Chapitre 25

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Nous entrâmes dans la voiture, Lucas sur-excité de son record, et moi ruminant encore plus qu'auparavant.

- Pas trop bien ça ? On est des pros du bowling.

- On est arrivés troisième et quatrième Lucas, pas premier.

Comment était-ce possible d'être aussi indifférent à mon égard ? Il n'était même pas fichu de remarquer que ça n'allait pas. Son enthousiasme prenait toute la place dans l'habitacle.

- Battre Tom et Ryan est impossible, donc si, on est les meilleurs.

Sur le chemin du retour, j'étais la plus froide possible, je n'essayais même pas de faire la discussion et restais sur mon téléphone, appuyant mon air désintéressé. Il ne chercha pas plus à comprendre mon silence et augmenta le volume de la radio, me mettant encore plus en rogne.

J'étais partagé entre l'idée de lui parler de ce qu'Olivia m'avait confié, de savoir si c'était vrai, d'avoir la certitude que c'était bien Carla et pas une autre brune dont j'ignorais l'existence. Mais en même temps, j'étais persuadée qu'il me mentirait une nouvelle fois, et que je goberais tout.

J'étais blessée, mais surtout dégoûtée de lui, et ça, c'était mauvais signe. Il m'avait encore menti, droit dans les yeux, comme si je ne représentais rien pour lui. Mais en même temps, il avait lâché son jeu pour moi, pour qu'on essaie quelque chose de concret. Il avait risqué de se mettre à dos ses amis pour moi, de risquer d'être rejeté, pour moi.
Donc j'étais entre deux. Mais une chose était sûre, je ne voulais pas continuer la soirée à ses côtés. Il fallait que je prenne du recul sur la situation, parce qu'avec cette discussion à chaud ne servirait à rien.

Une fois arrivé devant chez moi, il se gara et s'apprêta à sortir, quand je le retiens.

- Non, tu ne resteras pas ce soir Lucas. Je préfère être seule.

- Quoi ? Pourquoi ? Il se raidit et se replaça dans son siège.

- Je...

J'hésitais, mais j'étais dans une impasse, je n'avais pas le choix. J'étais tentée de chercher une excuse, mais à quoi bon mentir une nouvelle fois ? Ça ne ferait qu'aggraver la situation, et ce n'était pas ce que je voulais. 

- Je suis au courant pour Carla. Je sais que tu as terminé le défi le soir d'Halloween...

J'étais surprise de moi-même de ne pas avoir encore craqué. Je me montrais ferme et dur, à présent consciente des nombreuses déceptions vécues depuis ce début d'année, en partie à cause de lui. Je commençais à toucher lentement le fond.

- Comment tu peux...

Directement, il se plaça sur la défensive. Au lieu d'avouer, il cherchait une nouvelle excuse pour me berner. C'est à partir de là que je commençais à monter crescendo.

- Toi plutôt, comment tu as pu me mentir droit dans les yeux en me disant une fois de plus ce que je voulais entendre ? Je m'emportais aussitôt. Tu n'es qu'un menteur qui ne sait pas assumer ses erreurs.

- Non Marine attend, ce n'est pas ce que tu crois, c'est elle qui m'a embrassé, pas moi !

- J'en ai rien à foutre. Je n'en veux pas de tes excuses bidon. C'est bien, tu t'es vengé de mon épisode avec Mathis, tu peux être fier. Je levais mon pouce pour accentuer mes dires. Nous sommes quittes maintenant.

Sur ces mots, je sortis de l'habitacle. Mais il ne lâcha pas l'affaire de sitôt.

- Non, tu ne peux pas partir comme ça. Je suis désolé, j'ai totalement merdé, j'en ai conscience. Je t'ai caché ça pour qu'il y ait un nous. Regarde comme on est heureux ensemble, tu ne peux pas tout arrêter maintenant.

Il était nerveux, se grattant la nuque et gesticulant ses bras dans tous les sens. Je sentais d'avance regretter mes paroles, mais tant pis.

- Lucas, c'est fini.

Je lui tournais le dos et continuais mon chemin. Reste sûre de toi Marine, ne craque pas. Tu pourras pleurer plus tard, mais pas maintenant.

- Je tiens beaucoup trop à toi pour te laisser partir Marine, dit-il sans bouger. Je compte bien te prouver que j'en vaux la peine.

Au moment de fermer ma porte, je lui lançais un regard. C'était un regard plein de tristesse qui me faisait face, et ce fut trop dur pour moi de continuer. Je fermais la porte, tirant un trait sur nous.

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