00 | Prologue

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Rayn Parker 


Comment un petit garçon timide et peureux a pu devenir la personne que je suis aujourd'hui ?

Il y a un pourquoi, mais jamais de pourquoi au pourquoi.

Pourquoi suis-je qui je suis ?

Probablement car je suis un pauvre gamin qui a eu une enfance merdique de petit vagabond, et des géniteurs incapables de m'élever convenablement.

Et pourquoi c'est arrivé à moi ?

... mystère.

Eh bien voilà, il n'y a pas de pourquoi au pourquoi.

Bref, protégez-vous.
Si vous ne voulez pas de gosse, n'en faites pas. C'est simple.
De nos jours, les préservatifs ce n'est pas si cher que ça, en plus.

Mais n'évitez pas seulement les MST, les IST et les gosses, non.
Évitez aussi d'avoir des parasites dans votre entourage qui vous pousseront dans vos derniers retranchements.

Comme cet individu, juste devant moi. Le dos recourbé, il marche difficilement dans la nuit noire après avoir passé sa soirée à l'usine.
Souffrant d'arthrose, divorcé et trois enfants dont il n'a pas obtenu la garde, ce vieil homme devrait bosser d'arrache-pied afin que ses derniers jours ne soit pas si pénible. Mais non, il préfère claquer son salaire dans les jeux d'argents.

On comprend mieux son ex-femme.

Je mets le contact, et le suis. Son tas de ferraille est si lent que je manque de m'endormir au volant.

Une dette de 70 000 dollars... En voyant son train de vie, je me demande comment il a pu seulement mettre les pieds dans un casino.

La portière de sa voiture se claque. J'attends cinq bonnes minutes avant de le suivre, direction le troisième étage de ce piteux appartement.

South Bronx... Quel quartier de merde.

Sa porte est ouverte évidemment, un comportement typiquement américain. Il n'a même pas prit le temps de la refermer correctement.

Je ne m'en plaindrai pas, ça m'évite de crocheter la serrure comme un vulgaire cambrioleur.

J'entre, et longe ce long couloir qui semble interminable. Tout ce que je vois, c'est la lumière bleutée de la télévision qui frappe contre le papier peint jaune pisse.

Il n'est pas là...

Je me retourne, et c'est au même moment qu'il sort d'une pièce que je suppose être les toilettes.

Parfait.

Camouflé derrière le sofa, il ne me voit pas. J'enfile alors discrètement mes gants en cuir noir, tandis qu'il s'affale sur canapé.

Tout est prêt.

Je me relève brusquement, et passe par-dessus le canapé. Il se lève à son tour, hurlant.

— QUI ÊTES-VOUS ?

Personne, juste un homme qui va t'ôter la vie.

Il a beau être plus imposant que moi, il n'en ait pas plus agile. C'est aisément que j'arrive à le faire chuter au sol, tête la première.

Pitié, qu'il n'est pas d'hématome... Ce n'est pas bon s'ils font une autopsie.

Vous me direz... Pourquoi faire une autopsie sur un bouffon pareil, après tout ?

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