Espoir °Tome 2°

Prologue

Le pan de sa robe noire disparu à la sortie de la grande salle, ses yeux noirs me lançant un dernier regard déspéré.

La musique poursuivait quant à elle son chemin, rythmant les corps qui se balançaient autour de moi. Les lumières étincellaient tout au tour, marquant au sol les ombres mouvantes. Seule l'une d'entre elles manquait à l'appel.

-Bah alors, tu lui as fait peur ? se moqua une voix.

James s'accouda à mon épaule, amusé, mais je ne répondis rien, pour une fois. Cela ne m'amusait pas vraiment.

-Dumbledore l'a emmenée, finis-je par lâcher.

Mon meilleur ami arqua un sourcil :

-Ah ouais ? Bizarre.

Je hochai la tête lentement, la boule au ventre. Voilà seulement quelques secondes que Zelda était partie, et elle me manquait déjà. Mes poings serrés et mon cœur haletant en étaient la preuve ; seulement, je n'avais aucune idée de l'endroit où elle allait. Pourquoi Dumbledore avait-il choisit cet instant pour nous séparer ?

-Je vais voir où ils vont, lançai-je à James.

Il jeta un bref coup d'oeil à Lily avant de répliquer, redressant ses lunettes neuves sur l'arrête de son nez :

-Je viens avec toi.

Sa partenaire nous rejoignit d'un grand pas :

-Moi aussi.

Je fis volte face vers la sortie et m'y avançai, déterminé. Mais alors que les deux autres me talonnaient, une voix nous stoppa :

-Attendez ! Je viens aussi !

Remus nous rattrapa en quelques grands pas, essoufflé, et James lâcha un rire :

-Si t'es déjà fatigué en à peine cinq mètres, ça risque d'être compliqué.

Il leva les yeux au ciel et nous quittâmes la grande salle. Commençant par marcher pour ne pas m'épuiser, je finis par courir, les autres me talonnant. L'écho de nos pas résonnait à travers les couloirs obscurs, tandis que nos souffles hachés serpentaient sur les dalles grises.

Nous finîmes par quitter le château pour débouler dans le parc ; j'aperçus les deux silhouettes de Zelda et Dumbledore et me précipitai à leur suite.

-Sirius, attend ! héla Remus d'une voix lointaine.

Je me stoppai net, agacé, mais écarquillai les yeux en voyant la silhouette à une dizaine de mètres.

-Qu'est-ce que tu veux ? grogna James, mécontant de voir notre ennemi ici.

-Zelda est mon amie, rétorqua Severus en retirant d'un geste sa veste noire, dévoilant une chemise blanche qui recadrait ses épaules.

Lily ne lâcha pas un mot. Mais je m'impatientai ; plus nous attendions, plus Zelda s'éloignait !

-Laissons le venir, proposa Remus en haussant les épaules. Je serais venu pour l'un de vous et inversement. C'est logique qu'il demande.

James plissa les yeux mais je n'y prêtai aucune attention ; la seconde d'après je dévalai la colline, les pieds dérapant sur le sol boueux.

Je fixai l'orée de la forêt interdite, où les deux silhouettes venaient de disparaître. Je poussai sur mes jambes, accélérant davantage.

Il fallait que je la rattrape. J'y étais presque. J'entendais les autres à l'arrière me supplier de ralentir, auquels je ne prêtai aucune attention. Je devais retrouver Zelda. Le mauvais pressentiment qui me poussait à toujours accéléret me suivait à la trace, de plus en plus puissant.

J'entendis brusquement un bruit au loin. Quelques secondes plus tard, un sifflement aigu traversa le ciel. Je m'arrêtai subitement et, sous le choc, roulai lourdement au sol. Le monde bascula, passant du noir au bleu d'encre. Je finis par m'arrêter et me redressai tant bien que mal, l'herbe mouillée me collant au visage. Si j'étais pris d'horribles vertiges, je pus voir les quatre autres se tenir dos à moi à quelques mètres. Le sifflement avait cessé.

Et soudain, la lumière aveuglante des flammes ravagea l'école, produisant une onde de choc puissante qui me projeta violement en arrière. Je vis, flou, la fumée âcre envahir les alentours et puis, brutalement, plus rien.