12 | Loélia

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Loélia Wealer

Trois jours plus tard.

Doce de la noche en la Habana, Cuba. Once de la noche en San Salvador, El Salvador, chantonne Lu.

C'est fou mais...

Le temps arrange les choses.

Je n'y aurais jamais cru, la solution à tous mes problèmes se trouvait tout juste sous mes yeux.

Elle est si évidente que je n'y ai pas réfléchi.

Depuis à présent cinq jours, je maîtrise l'art d'esquiver Rayn Parker.

Au commencement, c'était assez compliqué, il n'en manquait pas une pour me faire des remarques, me titiller ou chercher n'importe quelle réaction de ma part. Mais il s'est avéré que le silence fonctionne terriblement bien, c'est la meilleure des réponses. Je n'ai pas eu à mettre ma fierté de côté cette fois-ci.

Je sais qu'il se retient d'exploser, mais étant donné le monde qui nous entourent, il n'a pas d'autre choix que de garder une expression faciale neutre.

— Et celle-là, elle m'invite à observer une petite robe blanche aux détails de dentelle.

J'ai le cerveau en ébullition, j'en ai plus qu'assez de rester assise là, à l'observer faire le tour de son interminable garde-robe.

— Oui, elle est belle, comme toutes les autres.

— Non mais non, elle souffle, ça ne va pas.

L'automne arrivant dans moins d'une semaine, elle a décidé pour l'occasion de faire une teinture marron chocolat, et donc de remanier toute sa garde-robe en conséquence.

— C'est trop soft, je veux plutôt un truc dark feminine tu vois ? Vivement mon shopping mensuel.

Je ne vois absolument pas de quoi elle parle...

— Ouais...

— D'ailleurs tu m'accompagneras cette fois hein ?

— Si tu veux.

Je n'ai pas trop le choix à vrai dire.

— Tu sais quoi, je vais te copier ! On sera jumelle.

Lu replonge la tête dans son dressing et y sort une robe noire, courte et côtelée. Similaire à la mienne. Par-dessus, elle enfile une veste en cuir et des cuissardes de la même matière.

Pour patienter durant qu'elle peaufine son allure, je ramasse tous les vêtements qu'elle a laissé traîner au sol un par un pour les plier progressivement.

Ça me stresse tout ce désordre, d'autant plus que je sais pertinemment qu'elle compte sortir sans les ranger.

— Pas trop foncé mon rouge à lèvres ? elle est perplexe.

— Non, je trouve que c'est jolie justement, ça fait femme.

— Nickel alors, elle en applique alors une énième couche en ne regardant toujours que le miroir.

Je m'accroupis au sol pour être plus efficace.

Elle a essayé tant de tenues ? Je me dis en constatant la quantité colossale de tissu au sol.

Je ramasse un haut gris accordé à son bas de la même teinte, les plie et les range l'un sur l'autre.

— ¿ Qué voy hacer je suis perdu ? ¿ Qué horas son mi corazon ?

CURIOSITÉ MALSAINEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant