08 | Loélia

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Loélia Wealer


Je suis heurté par ce brutal cataclysme. Je bats des cils à de nombreuses reprises ; tout cela ne semble pas réel, ça ne peut pas l'être. Beaucoup trop de questions m'envahissent. Elles fusent une à une, m'empêchant d'y voir clair.

Qu'est-ce qu'il fout là ?

J'en suis estomaqué, je refuse strictement d'y croire. Il doit forcément avoir un jumeau.

C'est ridicule.

Tout est véridique, inutile de tenter de nier.

Je relève finalement les yeux après les avoir couchés de stupéfaction. Cet enfoiré pouffe un sourire au coin.

— Tu apprécies cette majestueuse mise en scène ? déride-t-il finalement

— C'est horrible. les mots m'échappent des lèvres avant même que je puisse les analyser.

Alors que j'étais pétrifié, un élan de recul me prend. Mon dos bute contre la porte, la poignée me creuse alors violemment la vertèbre. Une douleur aiguë traverse instantanément ma colonne vertébrale, se suit un gémissement de douleur que je tente de brider entre mes dents.

— À ce point ? Je me trouve plutôt attirant personnellement...

Putain. Il veut ma mort.

Une petite voix me dit qu'il a pu tuer le véritable propriétaire. Par ma faute, juste pour pouvoir assouvir ses satisfactions personnelles.

Je le fixe droit dans les yeux, sans aucune arrière-pensée.

Je cherche uniquement des réponses, mais je me perds en le confrontant.

Il ne m'a jamais paru aussi intimident qu'en ce moment même.

Car je le regarde, encore et encore. Et je me dis que... Il a l'air si... normal.

C'est cette dualité effrayante qui me donne la chair de poule. C'est exactement le même homme...

Il s'est juste coiffé et habillé convenablement. Et c'est suffisant, il n'a plus rien du criminel monstrueux que j'ai connu.

Dans un autre contexte, j'aurais même pu même dire : « Il est beau... ».

— Dit-moi Lia, qu'est-ce que tu regardes ?

Je ne regarde pas, je constate avec stupéfaction.

C'est terrifiant, dès qu'il m'interroge à nouveau, je le revois ; cet assassin arrogant et machiavélique.

Quand j'y songe, ça n'a rien d'étonnant.

Une personnalité égocentrique, une absence de remords, un manipulateur à l'apparence charmante.

Je ne pousse pas mon analyse plus loin, la conclusion est encore trop vaste, trop sinistre.

— Toi. soufflé-je inaudiblement.

Je ne sais que faire, que dire ou bien comment agir.

Tout est bien trop flou... Trop fou.

— Intéressant... Tu pourrais me dire de quelles couleurs sont mes yeux dans ce cas-là ?

Je ne crains plus la mort. Enfin, je crois.

J'hésite entre coopérer ou me taire... Mais la réponse paraît évidente.

CURIOSITÉ MALSAINEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant