13. TCA

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AMARA

- Salut Amara

Je marchais vers Noah avec assurance. Je n'avais pas peur de lui. Je n'avais plus peur de rien. Noah était devenu un emmerdeur et je le savais déjà avant même que tout ce putain de cirque n'arrive. Il avait tué cette pauvre fille et maintenant, c'était à moi de me présenter à lui à sa place. Il avait cet air sombre qui semblait choquer tout le monde pourtant, il l'avait déjà avant son départ.

- Viens ici ma petite salope préférée. Très jolis ces cheveux de métisse ;

Il me sourit. Je n'accélérais pas pour autant le pas. J'allais mourir, et c'était comme ça. Je n'allais pas garder espoir, c'était une façon de mourir encore plus atroce que de mourir en sachant ce qui nous attend. Je détestais l'espoir alors, je restai fière. Je marchais la tête haute et je m'en fichais royalement de marcher dans le sang des autres. Je m'armais de courage en voyant son arme, plus je me rapprochai avant de m'arrêter :

- Tu vas me demander de faire son job ? je demandais froidement avec une haine débordant de mon cœur

Enflure.

- Sexy et intelligente

Je me détournais de lui, certaine que j'allais finir comme la précédente. Je crois qu'elle s'appelait Emily. Je ne pouvais pas lui reprocher sa sensibilité. La seule chose que je lui reprochais était l'espoir qu'elle avait eu. À mon goût, sans espoir, il n'y a plus de peur. Plus on espère se sortir d'une situation et plus, on a peur car on redoute que tout ne se passe pas selon les doux plans de mère Espérance. Moi, j'avais déjà tout compris, on allait tous mourir alors autant partir fièrement.
      Cet enfoiré de Noah n'avait jamais été saint de toute façon et pour pouvoir le voir, il fallait être comme moi. Solitaire et observatrice. Les petits regards malveillants de Noah qu'il essayait de masquer, sa manipulation, je le voyais moi. Et c'est pour ça qu'il me tenait à distance de lui, comme ce jour où il a refusé de m'accompagner à l'infirmerie après une blessure en cours de sport, ou encore quand il refusait d'être dans un groupe de travail dès que j'y étais moi aussi.
    Je me baissais sur la boîte transparente, sous les regards de mes compagnons de décès. J'étais surprise de ne pas l'entendre parler, j'étais surprise de ne pas être déjà morte. Je mordais les deux boules de mon piercing au bout de ma langue comme je le faisais quand une situation m'amusait silencieusement. S'il devait avoir peur de quelqu'un ici, c'était bien de moi. Il devait donc être vraiment cramé du cerveau pour être aussi peu souciant et en même temps sûr de lui.

- J'ai toujours aimé te mater Amara, il cria près de la scène

Il mentait. Sa nana était dans les parages. Ou son ex, je m'en fichais pas mal en fait. Mais là, il provoquait un maximum. Le faible petit oiseau voulait absolument se sentir supérieur alors, il profitait de cette chose qu'il n'avait jamais eue : le pouvoir. Toute la première rangée jetèrent leurs téléphones sans plus de problèmes. Je les regardais avec froideur. Je n'avais pas envie d'être là. Je voulais juste que tout ça se termine d'une manière ou d'une autre. Beaucoup aurait dit que j'étais malade, que j'étais une fille sans cœur, mais je me voyais davantage comme une fille courageuse. Je pouvais essayer de me battre mais je n'avais rien pour moi. Je faisais au moins trois têtes de moins que lui, il avait une arme alors autant dire que c'était perdu d'avance, et puis avec tous ces gens en larmes, je pouvais rêver pour avoir de l'aide.
      Je passai devant une blonde en tenue de cheerleader. Elle était par terre comme une moins que rien. Je lui souris me moquant ouvertement d'elle :

- Dégage

Elle me le dit avec une colère évidente.

Targets [ DRAME ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant