18 | Rayn

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Rayn Parker



— Putain, tu es devenue folle ?

Tout en la tenant fermement, je l'amène vers ma voiture avant de la pousser contre celle-ci. Elle manque de trébucher, mais trouve l'équilibre en s'appuyant sur le capot.

Je m'approche d'elle, jusqu'à ce que je puisse nettement distinguer son visage. Ses yeux sont vigoureusement plissés et elle se pince nerveusement les lèvres.

Je rêve ou elle a peur ?

Quelle blague, on dirait que c'est moi qui viens d'essayer de la tuer.

— Attends... T'es suicidaire, c'est ça ?

Je sens son souffle chaud frapper sur mon cou, signe qu'elle se décide enfin à l'ouvrir.

— C'est simple, tu viens d'essayer de me tuer ? Oui ou non.

Évidemment, je dois lui faciliter les choses si je veux qu'elle parle. C'est fou quand même, il y a quelques jours à peine, elle n'avait pas sa langue dans sa poche et maintenant, elle ne sait plus répondre à une simple question.

— Non... Je ne voulais pas te tuer. Je te le jure.

Je suis à cran avec ce qui se passe en ce moment, elle devrait donc éviter de se mettre à me faire chier à son tour.

— Tu oses encore me mentir ?

— Je ne mens pas ! déplore-t-elle la voix faible.

Je distingue une larme qui coule, puis plusieurs autres qui viennent glisser le long de ses joues.

Elle ne va quand même pas pleurer...

J'ouvre la portière de ma voiture et l'entraine à l'intérieur. Je monte de l'autre côté, ferme, puis constate une fois à l'intérieur qu'elle a les deux mains sur le visage.

Je soupire tout en croisant les bras. Ce comportement m'ennuie tellement que je ne suis même plus énervé.

— Arrête de pleurer et trouve-toi une bonne excuse. expliqué-je agacé.

Elle lève finalement la tête avant d'essuyer ses larmes en respirant bruyamment. Puis, elle se tourne vers moi en me regardant, les yeux encore brillants.

— Comment tu fais pour ne plus y penser ? elle fait la voix encore enrouée.

Je crois que j'aurais préféré ne rien savoir.

— Penser à quoi ?

— Quand tu tues quelqu'un. La victime, comment tu fais pour l'oublier ?

Qu'est-ce qu'elle me raconte encore...

— Ne me dis pas que tu te sens coupable ? je l'interroge confus.

Il est un peu tard pour avoir des remords.

— Non, mais ça me hante, j'y pense tout le temps, je n'en peux plus.

Pourquoi est-ce qu'elle vient me dire ça à moi ? C'est elle la psy, pas l'inverse.

— Qui t'as dit que ça ne me hantait pas ?

Autant être honnête, il faut qu'elle s'y fasse.

— Figure-toi que je ne dors même plus la nuit. Alors fais avec.

Elle passe une main dans ses cheveux et les replace derrière ses oreilles. Après ça, elle laisse sa main glisser sur sa longueur et se met à les triturer.

CURIOSITÉ MALSAINEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant