14 | Rayn & Loélia

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Rayn Parker


La collision du téléphone de Loélia contre la table basse en verre retentit.

La mâchoire contractée, je prends sur moi et l'invite à déverrouiller son portable, que celle-ci saisit dès qu'elle en a l'autorisation.

— Elle n'a pas vu le message...

— Qu'est-ce que tu attends ? Supprime-le.

Elle s'exécute, et je l'observe cliquer contre la petite icône poubelle. Mes yeux s'attardent sur sa jambe qui frappe frénétiquement le sol depuis un bon moment. Je finis par m'asseoir à ses côtés et en profite pour lui arracher son téléphone des mains, et le dissimule dans la poche arrière de mon jean.

— Mais ? elle laisse échapper.

— Un souci ?

— Non, souffle-t-elle à contre-cœur.

Pourquoi est-ce que l'agacer est-il presque aussi satisfaisant que de la faire souffrir ?

— Tu souhaites peut-être te désaltérer ?

Camoufler un meurtre demande beaucoup d'énergie.

— Non merci.

— Et pourquoi ça ?

Personnellement, j'ai soif. Je me relève, avant d'aller vers mon ilot central, et donc ma cuisine. C'est une cuisine ouverte qui donne sur le salon.

— J'en garde un mauvais souvenir.

— Ah... C'est fort importun. dis-je avant de me servir.

C'est qu'elle n'a pas de chance ma pauvre Loélia.

— Pourquoi est-ce que tu bois de l'eau dans un verre à vin ?

— Parce que je le peux ?

— Et quand est-ce que je peux rentrer chez moi ?

Elle pose beaucoup de question.

— Pas maintenant, je marque une pause dans ma phrase afin de m'abreuver, qu'est-ce qu'il y a, mon appartement n'est pas à ton goût ?

Je n'espère pas, ça serait culotté venant de quelqu'un qui vit dans un trou à rat.

— Non, non, il est très bien... La restauration, ça fait des miracles.

— Tu peux toujours essayer, mais je ne te garantis pas les mêmes résultats... Néanmoins, si tu t'adonnes plus souvent à cette activité extra-scolaire dans un but lucratif, ça pourrait s'en rapprocher.

— Arrête, elle me coupe en plein récit.

— Quoi, tu n'es pas intéressée ?

— Je ne suis pas désespéré ?

J'hésite à mentionner le moment où elle m'a explicitement réclamé de l'abattre.

— Tu insinues que je suis quelqu'un de désespéré ?

Je retourne sur le canapé.

— Non ! Juste...

Juste ?

Elle semble choisir ses mots avec beaucoup de discernement avant de répondre :

— Un peu psychopathe sur les bords ?

C'est censé être flatteur ?

— D'après toi, je suis un psychopathe ?

Elle s'écarte et se rapproche de l'autre bout du canapé, afin de s'éloigner de moi.

CURIOSITÉ MALSAINEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant