27. Menaces

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COOPER

Je ne bougeais toujours pas. Je regardais Noah faire son discours. Il avait pris en assurance. Il n'y avait pas de doute. Il parlait sans réfléchir à ses mots et déambulait avec confiance. Je le fixai de temps à autre, effrayé et remplis de culpabilité. J'avais honte, honte pour mes actions, honte pour mon passé, honte d'être sorti avec Avery et de le lui avoir caché.
J'avais du mal à respirer. J'avais été un imbécile de première et maintenant, nous en étions là. J'avais détruit ma vie et celle de centaines d'autres personnes et malgré tout ça, je n'avais pas ce courage. Je continuais d'avoir peur et je ne voulais rien révéler au monde. J'avais un goût amer au fond de la gorge rien qu'en appréhendant ce qu'il allait dire de moi. Mon ancien meilleur ami venait déjà de révéler au monde entier la négligence d'Avery en la mettant fautive de tout ça. Avery n'y était pour rien et elle avait le droit d'avoir ignoré ces courriers à la con, mais Noah avait cette facilité à se faire passer pour la victime ce qui était le cas par ma faute, mais pas par celle de ma copine. Je le regardais faire, il prenait un malin plaisir à tuer, à rabaisser tout le monde et à nous donner les titres de fautif.
Je fixai son arme, attendant qu'il mette fin à tout ça. Je n'avais besoin que d'un geste et je pouvais être sûr que j'étais le seul à vouloir mourir dans cette pièce.
Avery se tourna vers moi, avec des yeux apeurés, mais je ne la prenais pas dans mes bras. Je ne savais pas quoi faire. Qu'est-ce que j'aurais bien pu avoir comme comportement là, maintenant ?
« Viens dans mes bras, je suis un tueur, mais viens dans mes bras ». Je n'osais pas. Je ne pouvais pas, tout en sachant qu'elle allait bientôt me détester. Et puis, nous étions tous les deux malheureux, et je n'avais qu'une seule envie, et malheureusement ce n'était pas de rester pour le restant de mes jours aux côtés de qui que ce soit, et maintenant que l'occasion se présentait, j'allais attendre patiemment. C'était ça la culpabilité, j'avais pris une vie, alors je devais la mienne. Je n'en pouvais plus de mentir.
Il m'arracha un sursaut quand il se remit à tirer. Je le regardais de profil. Je pouvais voir sa sœur en lui... je pouvais voir l'objet de tous mes malheurs. Putain...

Flashback :

Je relisais attentivement ma feuille. Encore un examen que j'allais foirer. Encore des remarques que ma mère allait m'infliger, comme si je n'en avais pas déjà assez. J'avais toujours détesté le mélange des mathématiques et de la physique, et que je le veuille ou non, ma mère avait décidé pour moi que je devais exceller un peu partout, ce que je ne faisais pas. Je n'excellais nulle part et pour couronner le tout, cette connasse au gros cul de Riley refusait de soudoyer son ancêtre la vieille, de booster mes notes.
Voilà pourquoi je me retrouvais là à quinze heures en train de lire et de relire un cours pour la millième fois sans comprendre. J'étais sur le parking du lycée au milieu de quelques autres voitures, la musique monté à un volume sonore déraisonnable afin d'assimiler quelques notions. J'agitai la main avec une joie exagérée vers la directrice, accompagnée de sa chère petite fille fièrement habillée en cheerleader.
Elles passaient toutes deux devant moi et avaient l'air d'être en pleine conversation, je klaxonnais alors à leur intention. La directrice me toisa avec mépris. À force, elle ne prêtait plus attention à mes petits numéros tandis que Riley se comporta comme d'habitude : elle ne nous connaissait pas quand elle était avec sa grand-mère.
Elles continuèrent d'avancer sur quelques mètres quand la femme âgée poursuivie son chemin, et la petite-fille se détourna d'elle avec cette allure à la... Riley, toujours fière d'elle, toujours supérieur aux autres. Elle dirigea ses longues jambes qui étaient toujours dans de très belles converses, vers ma caisse. Je lui souris de toutes mes dents.

- Salut poupée

- Oh arrête

Elle rit, je fis de même :

Targets [ DRAME ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant