La nuit venait de tomber et il devait être vers les dix-neuf heures.
Alicia m'avait proposé de rester passer la soirée chez elle afin de me changer les idées, mais je préférais être seule à regarder un bon film d'amour bien triste. J'avais mis une pizza au four, et un pot de glace à la noisette m'attendait bien sagement au congélateur.
Une soirée parfaite en perspective.
Je partis me laver, me fis un chignon à la va-vite, enfilai un sweat bien plus grand que moi et un legging simple. Je m'attardais à ranger mes vêtements qui, comme chaque semaine, s'empilaient petit à petit sur ma chaise de bureau. Je remarquais que je n'avais fait aucun effort vestimentaire depuis lundi et qu'il n'y avait que des joggings et des sweats à capuche. Signe que quand je portais ça en dehors de chez moi, tout allait vraiment mal. J'avais encore cette sensation d'être vide et je savais que cela n'était pas lié qu'à Lucas. C'était encore plus profond.
Le tonnerre me sortit de mes rêveries en grondant au loin. Il pleuvait ce soir. Beaucoup. Je déteste la pluie de manière générale, et ce depuis toute petite. C'est un temps oppressant et déprimant, tout devient sombre. Je suis une fille du soleil, moi.
Un orage se refléta sur les murs de ma chambre, que je n'avais pas allumée. Les formes étranges de l'arbre de mon jardin ne me rassuraient pas. Je me dépêchais donc de ranger mes vêtements pour pouvoir rapidement sortir de la pièce, qui commençait à vraiment me faire peur.
Soudain, la sonnette de chez moi retentit. Je sursautais sur le coup de la surprise. En descendant lentement les escaliers, je commençais à paniquer. Qui pourrait venir me voir sous une tempête pareille ? Il n'y a absolument rien de rassurant dans cette situation.
Je me surpris à rester figée, comme pour faire croire qu'il n'y avait personne. Sauf que je ne suis plus une enfant, donc je m'armais de courage et regardais la caméra, et découvris, avec surprise, celui qui faisait battre mon cœur depuis plus d'un mois.
J'appuyais sur le bouton ouvrir et m'impatientais qu'il arrive jusqu'à moi. Lorsque je lui ouvris la porte, je ne pus retenir mon sourire. Il était là, devant moi, sous la pluie. C'était surréaliste. Mon cœur battait la chamade, et je jurais intérieurement contre moi-même de réagir comme ça.
Des gouttes de pluie perlaient sur son beau visage, ses cheveux étaient trempés et viraient maintenant sur le brun foncé. Les papillons dans le ventre s'envolèrent brusquement et je crois ne l'avoir jamais vu aussi beau que maintenant. Pendant un instant, mes yeux s'égarèrent sur son beau visage, puis, prenant conscience qu'il était toujours sur le pas de la porte, je l'invitai à entrer.
- Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je le plus calmement du monde. Je ne voulais pas le faire fuir, pas encore une fois.
- Il faut qu'on parle.
J'essuyai mes mains moites d'un revers de la main et je pris soudain conscience que j'étais stressée.
Forcément que t'es stressée, la dernière fois que tu lui as parlé remonte à la fête.
Il se découvrit et enleva ses chaussures. Je m'accrochais à l'idée qu'il n'était peut-être pas que de passage. Il balaya du regard la pièce dans laquelle il se trouvait, sans dire un mot.
Allez Marine, sois chaleureuse, il a fait la route pour te voir...
- Tu as mangé ? J'ai une pizza qui est en train de cuire et tu...
- Je ne compte pas m'éterniser, ne t'inquiète pas, lança-t-il d'une voix froide.
Je vois.
Malgré tout, je ne me décourageais pas. Il avait fait un effort en venant ici, tout n'était pas perdu. Je m'éloignai du pas de la porte et il m'accompagna jusqu'à la table à manger. Je tâchais d'être la plus naturelle possible dans mes mouvements, mais j'étais totalement stressée de le voir face à moi. Je me sentais tellement mal par rapport à notre dernière altercation.

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Mauvais choix
Roman d'amourEt si tout c'était passé différemment ? Si nous avions fait les bons choix, notre histoire aurait-elle été différente ? Dans l'espoir de prendre un nouveau départ et ne plus faire les mêmes erreurs que dans le passé, Marine Wenver fait son entrée d...