Chapitre 22 - Sirius

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Juin était à son terme, tandis que Juillet s'annonçait, débarquant accompagné d'un ciel dégagé et d'une agréable chaleur d'été.

C'était comme qui dirait un jour idéal pour un enterrement. Les oiseaux piaillaient mélodieusement, les arbres murmuraient un chant rauque sous les brises légères du vent.

À vrai dire, je n'étais même pas certain d'être réellement présent. Si mon corps était assis aux côtés de James, Lily et Remus sur les bancs alignés face au mémorial, mon esprit se promenait au bord du lac, cherchant en vain le reflet de la femme qu'il aimait.

Or, celle-ci demeurait probablement dans les jaules de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, en compagnie de son si bon ami Sevrilus. Malgré les affirmations de Zelda, je ne pouvais empêcher mes poings de se serrer à cette pensée. Il m'arrivait de songer à leur complicité, si puissante. Comptait-elle davantage à ses yeux ? Oh et puis, je ne voulais même pas connaître la réponse.

Je portai la main à mon coup et désserai mon nœud de cravate, étouffé sous la chaleur qui régnait. Aux alentours, le silence accompagnait les sanglots de parents venus chercher le cadavre de leur enfant.

À nouveau, l'idée que Zelda soit actuellement aux prises du Seigneur des Ténèbres me terrifia. Était-elle elle aussi une vulgaire dépouille inanimée, à présent ? Cette pensée me fit ramena brusquement sur terre, tremblants sous la funeste mélodie qui retentissait.

-Tout va bien ? souffla Remus en se penchant dans ma direction.

Je me raidis et dus m'agripper à la chaise pour ne pas reculer. Il était bien trop proche à mon goût...

-C'est si triste, tant de morts... soupira-t-il en se redressant.

Mes muscles se décontractèrent et je vis James me jeter un regard interrogateur. Je réprimai un soupire d'agacement : je n'avais pas la moindre envie de me justifier et d'expliquer cette embarassante situation à mon meilleur ami.

Je reportai ainsi mon attention sur la comémoration tout en faisant mine de ne pas remarquer l'air insistant de James.

La musique se stoppa et Dumbledore se leva, appuyé sur une canne qui l'aida à clautider jusqu'au mémorial érigé pour les victimes de l'attaque.

Il se dressa face à nous et pointa sa baguette sur sa gorge :

-Amplificatum, souffla-t-il.

Il s'éclaircit la voix avant de commencer, le regard triste :

-Tout d'abord, j'aimerai s'il vous plaît vous présenter à tous des excuses. J'ai manqué à ma tâche de directeur et n'ai pas pu assurer la sécurité de tous les élèves du château, qui étaient pourtant sous ma responsabilité.

Sa voix se brisa à ces derniers mots. Il semblait porter sur ses épaules des poids si lourds qu'ils le faisaient grimacer de douleur et courber faiblement les épaules.

-Ensuite, poursuivit-il, j'aimerai à tous vous rappeler une chose. Voldemort n'abandonnera pas de si tôt. Il reviendra. Une guerre est lancée... Pensez à vos enfants. Dites vous bien cela : allez vous choisir la simplicité, ou bien vous battrez vous courageusement pour ceux que vous aimez ? Pour un avenir sûr ?

Il planta son regard bleu glacé en chacun de nous, et un frisson traversa l'assemblée. Dumbledore disait vrai. Il était temps d'agir.

Espoir °Tome 2°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant