Chapitre 6

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NORA





Ses bras m'entourent, collant ma peau à son corps chaud. Je sens sa respiration sur mon front et son visage à proximité du mien. Le bout de mon nez touche légèrement son menton et nos jambes sont enlacées.

J'essaye d'ouvrir mes yeux fermés, en vain. Aucun bruit n'atteint mes oreilles et je n'arrive plus à bouger. Des picotements se font sentir sur ma peau.

Sous mon poids, je le sens se déplacer et écarter mon corps du sien. Je tente de m'accrocher tel un koala, mais mes muscles sont relâchés et ne semblent pas recevoir mes ordres. Il m'écarte sans difficultés.

Une fois seule, je suis toujours privée de ma vue et seul mon toucher m'est permis. Je retrouve soudainement le contrôle de mon organisme en remarquant mes membres contractés. Je tourne alors sur moi même, me déplaçant sur le lit, à la recherche de mon compagnon. Après avoir tapoté la surface du matelas, je continue ma roulade jusqu'à ce que mon corps chute dans le vide. Un cris sort de ma bouche alors que j'ai déjà atteint le sol. Mon premier réflexe après avoir fait un plat sur le plancher de ma chambre, est d'ouvrir les yeux en m'attendant à voir le visage de Luis se moquant de ma connerie. Pourtant, seule une pile de livres abandonnés m'accueille en cette douce matinée tandis que je reprends conscience.

Sacré rêve.

Je sens comme des coups de marteau sur ma tête et j'imagine des petits bonhommes placés dans mon cerveau m'asséner de petits impacts pour me rappeler à quel point je suis naïve. Toujours en tête à tête avec mes lectures rompues, je remarque mes talons blancs jetés à proximité de mon lit. Je frissonne en ressentant de nouveaux chatouillements à l'intérieur de mon bras, collé le long de mon corps. Je suppose être restée dans cette position trop longtemps, d'où la réaction de mon bras, mais je comprends directement lorsque je découvre que je porte toujours ma robe à paillettes. Bien sûr.

Soudain, mille et une questions, sans réponses, atteignent mon cerveau en songeant à la soirée que j'ai passé la veille. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Qui est-ce qui m'a déposé ? C'est certainement Maria. Et pourquoi est-ce que les ouvriers qui réparent mes neurones ne prennent pas des vacances ? Orh.

Dépassée par mes souvenirs inexistants, je me redresse puis me place adossée à mon lit, les jambes dépliées jusqu'au mur. Je saisis mon téléphone sur ma table de nuit et constate que nous sommes le vingt-trois avril, je soupire de joie. Enfin les vacances. Je me dois de profiter de ces deux semaines pour... dormir.

Je me concentre puis appelle la seule personne qui fait partie de ma liste d'amies. Ça sonne, encore et encore. Je me permet une petite pause et ferme les yeux mais lorsque je commence à m'assoupir, j'entends son grognement à travers mon appareil.

- Hm ?

Je devine qu'elle était toujours en train de dormir.

- Pourquoi tu m'as pas enlevé cette robe qui me gratte de partout quand tu m'as déposée ?

Je mets le haut-parleur, pose mon téléphone et commence à enlever le tissu présent sur ma peau depuis trop longtemps.

- Comment j'ai fait pour dormir avec ce truc ?, bafouillai-je en passant mon habit par-dessus ma tête.

Je n'entends plus mon amie jusqu'à ce qu'elle émette un bruit qui ne peut être qualifié que d'étrange avant de manifester sa présence.

- Tu racontes quoi là, t'es encore bourrée ?

Je ne comprends pas, ce que je dit n'est pas difficile à comprendre pourtant.

- C'est toi qui est mal réveillée Maria.

Love Equation - New Story [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant