Chapitre 7 - Sirius

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La pluie torrentielle s'acharnait sur nos têtes, et l'orage qui grondait plus haut semblait vouloir se joindre à notre bataille.

Un éclair rouge fila à mes tempes, et mes yeux s'écarquillèrent. Je cassai alors mon poignet pour stupéfixier l'un des Mangemorts, qui contra d'un geste sec mon attaque.

Il fit tournoyer sa baguette, et quelques serpents quittèrent les ombres pour chercher mes chevilles. Profitant de cette distraction, il piqua et une étincelle rouge jaillit :

-Endoloris, siffla le Mangemort, vicieux.

Ma baguette roula sur le sentier tandis que je m'écroulai, hurlant tant de douleur que de terreur. Ce feu intérieur qui me dévorait incendiait mes entrailles, les tordait dans tous les sens possibles. C'était là la pire douleur que je n'avais jamais ressentie ; les yeux exorbités, levés au ciel, j'avais si mal, tellement mal qu'il m'était impossible de faire le moindre mouvement. Comme prisonnier de glace, dans une prison de feu et de poison qui me rongeaient l'intérieur.

-Sectumsempra, rugit une voix puissante, comme sortie de nul part.

La pression se relâcha brusquement et je m'écroulai au sol, tremblant. Une silhouette me dominait de toute sa hauteur, sa baguette majetueusement, comme puissamment brandie.

J'entendis le hurlement atroce du Mangemort qui s'écroulait au sol, puis l'odeur métallique du sang gagna l'atmosphère. Un objet frappa soudainement mon crâne et je sursautai ; la baguette tombée sous mon nez, mon sauveur grogna :

-Debout !

J'obéis d'instinct, agrippant ma baguette et sautant vivement sur mes pieds. Ahuri, je vis Severus dressé devant moi, l'œil mauvais :

-Si je t'ai aidé, c'est juste pour Zelda...

J'eus une grimace ; voilà qu'à présent, j'avais une dette envers lui.

Mais un jet de lumière verte coupa à court notre discussion ; dos à dos, nous parâmes les sortilèges d'un coup sec de baguette.

-Incendio ! s'égosilla le Mangemort face à moi.

Il me livra de grandes et dévorantes flammes écarlates, et je reculai d'un pas, baguette levée ; la seconde d'après, une tornade d'épaisses gouttes m'entourait, menée par un mouvement circulaire de mon arme.

Le Mangemort piqua dans ma direction et je fis de même ; les flammes traversèrent les eaux claires tout en tombant en fumée, alourdissant l'atmosphère d'une couleur ocre.

Je fis disparaître les bulles, la mine enragée : ces Mangemorts n'avaient rien à faire là ! Voldemort s'était tu depuis sa prise de l'école de Dumstrang, créant ainsi pour la première fois son image de mage noir surpuissant, menant son armée sans pitié. Et voilà qu'ils s'en prenait à nous, à Zelda à présent. Nous ne pouvions le laisser faire !

Il était temps d'agir, à présent. Quitte à y laisser la vie, je devais défendre mon école et mes amis comme il en convenait.

Je glissai ma baguette dans ma poche et ramenait mes mains au sol ; mon nez s'allongea, tout comme ma colonne vertébrale pour former une queue noire touffue. Devant le mouvement de recul du Mangemort je laissai les pattes puissantes remplacer mes membres et les poils sombres recouvrir mon corps.

Je rugis, montrant les cros, menaçant ; puis, prenant appui sur mes pattes arrières, bondis sur l'ennemi. Je le plaquai au sol et plantai mes griffes dans ses épaules, lui laissant échapper un hurlement de douleur.

J'agrippai son cou pour le secouer violement, ignorant le sang qui gicla dans toutes les directions. Sa nuque brisée, je laissai la dépouille là et fis volte-face, la gueule dégoulinante du liquide écarlate. Je cherchai du regard mes amis, et un cri surpris déchira l'air ; mes yeux virèrent vers deux Mangemorts, qui tenaient fermement Severus entre leur mains. Ce dernier se débattait comme un fou, sans sa baguette. Devant eux, le troisième Mangemort affrontait Remus et McGonagall habilement.

James résidait deux mètres plus loin, soutenant une Lily blessée et grimaçante.

Un crac fit soudainement écho ; affolé, je vis qu'il ne restait là plus qu'un Mangemort. Ils avaient emmené Severus ! Je laissai mes jambes reparaître et mes poils fondre, avant de dégainer férocement mon arme.

Je bondis prêter main forte à mes amis, mais leur ennemi abaissa sa baguette pour à son tour transplaner. McGonagall se jeta sur lui et, la seconde d'après, le silence tomba sur la clairière rocailleuse.

Hors d'haleine, je peinai à comprendre ce qu'il venait de se produire. Severus venait-il réellement d'être emmené par les Mangemorts ? McGonagall avait-elle vraiment transplané avec le dernier d'entre-eux ?

Je jetai un regard effaré à Remus ; la situation nous avait largement échappé.

J'entendis soudain un bruit, et nous fîmes volte-face d'un seul mouvement ; j'écarquillai alors les yeux, de plus en plus perdu.

Plus en amont sur la colline, trempée et horrifiée, Zelda dérapa sèchement.

Espoir °Tome 2°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant