RILEY
J'allais exploser ! Ce mot n'était d'ailleurs pas assez percutant. J'allais tout démolir autour de moi, en commençant par cette merde de première. S'il avait pensé me faire du mal en prenant pour cible MON lycée, j'allais le lui faire regretter. Il allait avaler son arme avec tous ses chargeurs à la noix.
Moi, Faith Riley, il était HORS DE QUESTION, que je meurs comme ça. Je progressais lentement mais sûrement. J'avais le regard rempli de haine, pas besoin de me voir pour le sentir. Je n'avais jamais eu une telle motivation, même pas pour mon intégration à Juilliard.
Il ne pouvait pas se placer maître de la vie de centaines d'élèves et visiblement personne ne comptait s'opposer à lui, alors j'imaginais que c'était mon rôle. Et puis ! Et puis... Il me l'avait prise. Il m'avait arraché ma grand-mère. Je pouvais encore entendre le son de la balle qui l'avait achevée. Il m'avait tout prit aujourd'hui. Je pouvais me lamenter mais ça ne changerait strictement rien. Il était fou, mais moi, plus que lui.
Je descendais une nouvelle marche, en rampant, à pas feutré. Il n'allait même pas me sentir l'approcher de face.- Riley
Je me tournais vers la voix d'un mec.
- Oh super, me plaignais-je
C'était Alex, mon ami de maternelle qui savait tout de moi, mais à qui je n'avais plus adressé un seul mot depuis des années. Il était barbant à mourir.
- Qu'est-ce tu fais ?!
Il me le chuchota avec des yeux grands comme un globe terrestre :
- Tu ne peux pas comprendre
- Tu vas te faire tuer
- Rien à faire
Il m'avait prit ma grand-mère, qu'est-ce que je perdais. Je perdais beaucoup plus à le laisser me prendre le reste.
- Je n'ai pas peur de cet abruti ;
Je repris ma progression en avançant doucement.
- Riley putain !
Alex prononça encore mon nom dans mon dos, mais j'étais déjà partie. Il ne pouvait pas m'arrêter. À une époque peut-être, mais maintenant, je n'étais plus la même et encore heureux.
« Tu te réfugies dans tes objectifs ».
C'étaient ces mots qui avaient conduit à une rupture amicale avec Alex. Selon lui, au lieu de soigner mes blessures du passé, je me plongeais dans un surmenage évident, mais je n'étais pas d'accord.
J'avais des objectifs que je voulais atteindre coûte que coûte. Et en ce moment, il m'aurait dit que mon envie d'aller devant Noah était un nouvel objectif que je me lançais pour ne pas penser à une nouvelle perte, ici, celle de ma grand-mère. Il aurait dit qu'au lieu de prendre peur, je préférais faire la dure et tester ma capacité à me pointer devant ce pouilleux, mais ce n'était pas ça.
Je voulais le tuer, rien à voir avec une histoire de traumatisme. Je refusais d'ailleurs d'en parler. Même à moi-même. Personne ne pouvait comprendre. Grandir avec le poids de la souffrance des autres était ma croix. Et ce poids n'était pas la cause de tous les choix de Riley ! Je pouvais rêver de faire plein de choses sans que mes parents n'y soient pour quelque chose et ça, c'était tout mon combat de vie, me détacher de l'image de mes parents.
Voilà pourquoi je n'avais pas peur de me faire tuer... Je vivais pour moi. Je prenais les risques pour moi, mes choix étaient les miens. Et ceux de personnes d'autres. Voilà la vie que je menais. La vie de Riley et si j'avais décidé de la vivre de moi-même, ce n'était pas un inconnu qui allait me la prendre.
Je tenais à ma carrière de sportive. Je voulais remporter chaque médaille et honneur possibles. Ils étaient là mes objectifs : tout réussir avec brio. Et je ne cautionnais pas une quelconque intrusion dans ceux-ci. Je ne demandais même pas à être comprise car bien évidemment tout le monde me trouvait folle, malade, hautaine.
Les gens savaient juger des plus gentils aux plus effroyables alors, je ne comptais pas être hypocrite et je m'assumais.
À force de penser, je finissais épuisée mais rien n'allait m'arrêter. Je finis par arriver très très près des dernières marches. Un sourire titilla le coin de mes lèvres. Je le voyais là. Si proche. Tout proche. À quelques mètres. Mais je voyais aussi d'autres personnes. Avery et Cooper.
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Targets [ DRAME ]
ActionImaginez.... Imaginez 3 secondes, pas plus, pas moins. Le son perçant d'une balle. Le son perçant de la vie que vous perdez. Le son perçant de la mort qui s'invite dans votre lycée. Dans ce lieu qui vous rappelle les amours, les amitiés, les prof...