, et Alex est le calme plat, qui adore l'écouter.

Mais là, aujourd'hui, je passe mon tour. Je ne voulais juste parler à personne, et je détestais le monde entier. Il y a des jours comme ça, parfois ce sont les hormones, là aujourd'hui ce sont les garçons.

J'avais envie de vivre une vraie relation, comme celle dans les films d'amour, ou comme Alex et Alicia. Au lieu de ça, j'ai droit à un garçon qui lance des paris pour savoir la prochaine qu'il mettra dans son lit. Moi. Et les films à l'eau de rose m'ont fait comprendre que personne n'échappe à la règle, pas même moi, Marine Wenver. Il ne changera pas pour mes beaux yeux.

Arrivée aux portes du lycée, je partis directement attendre devant ma classe que l'heure passe plus vite. Je mis la musique à fond dans mes oreilles et m'adossais contre le mur, les mains dans les poches de mon sweat. Je n'avais même pas fait un effort vestimentaire, pour dire.

D'un coup, j'entendis un ricanement. Même avec le son à fond, faut quand même qu'on me dérange. Je me débarrassais de mes écouteurs pour savoir qui viendrait me tenir compagnie, mais la personne s'arrêta dans le hall des escaliers. Une autre personne parla et je me figeais. C'est impossible.

Je reconnaissais sa voix entre mille. Je souris comme une idiote.

Mais le rire de tout à l'heure persista. Il n'était pas seul. Il était avec une fille.

- Non ! Arrête de monter, j'ai cours dans l'autre bâtiment.

- C'est vrai, j'avais oublié.

Je ne comprends pas. Ce n'est pas moi celle sur la liste ? À moins qu'après mon désistement d'hier il ait changé d'avis et avait baissé les bras ? Après mon message d'hier, il ne m'avait jamais répondu. Pas de ok, ou de bien reçu. Rien. Et Kloé alors ? En dix jours, il est déjà passé à une autre ? J'étais perdue.

Je m'approchais doucement de l'escalier, pour espérer voir quelque chose de la scène.

- Pourquoi t'as pas voulu qu'on reste dans la cour d'ailleurs ?

- Je ne sais pas... Je voulais être tranquille tu vois.

Je continuais à m'approcher. Quand je pus les apercevoir, la fille qui l'accompagnait avait de longs cheveux bruns, et une robe noire. Elle était adossée contre un mur, et Lucas se penchait de plus en plus près.

- Et pourquoi tu voulais qu'on soit tranquille ?

Elle le narguait. Non Lucas. Pitié pas ça.

- À ton avis ?

Il s'approcha d'elle jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres. Un bruit s'échappa de ma bouche. Mon cœur rata un battement et je m'éloignai d'eux. C'était la goutte d'eau. Il jouait avec tellement de filles aveuglées par son charme. Il s'amusait à briser des cœurs juste pour le fun. C'était mon portrait craché. J'avais l'impression de me voir l'année dernière, d'un autre point de vue. Sauf que moi, j'étais morte de trouille à chaque fois. Lui, il avait l'air de prendre du plaisir. Chaque nouvelle fille bernée gonflait un peu plus son ego. Il fallait que j'agisse. J'avais l'expérience et il n'en savait absolument rien.

En entrant en classe, je réfléchissais à plusieurs plans d'actions.

Il fallait que je lui rappelle que j'étais encore de la partie, encore accessible. Lui proposer de sortir était probablement la solution la plus efficace. Maintenant, où ?

Au parc ? Avec ce froid, non. La patinoire ou un restaurant ? Trop romantique, nous ne sommes pas encore assez proches. Un cinéma ? Trop calme.
Purée, je suis déjà à court d'idées. Tant pis, j'improviserais.

- Salut, ça t'embêterait de me déposer ce soir ? Je finis à 16h30.

Sa réponse tarda à se faire. Ce n'est qu'une heure après qu'il m'écrivit.
- Je dépose ma sœur au violon et je viens te récupérer après.

Parfait, le plan était en marche.

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Bonsoir à tous, 

voilà un peu de rebondissement pour la suite de l'histoire, qui laisse présumer pas mal de choses. Des suggestions sur le plan qu'elle va mettre en place ?

Pensez-vous qu'elle arrivera à mettre son plan à exécution sans se brûler ? La suite au prochain chapitre ;)

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